Alain Escada : «Si nous n’étions pas là, Caroline Fourest et son auréole d’activistes s’en prendraient à la Manif pour tous»

Alors que l’Institut Civitas est au cœur d’une polémique depuis ce week-end, son Président Alain Escada revient pour Nouvelles de France sur la mobilisation de dimanche, pose des questions qui fâchent sur la fameuse agression et donne son sentiment sur la “manif pour tous” de samedi. Entretien.

Alain Escada, quel bilan portez-vous sur votre manifestation du 18 novembre ?

Nous sommes très satisfaits par le franc succès qu’a rencontré notre marche parisienne. Près de 20 000 personnes ont répondu à notre appel, en particulier bon nombre d’élus que nous remercions vivement pour leur précieux soutien. Nous avons grandement élargi notre audience. Jamais notre institut n’avait jusque là réuni autant de monde ! La lame de fond est lancée. Je suis persuadé que dans les quelques semaines et mois qui viennent, nous allons pouvoir porter un coup définitif à ce projet de loi. Le besoin frénétique qu’a la presse de gauche de masquer la réalité des manifestations par une véritable esbroufe médiatique laisse bien penser que les milieux favorables au mariage homosexuel sont de moins en moins sûrs d’eux… C’est le moment de passer à une véritable offensive constructive et argumentée. Nous ne nous laisserons certainement pas impressionner par ceux qui veulent nous caricaturer et nous calomnier.

Vous parlez d’esbroufe médiatique à propos de l’agression des « Femen » ?

Oui, il s’agit vraiment d’une esbroufe médiatique. Les échos que nous recevons nous laissent vraiment penser que le mensonge ne prend d’ailleurs absolument pas. Les gens se demandent tous ce que Caroline Fourest faisait aux deux manifestations des 17 et 18 novembre pour accompagner des activistes hystériques qui, dans les deux cas, ont été refoulées par les forces de police. Notons d’ailleurs que dimanche toutes les contre-manifestantes ont été arrêtées et emmenées dans le fourgon de la police. Il n’y a eu aucune arrestation dans les rangs de nos marcheurs. Alors que venait faire Madame Fourest, dont l’homosexualité militante n’est un secret pour personne ? Venait-elle contre-manifester, provoquer, ou simplement filmer comme elle le prétend ? Plusieurs images la montrent criant, le poing levé. Étonnante attitude pour une journaliste qui se veut impartiale…

On dit que des femmes auraient été agressées par votre manifestation ?

Voilà une véritable supercherie qui ferait pâlir d’envie les régimes terroristes les pires qu’ait connus notre planète. Des femmes hystériques arrivent dénudées et en furie, des bombes à la main – dont nul ne sait ce qu’elles contiennent. Elles se précipitent sur la foule au premier rang de laquelle se trouvent beaucoup d’enfants en bas âge, notamment dans des poussettes. Le tract de ces quelques tristes femmes est d’une haine sans nom pour Dieu et pour la religion. Et, le soir, par les manipulations de Caroline Fourest, que lit-on dans la presse ? Que ces pauvres femmes ont été agressées. Les journaux feraient presque croire que des terroristes d’extrême droite les avaient débusquées jusque dans leur lit ! Mais quel élu honnête, quel ministre intègre aura donc le courage de défendre les enfants de France dont les pères ont immédiatement gagné le commissariat pour porter plainte à leur encontre tandis que ces donzelles accordaient des entretiens télévisés ?

“Six élus ont, comme par enchantement, eu le temps en une soirée de prendre le recul nécessaire sur l’actualité, de réunir et de trier toutes les informations réelles et non biaisées, de rédiger une longue lettre, de la faire relire et avaliser par chacun d’entre eux, et enfin de l’envoyer au ministre…”

Vous parlez des élus. Justement six députés ont écrit au ministre de l’Intérieur pour demander la dissolution de Civitas…

Le ministre de l’Intérieur ne pourra que s’étonner de voir la police insultée par ces représentants de la Nation. Une poignée de militantes, agissant dans la violence et la clandestinité, est arrêtée. Et l’Institut Civitas qui réunissait des milliers de militants – dont aucun n’a été interpellé – devrait être dissous ? Voilà un beau désaveu de l’administration française qui a accompli sa mission avec courage et justice, sans se laisser tromper par les manipulations médiatiques. On peut d’ailleurs s’étonner du rôle des ces six députés. Notre manifestation se terminait vers 18 heures et ils ont adressé leur réponse dans cette même journée de dimanche. Or, ces six élus ont, comme par enchantement, eu le temps en une soirée de prendre le recul nécessaire sur l’actualité, de réunir et de trier toutes les informations réelles et non biaisées, de rédiger une longue lettre, de la faire relire et avaliser par chacun d’entre eux, et enfin de l’envoyer au ministre ? Mais qui peut se laisser abuser par ce genre de procédé digne des républiques bananières ? Admettez que la ficelle est un peu grosse !

Vous prétendez que tout était prémédité ?

Je ne prétends rien. Je ne fais que relever les aveux. Dans un entretien accordé à la presse, une certaine « Éloïse, 29 ans » qui n’a pas craint de courir en tenue d’Ève dans la rue, l’a avoué elle-même : « On s’était entraînées longtemps au centre (sic) pour cette action. » Ensuite, vous vous demandez : Pourquoi ces activistes disposent-elles d’un centre d’entraînement ? Pourquoi sont-elles accompagnées de plusieurs cameramen dans leurs commandos ? Pourquoi est-ce Caroline Fourest qui relaie leurs méfaits ? Une fois que vous répondez à ces questions, vous comprenez rapidement que ni cette dernière, ni les cameramen n’agissent de manière impartiale et que tout relève d’un plan bien ficelé où vous vous demandez qui sont les acteurs. Mais ce plan est tellement grossier qu’il ne pourra pas fonctionner bien longtemps. L’ampleur du mouvement continuera malgré ces gesticulations. Vous verrez.

À ce propos, l’un des fers de lance du mouvement contre le mariage homosexuel est Frigide Barjot qui a organisé la « Manif pour tous ». Quel regard portez-vous sur son action ?

Nous sommes très heureux qu’un grand nombre de Français se soient réunis dans les rues de France le 17 contre le projet de mariage homosexuel car nous pensons qu’ils se sont retrouvés dans l’unique but d’abolir le projet de loi. Nous ne pensons absolument pas qu’ils partagent les idées de Madame Barjot qui dit vouloir améliorer le PaCS ou qui fait l’éloge de la vie de couple homosexuel, dans le but de présenter une image acceptable au microcosme médiatique. A cet égard, cette dernière représentait très mal les marcheurs qui la suivaient, lesquels pour beaucoup, ont participé à la manifestation contre le PaCS du 31 janvier 1999. Bien peu ont d’ailleurs répondu aux exigences vestimentaires qu’elle voulait imposer pour qu’ils ne soient pas ce qu’ils sont. L’essentiel est qu’il y ait du monde pour barrer la route au projet du gouvernement, lequel va devoir instamment réfléchir. Avec 200 000 manifestants en un premier week-end, il y a une forte chance que nous retrouvions dans les mois prochains le précédent de l’école libre. Si chaque personne amène avec elle cinq nouveaux participants, le million de 1984 sera un coup de tonnerre dans le ciel politique. Mais même 500 000 personnes sonneraient inévitablement le glas de ce projet qui commence sérieusement à ennuyer le président de la République.

N’avez-vous pas le sentiment de vous faire voler la vedette par Frigide Barjot ?

Non, absolument pas, nous n’avons pas les mêmes rôles et nous savons qu’un grand nombre de ceux qui viennent à ses marches n’oseraient pas se rendre à la nôtre en raison de la pression médiatique. En même temps, nous constatons que celle-ci se craquèle inexorablement et que nos rendez-vous sont toujours plus suivis. Ce dont nous avons absolument conscience, c’est que c’est notre ardeur qui provoque le mouvement. Si l’Institut Civitas n’avait pas commencé l’an passé à manifester devant les théâtres qui s’en prenaient violemment à l’image du Christ, Frigide Barjot aurait poursuivi ses activités sur les plateaux télé et les évêques de France auraient continué à garder l’attitude d’abstention qu’ils observent depuis des décennies. Le deuxième round a lieu cet automne. Notre réactivité a entraîné celle des autres. De toute façon, il faut bien se dire que si nous n’étions pas là, Caroline Fourest et son auréole d’activistes s’en prendraient à la « Manif pour tous ». D’ailleurs, elle était bien présente le 17 à son départ. Elle a organisé une action qu’elle n’a pas médiatisée pour des raisons connues d’elle seule. Mais, à n’en pas douter, elle ne négligera aucune occasion pour dégainer contre tous ceux qui s’opposent au funeste projet de loi.

Related Articles

Comments are closed.