L’assimilation est impossible sans une identité rayonnante

assimilation-1024x456

Trois adolescents de 15 ans ont été arrêtés récemment , deux à Paris et un à Rueil-Malmaison. Ils semblent s’être « radicalisés » sur internet et avoir eu l’intention de commettre des actes terroristes en France, suivant en cela la voie prônée par Rachid Kassim qui appelle les islamistes à commettre individuellement et par n’importe quel moyen des attentats en France. C’est sans doute lui qui a suscité l’assassinat du Père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray. Le jeune âge et la multiplication des djihadistes en herbe sont inquiétants. Leur nombre et leur précocité rendent la détection et la surveillance difficiles. La Justice est malheureusement restée aveugle sur les conséquences de l’évolution de la « jeunesse » et de l’enfance. En amont, l’école du laxisme et de la tolérance a créé un vide que remplissent sans résistance, chez certains, le fanatisme et la violence. Certes ils ne viennent pas de l’école elle-même mais des puissants moyens de « s’informer » soi-même sur la « toile ». Des contacts lointains, des images fortes, des « héros » de combats qui sont au centre de l’actualité mondiale, des « pairs » radicalisés qui remplacent le père absent ou dépassé, fournissent à l’imagination la matière d’une existence parallèle où l’adolescent en quête de soi trouve son « idéal du moi ». Devant cette démarche les autorités parentale et sociale s’effondrent. Cessant de s’imposer, elles cessent d’exister.

Il est stupéfiant de voir l’étonnement de certains devant ce processus que nous avons favorisé avec un entêtement sans pareil. Le Président Hollande , dans un surprenant moment de lucidité, a involontairement fait un aveu. Il a dit que la gauche est belle dans l’opposition mais se fait accuser de trahison dès qu’elle accède au pouvoir. On ne peut mieux dire que la gauche, bonne dans la critique, excellente dans la déconstruction, est obligée de se renier dès qu’elle est responsable de conduire le pays. Dans le fond, la gauche est acculée à se trahir pour ne pas trahir le pays, ce qu’elle fait en permanence et avec talent dans son rôle d’opposant. L’exemple donné récemment par le Premier Ministre en annonçant en cette fin de mandat le projet de construire 10 000 places de prison d’ici 2026 est frappant. Chaque fois que le problème était abordé sous la majorité précédente, lors du vote de la loi pénitentiaire » Dati » en 2009 ou lors de la programmation de 20 000 places en 2012, les socialistes étaient contre jusqu’à recourir devant le Conseil Constitutionnel. La prison était l’école du crime, le mal en soi. On peut généraliser cette attitude utopiste et critique à toutes les questions. En économie, la gauche est bien forcée de ne plus considérer les entreprises comme les ennemies de l’emploi, mais comme le principal fournisseur qu’il faut donc aider en ce sens. De même, il est difficile de relancer le logement si l’on décourage les investisseurs et les propriétaires. L’assistance généralisée épuise la dépense publique, asphyxie l’investissement, et appauvrit finalement le pays. Dans ces domaines, le principe de réalité s’impose. Dans d’autres, l’obstination idéologique de la gauche a constamment préparé un terrain favorable à la dérive d’un certain nombre de jeunes.

Les discours systématiquement favorables à l’immigration y compris illégale, aux immigrés présentés comme des victimes de la colonisation puis du racisme, au multiculturalisme privilégiant les cultures importées ont ruiné tout espoir d’assimilation. Il y a cependant dans notre culture et notre art de vivre une puissance d’attraction qu’on a systématiquement mise hors service. Le terrorisme intellectuel a favorisé la repentance et le dénigrement au détriment de la fierté ou de l’identité nationales. Comment faire adhérer à ce qu’on ne semble pas aimer soi-même ? La laïcité a surtout servi à gommer la place éminente du catholicisme dans notre histoire et notre civilisation, et par contre-coup à valoriser au-delà du raisonnable une religion importée, qui n’égale en rien le génie du christianisme et l’héritage fabuleux que la France lui doit. La repentance et la laïcité conduisent aujourd’hui des élus a faire plus de cas des fêtes musulmanes que des fêtes chrétiennes. La culture aussi a horreur du vide. Lorsqu’on répand un tel désert, il ne faut pas s’étonner qu’y poussent des cactus.

La prétendue droite, loin de combattre le processus s’y est souvent ralliée avec un peu de retard tant il est difficile d’avoir le courage d’être politiquement incorrect. L’identité heureuse ne peut être passive et doit affirmer sans aucun complexe ses valeurs et son art de vivre, à prendre ou à laisser par les nouveaux arrivants. Elle doit rayonner et permettre aux jeunes personnalités de trouver en elle leur épanouissement sans aller le chercher dans des aventures où l’imbécillité des idées conduit à une méprisable barbarie des comportements. Plutôt que de déplorer la puissance de l’Etat islamique, sans le détruire immédiatement pour des raisons inavouables, il fallait l’écraser. Curieusement nous n’avons pas agi avec la même détermination contre les islamistes que nous ne l’avons fait contre Kadhafi. C’est étrange ! Un jeune Français élevé dans l’admiration de son pays et de son héritage, dans le culte des hommes et des femmes qui se sont battus pour lui, loin de le trahir, aurait à coeur de participer lui-même à cette oeuvre de salubrité.

Related Articles