Taisez-vous, Henri Guaino !

Il y a quelques jours, Henri Guaino, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, publiait une tribune dans Le Monde pour donner son avis sur le Front National. Selon lui, « ce parti n’est ni fasciste, ni nazi, ni d’extrême droite, mais monstrueusement inhumain », car « ayant l’orgueil de ne pas avoir la main qui tremble dans l’exercice du pouvoir ». Indépendamment de l’opinion que l’on peut avoir sur le FN, cette leçon de morale est non seulement déplacée, mais indigne.

La chiraquie : honte politique de l’histoire de France

Henri Guaino, vous vous revendiquez politiquement du gaullisme social chiraquien et de son prétendu “humanisme”. Mais quelle crédibilité accorder à vos paroles quand on voit le bilan de ce courant politique ? Que penser d’un président du Conseil économique et social appelant au téléphone le Premier ministre socialiste pour lui demander quoi faire de 700 000 pétitions contre la dénaturation du mariage, avant de mettre celles-ci à la poubelle sur son ordre ? Que penser d’un sénateur pédéraste tenant de grands discours sur “nos institutions bénies soient-elles”, avant de s’abstenir lors du vote sur la dénaturation du mariage ? Que penser d’un ancien Premier ministre ne cessant de critiquer la prétendue droitisation de son parti tout en collaborant avec les mouvements communautaristes de la ville dont il est maire ?

Henri Guaino, c’est en toute bonne conscience que nous affirmons aujourd’hui que nous ne voulons plus de cette droite au paternalisme lourdaud et pataud, au fétichisme institutionnel ampoulé et guindé. Cette droite parfaitement résumée par le personnage de Pierre Gaspard dépeint par Éric Zemmour dans son livre Petit frère peut en toute légitimité être qualifiée de honte politique de l’histoire de France. C’est sans complexe aucun que nous vomissons cette droite dont le cache-sexe de fausse virilité égrillarde et avinée, magnifiquement stigmatisée par Zemmour dans son livre Chirac, l’homme qui ne s’aimait pas, ne masque plus la nature capitularde ni la niaiserie idéologique crasse.

Une leçon de morale indigne

Vous dénoncez “l’orgueil qu’il y a à avoir la main qui ne tremble pas”. Mais qui est orgueilleux, Henri Guaino ? Ceux qui vont être amenés à faire des choix impossibles à cause des renoncements criminels de la génération de leurs parents ? Ou celui qui, se réclamant d’un courant politique marqué à jamais du sceau de la capitulation idéologique, se permet maintenant de venir jouer au papa venant dispenser ses leçons de morale, comme vous l’avez fait à la dernière convergence de l’UNI ?

Gardez vos leçons Henri Guaino, vous n’avez aucune légitimité à en donner. Si nous en sommes aujourd’hui à devoir faire des choix impossibles, c’est justement parce que votre génération politique a eu la main qui tremblait. Cette génération qui s’est prostituée à la bien-pensance et à l’antiracisme, ce “communisme du XXIe siècle” dénoncé par Alain Finkielkraut, pour conserver ses prébendes et son confort. Cette génération dont la lâcheté, la faiblesse, la couardise, nous ont légué un pays dont nous avions l’interdiction d’être fiers et une Histoire que nous avons été tenus de renier, sommés dès l’école maternelle de nous faire “ouvrir par l’Autre” et “enrichir par la différence de l’Autre”. Avec des Gameboy et des tamagotchis pour faire passer la pilule. Aujourd’hui, c’est sans états d’âme et avec un souverain mépris que nous affirmons haut et fort que l’Autre n’est pas notre frère, qu’il n’est pas notre pote, et que nous ne sommes aucunement tenus qu’il le devienne. Et ne venez pas nous expliquer que notre foi chrétienne nous impose de rejoindre les cohortes contrites et soumises de la France bien élevée, ce serait faire injure à votre intelligence.

Que vienne le temps de la colère

« Vous dites vouloir l’amour, mais soyez d’abord de ceux qui peuvent aimer, qui aiment avec le grand Amour, qui aiment avec le grand MÉPRIS ! », nous a enseigné Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra. Contrairement à vous Henri Guaino, nous ne renions pas la colère, nous l’assumons. Mieux, nous la revendiquons. Le Jour de Colère, le DIES IRAE du 26 Janvier prochain, sera la première occasion de l’affirmer. Ce ne sera pas la dernière.

Ce qui caractérise l’époque que nous vivons, c’est le retour de la Vie, dans toute sa Force et dans toute sa Vérité. La génération de Mai 68 était la génération parricide, une génération qui n’a voulu avoir pour seule perspective que de végéter ad vitam aeternam dans son univers vaseux d’adolescents attardés et égoïstes. La génération qui a suivi, cette génération autoproclamée “morale” si bien décrite par un Louis Pauwels dans son célèbre éditorial, a clamé haut et fort sa fierté de servir de paillasson à la terre entière. Nous, nous sommes la génération naturelle, une génération qui va devoir payer la note des bacchanales de ses parents, mais qui ne reculera devant rien pour défendre l’avenir de ses enfants. Nous ne sacrifierons pas leur avenir moral, culturel et spirituel sur l’autel de votre idolâtrie sénile pour la béatitude du moindre mammifère humain.

Conclusion : le temps est venu

“Ils n’ont rien appris et rien oublié”, disait Talleyrand des contre-révolutionnaires de 1814. Aujourd’hui, nous non plus n’avons rien oublié de la mémoire que nous ont transmise nos parents. En revanche, à leur différence, nous avons appris que nos adversaires n’auraient jamais le moindre respect pour la dignité de cette mémoire. Nous avons compris que leur jouissance était de salir cette mémoire, et que nous n’avions rien à espérer d’eux. La répression du mouvement du printemps dernier avec ses gazages gratuits de familles à poussettes aura au moins eu le mérite d’ouvrir sur ce point les yeux du plus grand nombre. Nos parents ont déploré, nous, nous allons agir.

Nous sommes lucides. Nous savons parfaitement qu’il ne nous sera fait aucun cadeau et que tôt ou tard, il nous sera présenté la facture pour être restés fidèles et inflexibles sur nos convictions. Nous savons qu’elle sera salée. La seule chose que nous espérons, c’est que ce jour-là, Dieu nous fera la grâce de savoir la régler avec le sourire.

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49 Comments

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  • 0 / 10
  • YARTALAM , 20 décembre 2013 @ 3 h 11 min

    Il n’y a pas un mot, pas une virgule à changer; Chapeau bas Mr de Morcourt. J’éprouvais un grand plaisir à vous lire et une rage sombre en réalisant tout ce que ces différents pantins ont réussi à faire de la France et d’une partie des Français : coquilles vides sans projets, sans croyances, sans racines… Un chirurgien doit-il avoir la main qui tremble pour sauver un malade ? Pourquoi le FN devrait-il trembler pour sauver la France de la chienlit qui la ravage?

  • Eurydice , 20 décembre 2013 @ 3 h 42 min

    Ce texte est un monument de vérité. Merci!

  • François Desvignes , 20 décembre 2013 @ 4 h 27 min

    Bon. “Papa” va tenter de répondre :

    – La plus grande astuce du diable est de nous faire croire que l’enfer n’existe pas selon le bon mot de Baudelaire. Mais, la seconde c’est de nous faire croire que démons ou anges, tout le monde est au fond également aimable parce qu’au fond, le mal n’existe pas vraiment.

    – La génération de 68 a cru ce discours parce qu’il est apparemmment moral pour pas cher, et surtout a fait semblant d’y croire puisqu’il revient à tout s’autoriser, pourvu de faire semblant d’aimer tout le monde : s’autoriser non seulement le degré zéro de l’effort, mais aussi s’autoriser le mal qui n’est plus vraiement “un mal” puisque tout est ” également aimable”.

    – Chacun, bien sûr, reconnaitra dans le caractère sinueux et visqueux de ce “mensonge en pente douce” qu’est le relativisme toute la marque de Satan.

    -A l’époque, des contemporains des sixties (votre serviteur) , et sans discontinuer depuis, se sont élevés contre cette barbarie qui n’ose pas dire son nom.

    – Or, comme l’a dit Lugan “nous avons perdu et ne pouvions que perdre”. Pas seulement parce que nous étions minoritaires. Mais surtout parce que nous n’avons pas su devenir majoritaires.

    – Mais, si nous n’avons pas su convaincre, malgré toute une vie de combats sincères et indignés, devenir majoritaires, ce n’est pas parce que le monde n’écoute de préférence que les discours les plus faciles, même faux et contraires à son intérêt.
    Cet argument en forme d’excuse est faux.
    Car le monde n’a pas toujours versé dans cette facilité, en tout cas tout le temps, sur plusieurs continents, comme ce fût le cas pour les sixties.

    – Si nous avons échoué, “et ne pouvions que perdre”, c’est parce que nous avons répondu au diable (avec les arguments du diable) : ceux de sa fausse raison, ceux de son mensonge, ceux de la raison pseudo humaniste, en fait homicide par déiscisme. ( idéologie de la mort de dieu par la mort des hommes, au nom d ela mort nécessaire de l’Homme).

    – “Nous avons répondu au diable (avec les arguments du diable)”. C’est l’inverse qu’il eût fallu faire : ne pas lui répondre ou avec les arguments du Christ. il fallait répondre aux soixantehuitards, aujourd’hui à leurs héritiers spirituels : “va de retro”. Dire par exemple, que la loi Taubira est irrecevable de discussionet. Et quand, avec des airs indignés, ils nous demanderont pourquoi? Leur répondre : “Vos lois sont contraires à celle de mon Christ !”. Car il est écrit : “Tu honoreras ton père et ta mère”.

    – Ils nous répondront ;”la république est laique (satanique)”. Vous leur répondrez : “la France est chrétienne !”.Et la France (le Christ,vous) est supérieure et antérieure à la république (Satan, eux). Ce n’est pas à la créature de dicter sa Loi au Créateur.

    – Il faut juger leur doxa à l’aune du Décalogue et de la Parole de notre Christ.

    – Faites ce que nous n’avons pas su faire, par manque de foi : faites rentrer le Christ en politique.

    – Vous gagnerez aussi sûrement que nous ne pouvions que perdre

    Faites le car sinon, nous mourrons : Satan est plus fort que nous, mais le Christ plus fort que lui.

  • antonini , 20 décembre 2013 @ 5 h 17 min

    mon DIEU quelle plume ,magnifique et quelle somme de vérité ,comme j’aurais aimé pouvoir écrire comme vous Mr de Morcourt ,BRAVO

  • BCajoule , 20 décembre 2013 @ 7 h 15 min

    “Nous sommes la jeunesse du monde messieurs !” disait Charette à ses juges…

    De notre côté sont la vérité, la force et la Vie, merci pour ces mots monsieur. Votre texte est l’écho de la colère de la jeunesse de France.
    Nous ne lâcherons rien, sur aucun sujet.

    Amitiés françaises

  • domremy , 20 décembre 2013 @ 7 h 45 min

    la colère de la jeunesse, mais aussi de la vieilesse qui ne

    veut plus de la france actuelle qui est un désastre

  • François , 20 décembre 2013 @ 7 h 46 min

    QUELLE VOLÉE DE BOIS VERT ADMINISTRÉE À CE FAUX-CUL ENTRE TOUS LES FAUX-CULS ! BRAVO !!!

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