La civilisation c’est la vie

Face à des dérives préoccupantes, une prise de position ferme m’apparait être une impérative nécessité. Cette fermeté de conviction ne saurait pourtant être caricaturée comme une absence de compassion envers ceux qui souffrent.

Les turbulences de l’actualité mettent en lumière une chose. Il manque un article premier à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « La vie humaine est inviolable et sacrée. Nul innocent ne peut en être privé, même par l’Etat » ! Plus qu’un manque de la part des rédacteurs, cette absence s’explique sans doute par le fait qu’une telle évidence n’avait pas, dans leur esprit, besoin d’être explicitées.

« Quelques soient les difficultés, les drames et les malheurs, toujours nous savons où nous allons, même s’il nous faut mourir, c’est vers la vie que nous allons ». C’est ainsi que Charles de Gaulle définissait dans les années 1960 notre devoir et notre civilisation. Hélas, cette déclaration de valeur sonne aujourd’hui comme un anachronisme suranné. Le temps semble irrémédiablement passé et l’actualité présente illustre régulièrement l’état d’errance dans lequel se trouve notre civilisation. Celle-ci a oublié son chemin vers la vie, demeurant prisonnière d’un dédale, labyrinthe du consumérisme, du matérialisme, du nihilisme et du culte de la mort. Désormais ce n’est plus la vie qui est notre objectif mais, selon les mots de Monseigneur Jean Leonnetti, nouveau Pape français de cette religion, « mourir dans la dignité ». Or si je sais que vivre dans la dignité c’est parfois mourir debout, je ne sais pas ce que c’est que mourir dans la dignité. La seule dignité dans la mort, c’est lorsqu’elle est une ode à la vie. La plus grande indignité dans la vie, c’est lorsqu’elle est un appel à la mort.

Comment dès lors concevoir une société dans laquelle la mort serait élevée en recours à la vie ?

Sans doute la souffrance et les malheurs poussent ils certains à des réactions de désespoir que l’on peut comprendre sans les admettre. Peut être même que si j’étais directement impliqué, je céderai moi aussi à la tentation du renoncement. Mais depuis quand un parti pris personnel ou familial, et donc forcément émotionnel, est-t-il plus pertinent que des valeurs fortement établies. Depuis quand la mission de la société, et donc de la loi, est t’elle d’accompagner les plus faibles d’entre nous jusque dans les recoins les plus sombres de notre âme ?

Il ne s’agit pas ici d’instrumentaliser tel ou tel cas, mais bien de savoir quelle société nous voulons, celle de la vie est certes un combat imparfait mais celle de la mort me semble une capitulation parfaite.

Alors oui, mon choix est fait !

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3 Comments

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  • 0 / 10
  • HuGo , 23 juin 2015 @ 7 h 48 min

    l’évidence evanescente de notre civilisation chrétienne !

  • montecristo , 23 juin 2015 @ 23 h 58 min

    Je comprends be

  • montecristo , 24 juin 2015 @ 0 h 00 min

    Je comprends beaucoup mieux comme ça que par un prêche d’Archevêque !

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