Ma patrie, ma langue…

Ils ont osé. Elle osa porter son illégitime main sur notre langue. Elle a trouvé des fonctionnaires zélés, des collabos acharnés à la destruction de la langue, du sens, et de la cohésion nationale pour l’aider.

Comment des ministricules de rencontre, mises là pour nous faire croire que la fonction crée toujours l’organe peuvent-elles avoir ce culot ?

Et de quels organes s’agit-il ? Du cerveau et du cœur, le premier pour comprendre la langue française, le second pour l’aimer.

Qu’en est-il du cerveau de son excellence ? Devient-on ministre parce qu’on s’est illustré par un roman, un essai, une œuvre, une réussite sociale due à son talent, ou veut-on nous faire penser qu’en nommant quelqu’un ministre, il devient admirable ?

A cette aulne, le cheval de Caligula, que son impérial maître avait nommé « sénateur », aurait du être un grand législateur.

Donc, ce ministre d’aventure, entourée de syndiqués, de surcroît issus des IUFM, s’est arrogée le droit de toucher à une langue qui nous dépasse tous et sans laquelle nous ne serions rien. Mais cela, c’est la fonction du cœur qui manifestement manque à ce ministre, du moins à l’endroit de la France et de sa langue.

On pourrait entrer dans le détail des stupidités qui parsèment une réforme qui n’est qu’une mutilation. Que dire par exemple du « compte-gouttes », qui n’en comptant qu’une à la fois désormais, devient au singulier « compte-goutte ». On suppose que si l’objet n’en mesure qu’une au singulier, il n’en pourra en décompter plus au pluriel, et que pour cinq gouttes il faudra cinq « compte-gouttes » ce « s » désignant maintenant le pluriel. Bigre ! Là où le mot était invariable, il faut maintenant l’accorder ! Comme « simplification » elle se pose là !

Et puis, pourquoi doit-on accorder le participe passé avec l’auxiliaire « être » sauf, c’est nouveau, s’il introduit un infinitif ? Il faut donc s’interroger quand on n’avait pas à le faire jusque là. A moins que cela ne soit le préalable à la cessation de tout accord dans le futur ? Et en particulier avec l’auxiliaire « avoir » ? Le diable est surement dans les détails.

Et tout est à l’avenant dans cette affaire : pour quoi coupe-t-on les « l » (les ailes ?) aux mots féminins se terminant par « lle » ?

J’arrête cette plongée dans les abysses d’une méchanceté contre la France parée de la vertu de « simplification ». Le propos de l’article est de définir une attitude propre à défendre notre identité qui passe, n’en déplaise à ce « ministre », par l’accent circonflexe.

Et là, il faut s’insurger !

Qu’attendent les enseignants, des instituteurs aux agrégés, pour dire qu’ils n’appliqueront pas cette « réforme » et s’en tiendront à la langue de Molière, Chateaubriand, Stendhal, Balzac, Victor Hugo, Proust, Gide, Montherlant, Camus, et Raspail, langue qui n’a rien demandé et qu’on amputera point par leur canal ?
Qu’attendent les académiciens français pour se lever contre cet attentat ?

Qu’attendent les écrivains pour dire qu’ils refuseront de voir leurs livres imprimés avec ce charabia ? Que deviendraient leurs langues s’ils acceptaient ? Pour ma part, je publierai les livres qui me restent à écrire avec les mots qui me relient aux grands ancêtres.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, une partie non négligeable de la population française de souche européenne refusera cet abaissement de sa langue, et avec le temps, deux langues cohabiteront qui feront de leurs locuteurs respectifs des étrangers les uns pour les autres.

Cette scissiparité donnera naissance à deux peuples pour un même territoire, ce qui n’a jamais bien auguré de la paix.

Mais quelle paix peut encore régner France ?

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14 Comments

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  • AURORE ANGELIQUE , 8 février 2016 @ 8 h 03 min

    Bien sûr que c’est scandaleux..A quand le vrai retour de la vindicte populaire?

  • Daniel PIGNARD , 8 février 2016 @ 8 h 54 min

    Couplet 3 de Notre Marseillaise :

    « Quoi ! Des cohortes étrangères
    Feraient la loi dans nos foyers !
    Quoi ! Des phalanges mercenaires
    Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
    Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
    Nos fronts sous le joug se ploieraient !
    De vils despotes deviendraient
    Les maîtres de nos destinées ! »

    Tous ceux qui ne sont pas Français de France n’ont pas droit au chapitre de la langue.

  • delaye , 8 février 2016 @ 9 h 05 min

    Et combien va coûter l’impression des nouveaux livres de grammaire commandés par cette dinde? Jusqu’à quand va-t’elle saper notre langue, et quand nous en débarrasserons-nous?

  • Cap2006 , 8 février 2016 @ 10 h 14 min

    C’est beau la haine aveugle et stérile à l’encontre d’un ministre…

    N’est elle pas dans son role de faire appliquer une décision prise sous des gouvernements de droite, par une académie où siégeait déjà le frétillant d’Ormesson… J’ai tendance à dire, enfin un ministre reclame lors de réédition que ces modifications soient enfin inscrites.

    Et rassurez vous, quand bien même les enseignants obéiraient, leur efficacité est telle que nulle crainte à avoir.
    Ce n’est pas demain la veille que l’immense majorité des élèves mettront un f à nénufar… Mot qu’ils n’utilisent pas… Mot qui doit son ph à une bourde monumentale des académiciens du siecle précédent.

    Il serait plus judicieux d’exiger des hommes et femmes publics une maîtrise de la langue et du sens des mots plus respectueuses du francais.
    Et dire que bien peut ici goûtaient aux charmes désuets du verbe de Taubira.

  • Bardamu , 8 février 2016 @ 11 h 34 min

    Quoiqu’il en soit, sa réforme de Laure Tograf elle peut se la carrer dans l’ognon la NVB, car je continuerai, comme beaucoup, à écrire oignon.
    Pour échapper aux attentats contre les intelligences des enfants que sont les réformes successives de l’enseignement depuis celle des maths il y quarante ans, il ne reste que les écoles hors contrat… pour ceux qui peuvent payer… et tant qu’un décret ou une loi quelconque ne viendra pas les interdire en pratique.
    Retirer des enfants à des parents qui préfèrent les instruire eux-mêmes est déjà pratiqué en Allemagne, à quand chez nous ?

  • Cap2006 , 8 février 2016 @ 11 h 57 min

    Oignon s’est longtemps ecrit ognon… J’ignore quand il aura pris son i….
    Et votre amie nvb n’est vraiment pour rien dans cette réforme.

    L’inscription à l’école n’est pas du tout obligatoire en France. C’est l’instruction qui l’est.

  • Mixel , 8 février 2016 @ 13 h 27 min

    @cap2006.
    C’est affligeant de constater la calcification intellectuelle que produisent certaines idéologies !
    Il n’est donc plus possible de formuler une quelconque critique. Cela devient insupportable surtout pour ceux qui, comme moi, refusent de se laisser endormir par les incapables que vous protegez, qu’ils soient frétillants, ou les bras handicapés d’une politique bananière.
    Quelle gloire, pour la maroco-francaise de faire appliquer des décisions prises il y a 26 ans, elle n’avait que 13 printemps, alors que ses chefs ont passé leur temps à défaire ce que le gouvernement précédent avait mis en place ? N’y a t-il pas d’autres urgences dans l’EN ?
    Quant aux enseignants dont vous critiquez l’efficacité, ne serait-il pas plus humain de se pencher sur les difficultés qu’ils rencontrent face à un public qui refuse toute instruction des lors que celle-ci ne correspond pas à leurs valeurs traditionnelles ? Ne serait-il pas intéressant de comprendre pourquoi certains parents ne suivent plus leurs propres rejetons qui se déconnectent de la réalité et ne peuvent plus appréhender leur avenir en tant qu’adulte ?
    Peu à peu, les gouvernements successifs ont réussi à faire disparaître toute réflexion de la famille, l’idéologie et l’État devant remplacer le pouvoir et l’équilibre du nid familial.
    Celle dont vous faites les éloges et qui vous a endormi par les charmes desuets de son verbe fut la pire des fossoyeurs de l’équilibre familial.

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