La Grande marche sur la tête

Les marches ont pris une grande importance dans notre existence sociale. C’est pour les marcheurs le moyen de protester contre… ce qui ne marche pas, ce qui indigne et révolte. La Manif Pour Tous, le 11 Janvier, les innombrables marches blanches attirent les caméras, puis disparaissent des écrans. La mise en scène de l’émotion collective, ça marche… quelques jours, mais ça ne fait paradoxalement guère avancer les choses. Ou c’est traité avec le mépris, comme la Manif, ou c’est récupéré par un glissement qui remplace le terroriste par le raciste. Cette démarche symbolique qui est devenu un rite devrait susciter une réflexion sur le phénomène le plus important que ces démonstrations infertiles mettent en lumière : l’impuissance politique.

La France est une République, comme on ne l’a jamais autant proclamé qu’aujourd’hui. C’est une grande démocratie, dit-on aussi. L’inflation des mots, comme celle d’une monnaie, en ruine la valeur. La démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Dans un pays où l’oligarchie politique craint les référendums, où le microcosme et ses coteries imposent leurs préférences, et parviennent même à les faire admettre à un grand nombre par conformisme à l’opinion dominante… dans le médias, elle n’est plus qu’un décor devant lesquels jouent les « pros » du pouvoir. Quant à la République, ce devrait être la communauté des citoyens, attachée à ses valeurs et à ses institutions. C’est devenu une vieille idole qu’on encense par habitude, une mécanique de normes innombrables, complexes et contradictoires, qui loin de viser le Bien Commun, n’est plus qu’une mosaïque déformée par le temps, le piétinement des uns et des autres.

La seule marche qui devrait retenir notre attention est la grande marche sur la tête d’un pouvoir qui ne peut rien, de valeurs fondamentales qui ne valent plus un clou, d’un Etat qui ne protège plus, et d’une Nation qu’on pousse sans cesse à se renier. Deux fait récents illustrent ce constat accablant. A Rennes, les forces de l’ordre protègent une maison occupée par des squatteurs. Cette maison appartient a une dame de 83 ans, Maryvonne Thamin, qui veut logiquement l’habiter après le décès de la personne chez qui elle logeait. Mais le droit opposable au logement, type même de l’idée que la gauche impose à la mauvaise conscience de la droite, même quand celle-ci est majoritaire, exige que la propriétaire demande l’expulsion des occupants illégaux dans les 48 heures de l’occupation. Sans cela, c’est le vol qui devient légal. Qu’est devenue la Propriété inscrite comme un droit sacré dans notre Déclaration de 1789 ? Aux oubliettes ! Les associations remuantes soutenues par la presse et qui visaient, paraît-il, les locaux vides des Banques et des Assurances sont passées par là ! Le législateur sarkozyste, comme pour la double peine, s’est conformé à l’opinion qui n’était pas forcément publique.

A Roubaix, c’est complémentaire. Une famille, celle de Philippe Godefroy, a dû quitter le logement qu’elle louait de façon légale, en raison du harcèlement que lui faisaient subir les voyous du quartier. La police n’est pas parvenue à assurer sa protection, ni celle de ses biens. La Mairie va les héberger à l’hôtel aux frais du contribuable. Le gendarme est mort, mais la nounou a pris sa place. Dans les deux cas, l’Etat, défini par Weber comme le détenteur du monopole de la violence légitime, laisse la violence illégale occuper le terrain. Si, par malheur, un citoyen tente de combattre la délinquance, c’est sur lui que s’abat la foudre judiciaire. Ce fut le cas de ce débitant de tabac condamné à Albi à 7 ans de prison pour avoir tiré de nuit sur des cambrioleurs. Jury populaire, dira-t-on ? Jury conduit par des magistrats qui se réfèrent aux idées dominantes du microcosme. C’est cette idéologie sournoise qui permet au Ministre de justifier une opération « coup de poing » contre le trafic de drogue à Saint-Ouen, sans doute sans lendemain judiciaire, par la volonté de soustraire les banlieues à leurs clients des quartiers favorisés. C’est toujours elle qui fait pointer par la Ministre de l’Education la discrimination sexuelle dans une affaire d’attouchements dans un lycée parisien. Le fait que rien n’ait été fait contre l’accès des mineurs à la pornographie sur internet, et qu’au plus haut niveau, on donne l’exemple du délabrement moral ne lui vient nullement à l’esprit.

Auteur d’une proposition de loi sur le harcèlement social et d’une autre sur cette question de l’accès des mineurs à la pornographie, sans la moindre suite, j’ai mesuré l’impuissance et l’imposture de notre système politique au-delà des alternances. Cette impuissance complice n’est pas uniquement française. C’est celle de l’Occident. Objectivement, celui-ci a laissé prospérer le pire des fanatismes. Ce ne sont pas les moyens de le combattre qui manquent, mais la volonté, et les objectifs réels, qui ne sont certes pas ceux que les peuples « souverains » imaginent… Mais le sont-ils encore ?

Related Articles

2 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Yves Tarantik , 18 mai 2015 @ 10 h 21 min

    Il semble que les français soient d’incorrigibles gogos… notre petit hollandais volant remonte de cinq point dans les sondages… sans doute parce qu’il a serré la main du grand démocrate Castro ?
    Allez encore un effort, ceux qui ont réélu Mitterrand songent déja à en faire leur César à la prochaine élection présidentielles.

  • Charles , 18 mai 2015 @ 12 h 26 min

    Témoignage effrayant d’une jeune femme endoctrinée à l’age de 17 ans.
    Elle raconte étape aprés étape le processus d’endoctrinement.
    Faire passer aux parents d’adolescentes mal dans leur peau.
    Une synthèse en 11 mn, tout décolle à compter de 3 mn.
    Au point 5.40, elle parle de son mariage avec un converti.
    Enceinte,elle tombe malade et sera sauvée par sa mère
    qui appellera les pompiers pour , in fine, la conduire chez ses parents.

    https://www.youtube.com/watch?v=PAgysbsa0FI

Comments are closed.