Grande-Bretagne : Quand le droit d’adopter des enfants pour les couples homosexuels restreint la liberté de conscience et les libertés religieuses

À l’heure où, en France, la majorité socialiste pousse son projet de loi sur le « mariage pour tous » en faveur des homosexuels et le droit d’adopter des enfants pour les duos homme-homme et femme-femme, l’exemple britannique montre déjà à quel point cette évolution risque de menacer les libertés individuelles.

En Grande-Bretagne, l’adoption d’enfants est accessible aux célibataires et à tous les « couples » depuis 2002. Il n’est plus nécessaire d’être mariés pour adopter des enfants, ce qui permet aux duos homme-homme et femme-femme d’adopter de la même manière qu’un couple marié. L’introduction d’une « loi sur l’égalité » (Equality Act) en 2007 et de sa nouvelle version Equality Act 2010 est allée encore plus loin en contraignant tous les organismes et institutions qui s’occupent d’adoption à traiter de la même manière tous les candidats à l’adoption. En clair, il est aujourd’hui interdit à une institution britannique de donner la priorité aux couples mariés candidats à l’adoption.

La conséquence ? Il est désormais interdit aux catholiques de s’occuper d’adoption. En effet, sur 11 institutions catholiques en fonctionnement avant 2007, une seule continue d’accueillir les enfants en attente de parents adoptifs. Ceci alors que l’efficacité et les mérites des organismes catholiques étaient reconnus par tous, surtout quand il s’agissait de prendre en charge et placer les enfants avec des handicaps lourds. Toutes les autres institutions catholiques ont dû soit fermer leurs portes soit rompre avec l’Église catholique pour se soumettre à la loi.

La seule institution directement liée à l’Église catholique encore en activité, Catholic Care, qui est gérée par le diocèse de Leeds, se bat encore pour que ses services d’adoption ne soient pas soumis à l’application des dispositions de la loi qui lui interdisent de ne confier des enfants qu’à des couples mariés afin de leur permettre d’avoir un père adoptif et une mère adoptive vivant dans une relation stable. Elle a malheureusement perdu à l’automne 2012 un procès en dernière instance devant la justice administrative britannique et il est donc probable qu’elle va devoir elle aussi fermer ses portes.

Une autre agence d’adoption à sensibilité catholique qui s’était conformée à la loi et qui accepte de confier des enfants aux couples homosexuels, la St Margaret’s Children and Family Care Society de Glasgow, en Écosse, s’est elle vu notifier en janvier 2013 par l’autorité de supervision des organisations humanitaires, l’Office of the Scottish Charity Regulator (OSCR), que son statut d’association caritative lui serait retiré si elle continuait de donner la priorité aux couples mariés en leur accordant des points supplémentaire dans le processus de sélection des parents adoptifs.

Pour justifier sa décision, l’OSCR affirme avoir « constaté que cette association caritative ne rend pas un service public car la manière dont elle exerce son activité implique une discrimination illégale qui cause un préjudice au public et notamment à certains groupes de personnes. Les effets de ces agissements excèdent les effets positifs du travail de cette association caritative. »

Le gouvernement écossais lui-même s’est dit déçu par cette décision, même s’il affirme soutenir la loi Equality Act 2010. Après la décision de l’OSCR, un porte-parole du gouvernement écossais a déclaré que « agir dans le meilleur intérêt des enfants et des jeunes en situation de vulnérabilité reste notre priorité et nous continuerons de soutenir St Margaret’s dans leur travail en vue d’atteindre ce but. Nous ne pensons pas que ce soit dans l’intérêt de qui que ce soit de fermer une organisation qui rend un si grand service à ces enfants vulnérables. »

Mais l’intérêt des enfants peut-il encore compter pour quelque chose dans un pays qui autorise l’avortement sans motif médical jusqu’à la 24e semaine de grossesse ? Dans un pays où nombreux sont les médecins qui acceptent même de tuer l’enfant que porte une femme au motif de son sexe, comme le dénonçait le Daily Telegraph il y a un an après une enquête avec caméras cachées ?

Quant aux libertés de conscience et de religion, elles risquent fort d’être mises encore plus à mal avec la prochaine étape annoncée par le gouvernement britannique : une loi sur le « mariage » pour les homosexuels et le risque pour les Églises chrétiennes et les autres religions qui refuseront d’organiser des simulacres de mariage pour les homosexuels de pouvoir être attaquées en justice. Au sein même du parti conservateur, la révolte gronde, y compris au Parlement, et de nombreux militants et électeurs préfèrent désormais rejoindre l’UKIP, le « parti pour l’indépendance du Royaume-Uni ». Le chef de l’Église catholique d’Angleterre et du Pays de Galles n’hésite plus, quant à lui, à qualifier les méthodes du faux conservateur David Cameron d’orwelliennes.

Lire aussi :
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31 Comments

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  • Olizefly , 20 mars 2013 @ 8 h 44 min

    Yaki, on ne confie pas les enfants à adopter à un homme divorcé ou veuf non remarié ou à une femme divorcée ou veuve non remariée. De la même manière, on ne devrait pas confier un enfant en attente de parents adoptifs à deux hommes vivant ensemble ou deux femmes vivant ensemble. Ceci pour une bonne et simple raison : dans le processus d’adoption, c’est l’intérêt de l’enfant qui est prioritaire. La loi sur le “mariage” et l’adoption pour les couples homosexuels veut justement changer ça en donnant la priorité aux intérêts de certains groupes d’adultes. Bien entendu, la vie étant ce qu’elle est, des parents adoptifs peuvent divorcer ou mourir après l’adoption, mais au moment de confier l’enfant, on cherche normalement à lui donner toutes les chances de pouvoir grandir dans une famille aimante et équilibrée, avec un père et une mère.

  • Yaki , 20 mars 2013 @ 20 h 25 min

    Au risque de vous surprendre, les célibataires ont le droit d’adopter en France, que ces célibataires le soient depuis toujours, qu’ils soient veufs/veuves ou divorcé-e-s.

    Et je pense que toutes les catégories que vous avez citées, et qui peuvent avoir des enfants, vont être heureuses d’apprendre qu’elles ne constituent pas des familles aimantes et équilibrées. Il faut sans doute leur retirer leurs enfants.

  • mateo , 30 juillet 2014 @ 19 h 09 min

    et toujours cette volonté d’avilir les homosexuels en qualifiant leurs couples de “duos” alors qu’il s’agit bien de couples à part entière, ces personnes s’aimant et se soutenant exactement comme le font les couples hétéros… n’en déplaise aux homophobes, les discriminations en raison de l’orientation sexuelle n’ont pas plus lieu d’être, dans une société qui se veut civilisée, que celles en raison de la couleur de peau…

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