Marine Le Pen aurait dû choisir Bruno Gollnisch comme n°2

Il n’y a qu’à lire cet entretien pour entrevoir les qualités du personnage. Comment, ensuite, davantage faire confiance à l’ambitieux Philippot qui place ses boys un peu partout au FN ?

Le Point.fr : Comment avez-vous vécu ce bureau politique ?
Bruno Gollnisch : Il y a eu quatre heures de discussion rien que sur cette affaire. Il a été considéré comme totalement inacceptable que nous apparaissions au dépôt de gerbe de Jean-Marie Le Pen. D’ailleurs, je comptais me rendre à celui de Marine Le Pen et au banquet patriote du FN. Mais ça n’a pas été possible. Cela m’attriste car je représente une certaine sensibilité au FN. Je ne suis pas impopulaire dans ce mouvement. Les gens sont nombreux à se retrouver dans mes positions. C’est plus gênant pour eux que pour ma propre personne.
Avez-vous d’autres désaccords de fond avec la stratégie actuelle du Front national ?
J’espère qu’elle n’est pas vouée à l’échec. Il y a des effets positifs et négatifs. Nous posons de bonnes questions et apportons de bonnes réponses. La classe politique a échoué depuis trente ans…
Considérez-vous, comme Jean-Marie Le Pen, que Florian Philippot a trop d’influence sur le FN et sur Marine Le Pen ?
Je n’ai jamais attaqué Florian Philippot. J’ai demandé en bureau politique de clarifier un certain nombre de positions politiques dans plusieurs domaines. Je voulais savoir ce que nous défendions. Je n’ai pas toujours eu de réponse satisfaisante.
Marine Le Pen a-t-elle profité du 1er Mai pour évincer les derniers fidèles de son père ?
Tout ça aurait pu se résorber facilement. Mais cela a pris des proportions énormes. C’est mon seul écart depuis plusieurs dizaines d’années. J’ai très rarement fait connaître d’opinions dissidentes en public. Je l’ai fait en privé, mais jamais en public. Je trouve que le traitement reservé à son père est désastreux sur le plan personnel et politique. Ça nous a opposés. C’est d’ailleurs paradoxal car si quelqu’un pouvait avoir des griefs contre lui, c’est bien moi. Il a soutenu sa fille à la présidence du parti (en 2011, NDLR) malgré la promesse qu’il m’avait faite de me soutenir. Lire la suite !

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