Pourquoi la reconnaissance du FN à Sciences Po est un événement marquant

La reconnaissance officielle du Front National à Sciences Po est loin d’être un fait anodin. Malgré les tentatives de minimisation dans certains médias, la performance du Front National a surpris beaucoup de monde.

– Il fallait plusieurs jeunes de Sciences Po qui osent s’afficher Front National pour monter l’association.
Un courage à prendre en compte dans une école où l’appartenance au Front National est stigmatisée. En novembre 2013, un débat sur l’Europe où devait être présent Philippot a été annulé suite à des pressions. Nouvelles de France a relaté les actions coup de poing de groupes d’extrême-gauche contre la venue de Wallerand de Saint Just en février 2014 dans le cadre du débat des municipales.

Un exemple d’action « antifas » contre le FN :

A la rentrée 2015, le moment était peut-être le bon. Les jeunes étudiants Front National ont des parcours politiques variés, certains venant du PS, du Front de Gauche ou de l’UMP. Certains ont déjà été candidats Front National pour les dernières élections.

– Elle intervient dans un contexte tendu.
Depuis qu’ils ont monté leur groupe, les élèves identifiés Front National sont remarqués. Des étudiants de gauche, liés à l’UNEF ou à Sud, ont envoyé des boules puantes sur les lieux de présence du FN (stand, réunion). Le jour de la campagne des associations précédant les votes, un contrôle strict Vigipirate a été mis en place pour empêcher des éléments extérieurs à Sciences Po d’attaquer les membres du Front National. Après la reconnaissance du FN, des contrôles ont de nouveau été mis en place pour prévenir les représailles de militants extérieurs à Sciences Po.

– Les associations de Sciences Po ont besoin de 120 voix pour être reconnues, ce qui n’est pas rien.
Dans un tel contexte d’intimidations, les sympathisants FN sont discrets. Les responsables FN eux-mêmes ne sont pas assurés d’obtenir les 120 suffrages nécessaires. En effet, le nombre d’associations candidates est très élevé, chaque étudiant peut voter pour seulement deux associations. Beaucoup d’étudiants, internationaux ou en année à l’étranger, négligent de voter. Les votes ont lieu sur 4 jours. Pourtant, dès l’ouverture des votes en ligne à 10 heures, le FN est dans le peloton de tête. Parmi les associations politiques, il est seulement devancé par Les Républicains, à 4 voix près. Finalement, il atteint la barre des 120 voix en 3 heures, deuxième derrière Les Républicains et devant tous les partis de gauche.

– L’exploit du FN
Le vote s’arrêtant dès les 120 voix acquises, les associations font la course à celui qui atteint le quota en premier. En 2014, l’UMP Sciences Po avait fait l’événement en devenant la première association reconnue de l’établissement, devançant tous les partis de gauche. Un résultat dû à la présence d’un chef de section dynamique et à un groupe organisé. Un cas bien différent du FN de cette année, parti débutant. Des étudiants hors FN étaient prêts à le soutenir en cas de difficultés au nom du débat démocratique. Or, les votants de la première heure le font en général par conviction. Beaucoup d’étudiants ont été surpris de la vitesse de reconnaissance du FN Sciences Po. Le FN avait donc de très larges réserves de voix, bien au-delà des 120 premiers étudiants ayant voté pour eux.

Les syndicats de gauche ont organisé des tractages anti FN avant le vote. Des campagnes largement contreproductives. Elles ont contribué à braquer les étudiants de droite de Sciences Po, les incitant à voter FN. Si la gauche tient le haut du pavé des manifestations à Sciences Po, les convictions politiques des étudiants sont beaucoup plus diversifiées. Une réalité qu’ont ignoré les groupes de gauche de Sciences Po avant la reconnaissance du FN.

– Ironie mordante
Impuissante, la gauche a exprimé son dépit après la fulgurante reconnaissance du FN à Sciences Po. Le lendemain, des associations extérieures à Sciences Po font du tractage contre l’extrême-droite devant le bâtiment rue Saint Guillaume. Certains étudiants déchirent ostensiblement les tracts anti FN quand ils les reçoivent. Dans le hall de Sciences Po a été installé un tableau d’expression « Et pour toi, c’est quoi l’extrême-droite ? ». La moitié des post-its sont des trolls. « C’est pas bien », « Ils sont pas gentils », « Choquer et déçu » (sic), « C koi », « C’est pas très Charlie », « Les heures sombres de notre histoire ». La dérision a changé de camp.

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25 Comments

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  • 0 / 10
  • peripathos , 4 octobre 2015 @ 12 h 40 min

    Oui c’est un tournant marquant de la philipipotisation d’un fn qui fait les chochottes avec une Nadine Morano

    Une bande de gonflure et de bobos métro sexuels avec jus de navet dans les veines et yaourt dans la tête .

    Ils me font gerber ces lavettes et serpillières sont colonne vertébrale .

    Votons Zemmour , Villiers , Menard , Bompard et viront la nomenklatura efenne

  • xrayzoulou , 4 octobre 2015 @ 12 h 43 min

    Une très bonne chose !!!!

  • Melisenda , 4 octobre 2015 @ 14 h 09 min

    Ce qui m’épatera toujours, c’est le niveau intellectuel global de la gauche bien-pensante qui autorise cette montée du FN par leur attitude haineuse et anti-démocratique.

    De tout temps, il me semble que la plupart des étudiants votent pour un programme le plus à même de défendre des intérêts propres à leur condition d’étudiant, non pas forcément pour une idéologie politique politicienne.

    Espérons qu’en 2017 les Français suivront le mouvement. Et s’il y a des esprits chagrins, je les invite à consulter d’un regard clinique les programmes disponibles sur Internet de tous les partis politiques. Ils pourront ainsi choisir, le moment venu, en toute connaissance de cause, tout en gardant à l’esprit les actions passées et présentes menées depuis 40 ans par les divers gouvernements qui se sont succédé tout en laissant à l’électorat un goût insipide de déjà vécu.

    Mais j’avoue que celui du dernier en date est le pire de tous…

  • jejomau , 4 octobre 2015 @ 16 h 42 min

    Eh bien…. Il va y en avoir des recalés aux examens qui arrivent.. Déjà, aux alentours de 120 ?

  • Gisèle , 4 octobre 2015 @ 18 h 51 min

    Méfiez vous !
    La victoire de Marine Le Pen est programmée par EUX ! Ils auront de ce fait les ** bonnes causes ** des soulèvements des cités métropolitaines qui sonneront le début de la révolution .

  • Stephan_Toulousain , 4 octobre 2015 @ 18 h 56 min

    Tout le monde sait que les Antifas sont de vrais et authentiques fascistes , d’ailleurs ils aiment bien le Pravy sektor ukrainien.
    Mais le plus grave, ce n’est pas qu’il y ait des demeurés, mais que Valls les soutienne.

  • JMI , 4 octobre 2015 @ 23 h 33 min

    Ce n’est que justice .
    Je ne vois pas pourquoi les écoles sup et universités seraient le domaines des syndicats trotskistes et assimilés!

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