Qu’a voulu dire Nadine Morano ?

Cette affaire de « race blanche » est une faute politique, comme l’a noté le sénateur LR Bruno Retailleau. Parce que certains membres de la communauté nationale peuvent se sentir blessés. Par ce que, comme le soulignait jadis Benjamin Constant, il faut se garder d’armer la politique d’un prétexte d’inégalité et d’oppression.

« Aristote jugeait déjà l’hétérogénéité ethnique source de discorde et de désordre. Plus près de nous, l’italien Giovanni Sartori, auteur de Théorie de la démocratie, observe que le pluralisme démocratique peut pâtir du multiculturalisme. »

Sur le fond, Nadine Morano n’a rien voulu dire de mal. Après avoir rappelé que la police n’ose guère appliquer la loi sur la burqa, de peur de provoquer des émeutes, elle exposait la chose suivante : « Pour qu’il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c’est-à-dire aussi sa majorité culturelle. Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères ».

Ce propos soulève une vraie question. Aristote jugeait déjà l’hétérogénéité ethnique source de discorde et de désordre. Plus près de nous, l’italien Giovanni Sartori, auteur de « Théorie de la démocratie », observe que le pluralisme démocratique peut pâtir du multiculturalisme. Un multiculturalisme qui, trop accentué, compromet les jeux coopératifs et mine la redistribution sociale, selon le britannique Paul Collier. Pour le formuler différemment : existe-t-il un seuil de tolérance au-delà duquel il n’est plus possible d’intégrer, car il ne subsiste plus suffisamment de masse critique à laquelle s’agréger ?

« Si elle a été maladroite, harcelée par des contradicteurs hostiles, un internaute souligne pourtant que ‘tout le monde a compris ce qu’elle voulait dire’ ».

Ceux qui préconisent de re-contextualiser la phrase de De Gaulle oublient donc de re-contextualiser le propos de Morano. D’autant que si elle a été maladroite, harcelée par des contradicteurs hostiles, un internaute souligne pourtant que « tout le monde a compris ce qu’elle voulait dire ». A tout prendre, son propos est moins inexact que le catéchisme officiel sur la France terre d’accueil de métissage etc. Il faut donc apporter son soutien à Nadine Morano, comme hier à Zemmour, Copé, Guéant, Rioufol, Ménard, Vanneste etc.

> Marc Crapez est chercheur en science politique. Il est l’auteur de plusieurs notices, dont une “Littérature, racisme et antisémitisme”, dans le Dictionnaire historique et critique du racisme (dir. P.-A. Taguieff, PUF, 2013).

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26 Comments

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  • Sirius , 4 octobre 2015 @ 2 h 36 min

    Que tous les censeurs et inquisiteurs de Nadine Morano suivent à nouveau un cursus scolaire dans telle école ou tel collège bien cosmopolite et ils se verront renvoyer à “leur race” à coup de babtous,faces de craie et autres joyeusetés bien connotées racistes.Mais,chut,le racisme anti-blanc n’existe pas!
    Chère Nadine,je suis de race blanche et de culture occidentale (et chrétien),mais le futur est bien gris…et déjà présent par son intolérance envers toute parole contraire au dogme,telle la vôtre.

  • planck , 4 octobre 2015 @ 4 h 17 min

    la population française est restée homogène jusqu’au XX ième siècle et l’erreur HENAURME de Morano a été de ne pas le dire chiffre en main pour tordre le cou au mensonge sur la France terre d’accueil .
    Cela eut été plus efficace que de citer De Gaulle

  • Boutté , 4 octobre 2015 @ 7 h 56 min

    Elle a voulu très exactement ce qu’elle a dit et je l’en félicite !

  • bevaux , 4 octobre 2015 @ 10 h 06 min

    Nadine quittez ce parti de menteurs et de faux cul avec un chef qui a dit qu’il faut enlevé le mot race et aujourd’hui change jaquette comment faire confiance a un menteur , nous disons a ce type casse toi pov con ce son ses termes et je dit moi bravo mme pour votre franchisse

  • Isabelle , 4 octobre 2015 @ 10 h 42 min

    Merci d’avoir fait cette rectification IMPORTANTE,
    que je me proposais de faire.
    Quand on donne une citation, elle doit être juste et fidèle aux termes,sans extrapolation postérieure.

  • Marino , 4 octobre 2015 @ 10 h 54 min

    Complainte du petit cheval blanc : Paul FORT

    Le petit cheval dans le mauvais temps, qu’il avait donc du courage !
    C’était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.

    Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
    C’est alors qu’il était content, eux derrière et lui devant.

    Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu’il était si sage,
    Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.

  • nauticat , 4 octobre 2015 @ 10 h 58 min

    bonjour monsieur Crapez,eh bien cher monsieur ,si certains membres de la communauté nationale ;et pas forcément française ; ne se sentent pas à l’aise sur notre territoire ,ils ont le choix de n’y point demeurer .

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