Le joueur de flûte est « en marche » (IV et fin)

flutiste

La manœuvre politicienne pour éliminer François Fillon de l’élection présidentielle crève les yeux. Non seulement la chronologie en témoigne mais la sélection le prouve. Qui entend parler de l’action du Parquet National Financier à l’encontre d’un ministre socialiste, Jean-Marie Le Guen, pourtant mis en cause dans « Nos très chers Emirs » de Georges Malbrunot et Christian Chesnot ? Certes, le ministre a porté plainte pour diffamation, mais les faits rapportés étaient d’une gravité inouïe puisqu’ils supposaient la proposition de services rémunérés d’un ministre de la République à une puissance étrangère. Il est étrange que l’enquête sur les faits supposés ou sur l’éventuelle diffamation des journalistes n’ait connu ni rapidité ni publicité… De même l’utilisation des fonds de Bercy mis à la disposition de M. Macron, la curieuse évaporation de son patrimoine n’ont pas donné lieu à une spectaculaire action judiciaire. Certes, M. Le Roux qui employait, semble-t-il, ses enfants mineurs à l’Assemblée, a démissionné de son tout récent poste de ministre pour donner l’illusion de l’équilibre et de l’impartialité. Mais il n’y a aucune équivalence entre le départ d’un ministre qui, de toute façon, ne le serait plus dans un mois et l’élimination orchestrée du favori de l’élection présidentielle ! D’ailleurs la démission du premier n’a servi qu’à faire rebondir les « affaires » du second : superbe coup de billard ! L’agression verbale que François Fillon a subie sur une chaîne du service dit public de la part d’une « écrivaine » aura eu le mérite d’éclairer sur la volonté haineuse de le détruire.

Cette femme n’était qu’un moyen. Ce qui est en jeu est d’un autre ordre. Il y a aujourd’hui un combat qui se déroule en France, en Europe et dans le monde entre deux forces. Cette confrontation oppose les conservateurs aux « progressistes », les peuples aux oligarchies. Paradoxalement, ce sont les peuples qui sont conservateurs face aux prétendues « élites ». La renaissance de la Russie grâce à Poutine, la victoire de Trump contre la favorite Hillary, le « brexit », la contestation de la technocratie européenne et la montée des mouvements dédaigneusement qualifiés de « populistes » menacent le système dominant. Celui-ci fera tout pour éviter qu’un nouveau domino soit emporté. En France, après le mandat le plus calamiteux que le pays ait connu, la gauche allait être balayée. Certes, le plafond de verre interdisait de voir Marine Le Pen à l’Elysée, mais contre toute attente, le candidat désigné par la primaire de droite et du centre n’était pas un représentant du système. Il allait faire retrouver à la France l’indépendance nationale chère au gaullisme et exprimait une volonté de rapprochement avec la Russie. On pouvait craindre qu’un homme doté d’une expérience politique exceptionnelle, d’une volonté forte et d’un calme à toute épreuve soit capable d’imposer à l’Europe un changement de cap salvateur. Certains pouvaient redouter qu’il mît un frein aux dérives sociétales auxquelles ils avaient voué notre pays. Il avait osé se dire chrétien et avait promis de s’opposer aux revendications nouvelles du groupe de pression LGBT. Il était soutenu par ceux qui avaient manifesté en 2013 contre le mariage unisexe. C’en était trop. Il fallait lui barrer le chemin, d’abord en inventant un candidat, ensuite en détruisant son image.

Le système et l’oligarchie sont les deux faces d’une même réalité : un monde où les détenteurs du pouvoir politique, ceux qui détiennent leur mandat du peuple et dirigent des Etats souverains, sont de plus en plus soumis à d’autres puissances, celles de l’argent d’abord, et celles de la communication, ensuite. Dans ce monde où beaucoup de nations perdent de leur force, des individus en gagnent. Ils ne sont pas attachés à un pays plus qu’à un autre, cultivent le narcissisme de l’individu-roi, règnent sur des empires mariant la finance, les médias et les groupes de pression. Ils sont ouverts à tous les « progrès » qui fragilisent les structures et les valeurs sur lesquelles s’appuient nos sociétés. Contrairement à ce que l’on cherche à faire croire, M.Macron est le candidat caricatural du système.  Enarque, promis à la haute administration, mais qui a préféré la banque, il s’inscrit dans la mondialisation heureuse propre à sa caste, ignorant les affres du chômage comme les risques de l’immigration. Il fait partie de cette « élite » qui paradoxalement ne provient pas de l’élection, mais lui préfère la cooptation, le copinage, le népotisme et la consanguinité. Comme Villepin avant lui, il veut gagner le sommet sans avoir connu la « course aux honneurs » chère aux Romains qui permet d’accéder à la plus haute marche après en avoir gravi les marches avec mérite. François Fillon incarne au contraire cette voie démocratique, de sa ville de Sablé jusqu’à Matignon, en passant par la Sarthe, les Pays de la Loire, l’Assemblée et le Sénat. Personne ne possède aujourd’hui son expérience. Il ne risque pas de prendre la Guyane pour une île, de placer Villeurbanne dans la banlieue de Lille ou de dénoncer à Alger le crime de la France contre l’humanité. Qu’il ait contre lui la majorité des journalistes, la plupart des médias et de leurs propriétaires, les esprits avisés qui conseillent les princes, qui d’Attali à Minc, se sont toujours trompés, les chevaliers de la décadence comme Bergé ou Cohn-Bendit, devrait nous déterminer à le soutenir.

De Gaulle disait : « nous avons essayé d’inventer un nouveau régime entre l’oligarchie et la « démocrassouille ». C’est effectivement ce régime qu’il s’agit de sauver ou plutôt de restaurer. Il ne faut pas que 2017 soit la victoire de l’oligarchie et du système.

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1 Comment

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  • Pupuçe , 3 avril 2017 @ 8 h 45 min

    Oui ! Il faut soutenir Fillon . Le seul fait qu’il ait contre lui tous les journalistes, toute l’intelligentsia parisienne , les soit disants économistes de gauche, les Cohn bendito et Berge nous confirme dans l’intérêt de ce choix

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