Marine Le Pen pourra-t-elle sauver la France ? (1/2)

Notre pays est dans un tel état de déliquescence qu’il est possible que Marine Le Pen arrive à la Présidence de la République en 2022 et peut-être même dès 2017. Une fois au pouvoir, grâce à son courage et à son caractère bien trempé, elle entreprendra une série de réformes essentielles pour la France : arrêt des allocations aux étrangers servant de pompe aspirante à l’invasion migratoire, sorties de l’OTAN, de l’Union européenne et de son espace Schengen, durcissement de la politique pénale, etc.

Mais ces réformes évidemment vitales, ne serviront strictement à rien si le problème de fond du multiracialisme n’est pas traité, notamment avec une politique de Remigration d’une grande envergure. Et il est probable que Marine Le Pen ne s’y attaquera pas. Pourquoi ? Car elle est foncièrement de gauche : jacobine, laïcarde, croyant que la nationalité rime avec l’adhésion à des valeurs plus ou moins fluctuantes  et non avec l’identité.

1) Une femme de gauche

Certains adhérents pensent à mon avis à tort (mais j’espère me tromper) que le fait de nier le Grand Remplacement de population ou de faire des courbettes devant l’islam et le politiquement correct médiatique sont une ruse de la présidente du Front national pour conquérir le pouvoir, alors qu’en réalité elle croit en ce qu’elle dit puisqu’elle montre des convictions de gauche qui étaient déjà palpables depuis des années à l’observateur attentif.

Dans un excellent dossier intitulé Le Phare et la Sirène ou Les raisons de l’échec de Jean-Marie Le Pen, le site Polémia a compris avec une finesse rare que si Nicolas Sarkozy a pu capter pratiquement la moitié du vote FN (7 sur 17%) lors de l’élection à la Présidence de 2007, ce n’était pas uniquement dû au fait qu’il exploita habilement les questions d’immigration et de sécurité traditionnellement de l’apanage du FN mais aussi car le candidat de ce parti a fait une véritable campagne à gauche.

Au-delà des raisons techniques (ménagement de Nicolas Sarkozy, parti peu crédible à cause de son absence de maillage local, etc.) ; la cause première du faible score de Jean-Marie Le Pen lors de cette campagne fut son incompréhensible virage à gauche. Celui-ci fut décidé par sa fille Marine, directrice stratégique du parti, qui avait elle-même pour conseiller le quasi-marxiste Alain Soral. Soucieux de dé-diabolisation, le FN milita pour une ligne ressemblant étrangement à celle du PS de Ségolène Royal : départ de la conquête électorale à Valmy et non plus au Mont Saint-Michel, discours de lancement fade sur les « valeurs » de la République au détriment de la patrie charnelle, affiche publicitaire représentant une beurette libérée dénonçant l’UMPS mais surtout le tristement célèbre discours que Jean-Marie Le Pen prononça sur la dalle d’Argenteuil, devant un parterre encombré de femmes voilées écoutant benoitement « que les Beurs et les Africains étaient des branches de l’arbre France »…

Cette tactique fut une catastrophe puisqu’elle procura au FN sont plus mauvais score de ces dernières années (10,44%).

2) Une stratégie de conquête élyséenne pour 2017 encore ratée…

Si Marine Le Pen était vraiment de droite, elle aurait aperçu ce qui crève les yeux : que l’électorat de la droite classique (UMP) est très à droite, en quasi-osmose avec celui de l’électorat populaire votant FN et donc que c’était cet électorat bourgeois-conservateur qu’il aurait fallu conquérir au lieu de faire des gestes « à l’ouvrier de gauche » qui n’existe pratiquement plus ou aux fonctionnaires en surnombres qui parasitent la France (1).

Dans un excellent compte rendu pour Polémia intitulé L’union de la droite dans l’opinion des Français, Philipe Baccou synthétise un grand nombre de sondages et arrive à cette conclusion surprenante : si les votants de l’UMP et du FN sont sociologiquement très différents (les premiers s’incarnant plutôt un cadre diplômé urbain de culture catholique gagnant beaucoup d’argent et les seconds membres d’une classe populaire peu diplômée du péri-urbain et du rural) ceux-ci s’accordent sur l’écrasante majorité de points, surtout ceux touchant aux problématiques de droite.

Voici quelques exemples éloquents dans le tableau ci-contre :

Ainsi la moyenne entre les deux partis varie seulement de 5 à 15% alors que, selon Philippe Baccou, l’écart est béant entre ces deux électorats et ceux de gauche (entre 30 et 50%). Le seul sujet divisant les deux droites concerne l’Union européenne et sa monnaie, les sympathisants UMP y étant très attachés et ceux du FN notoirement contre. Pourtant la poire est facile à trancher : il faut se débarrasser de l’Union européenne qui empêche de lutter efficacement contre l’invasion migratoire mais garder l’euro ou du moins le SME (serpent monétaire européen) permettant d’avoir une monnaie commune capable de rivaliser avec un dollars qui s’effondre et des monnaies multipolaires en train d’émerger.

De plus l’étude de monsieur Baccou montre que les deux électorats sont quasiment prêts à une coopération entre les deux partis. 70% des électeurs frontistes sont prêts à des accords avec l’UMP pour les élections locales. Côté UMP, les sympathisants n’étaient que 32% en 2010 mais 54% en 2012 ! Le « cordon sanitaire » chiraquien (qui refuse toute assistance de l’extrême-droite soit disant nazie) était en train de rompre et voilà que madame Len Pen nous le recycle en « UMPS » ! Quelle erreur colossale !

A suivre…

1. De l’avis même de Florian Philippot qui déplore une administration territoriale gonflant de 5% chaque année.

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90 Comments

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  • Marino , 22 novembre 2014 @ 5 h 30 min

    “elle est foncièrement de gauche” …et pourquoi pas «Marine Le Pen est d’extrême gauche» ? sic Nicolas Sarkozy

    – La gauche se veut du côté du peuple, de ses organisations (les partis, les syndicats, les associations), de sa représentation (le Parlement)
    – La droite, sans mépriser pour autant le peuple, est davantage attachée à la Nation, à la patrie, au culte du terroir ou du chef.

    La gauche a une certaine idée de la République ;
    la droite, une certaine idée de la France.
    La première penche volontiers vers la bureaucratie ; la seconde, vers le nationalisme, ou l’autoritarisme. Cela n’empêche pas les uns et les autres d’être souvent de parfaits démocrates, ni de tomber parfois dans le totalitarisme. Mais ils n’ont pas les mêmes rêves, ni les mêmes démons.

    La gauche refuse le capitalisme, ou ne s’y résigne que de mauvais gré. Elle fait davantage confiance à l’État qu’au marché.
    La droite est évidemment à l’opposé (du moins aujourd’hui) : elle fait davantage confiance au marché qu’à l’État, et c’est pourquoi elle est tellement favorable au capitalisme. Elle ne nationalise que contrainte et forcée, privatise dès qu’elle le peut

    L’État-providence est à gauche ; le marché, à droite. La planification est à gauche ; la concurrence et l’émulation, à droite.

    Reste, qu’on soit de droite ou de gauche, à l’être intelligemment. C’est le plus difficile. C’est le plus important. L’intelligence n’est d’aucun camp.

    Le clivage droite-gauche, de plus en plus symbolique, de moins en moins politique

    Marine Le Pen s’emploie, à dynamiter le bon vieux clivage droite-gauche. Elle a compris que le succès de son entreprise supposait de déchirer le label d’extrême droite qui colle au FN

    Les jugements à l’emporte piècefont fi de la radicale opposition des références idéologiques des uns et des autres, il ne fait guère de doute que de profonds clivages de la période ne recoupent pas la césure droite-gauche. L’Europe ou encore la mondialisation génèrent ainsi des lignes de fracture qui la traversent de part en part.

    Tout ceci crée les conditions d’un rapprochement objectif entre droite et gauche gouvernantes. Celui-ci va jusqu’à des gouvernements de coalition très fréquemment en Europe

    Une majorité de sondés considère, et ceci depuis le milieu des années quatre-vingt, que «les notions de droite et de gauche sont dépassées», selon des enquêtes TNS Sofres et Ipsos.
    Au sein même de la population, les réflexes idéologiques sont moins marqués qu’autrefois. L’essentiel reste toutefois que les différentes visions du monde et de la société ne parviennent plus à s’exprimer clairement dans le cadre de l’habituelle bipolarisation droite-gauche.
    Celle-ci tend alors à se réfugier dans des marqueurs symboliques
    Tout le problème vient du découplage entre ces joutes symboliques et les enjeux de l’époque. La représentation topographique du paysage politique correspond de moins en moins à de réels choix d’action.

    Cette distorsion engendre une perte de sens qui transforme nos débats politiques en théâtres aux effets de manche de peu de conséquences.

    :

  • jsg , 22 novembre 2014 @ 7 h 10 min

    “…Marine Le Pen pourra-t-elle sauver la France…”
    Titre ronflant… On ne lui demandera pas de la sauver -la France en a vu d’autres- mais de la redresser.
    Comme tous les autres sont englués dans leurs contradictions, passent leur temps à sauver les meubles (les leurs) en se foutant de ce que peuvent devenir leurs concitoyens, il n’y a aucun autre choix !
    Par contre, si elle loupe son coup elle n’aura aucune autre chance, car les Français n’auront plus d’espoir.
    Pour mener à bien ce que les Français veulent, elle devra être attentive aux coups pourris qui viendront de ceux qui par rancoeur se serviront de toutes les manips possibles pour la faire échouer.
    Bref, pas le choix, alors prions pour qu’elle sache s’entourer de gens de qualité.

  • agnat7 , 22 novembre 2014 @ 7 h 25 min

    Mme Lepen a été tellement traitée de raciste par l’UMPS énarque…ENA=ANE que maintenant ils pensent comme elle et disent comme elle en…changeant les mots….
    Nos politiques “savent très bien” que l’immigration orientale a ruiné notre pays…! La France est devenue un bonze financier…!

  • Boutté , 22 novembre 2014 @ 7 h 49 min

    ” Oui, on se sent en insécurité nulle part” ? Si la question a été posée en ces termes dénués de sens il ne faut pas s’étonner si les réponses sont peu compréhensibles .

  • Cap2006 , 22 novembre 2014 @ 8 h 04 min

    Je peux comprendre le choix politique de sortir le pays de l’euro, de l’union européenne, et revenir sur toutes les signature s de traités internationaux.

    La France retrouverait ainsi une totale indépendance politique.

    Mais j’ai beaucoup de mal à faire le moindre lien avec le redressement du pays.

    – notre monnaie redevenue flottante serait fragile, très fragile. Une dévaluation compétitive decuplerait le coût de la dette, rencherirait le prix des berline s allemandes, et du pétrole pour les faire rouler.
    – pas sur que sortir de schengen stoppe l’entrée d’immigrants illégaux.

    – outre l’impossibilité organisationnelle et financière d’expulser les illégaux, et ceux qui le deviendraient ou redeviendraient je m’interroge sur leur remplacement dans les emplois les plus pourris et mal payés qu’ils assurent aujourd’hui

    PS le programme de Le Pen est plus d’état, plus d’impôts, moins de liberté. En tout point identique à ceux de l ump, du ps et du fdg.
    Il n’y a qu’une approche marketing pour attrape gogos différente

  • cmoi , 22 novembre 2014 @ 8 h 25 min

    A pisser de rire.
    Quelle belle désinformation!
    Ah nous sommes vraiment mal barrés de tous les côtés.
    Beeeerrrrk!

  • montecristo , 22 novembre 2014 @ 8 h 42 min

    Sachant que l’immigration est la toute première cause de la ruine de la France … c’est la seule chose pour laquelle je porte mes espoirs sur Marine Le Pen ! C’est la clé de TOUS les autres problèmes.
    Dans un premier temps il faut effectivement sortir de l’Europe tout en conservant l’Euro.
    Ensuite fermer le robinet à l’immigration en supprimant TOUTES les subventions, allocations et autres avantages sociaux. Ils rentreront chez eux illico puisqu’ils ne sont chez nous QUE pour ça !
    Fermer le mosquées. Le Djihad part toujours des mosquées. Les Imams sont des politiques … pas des religieux ! Aujourd’hui il y a 2500 djihads potentiels en France alors qu’il suffit d’une seule mosquée …
    Interdire toute manifestation, expression, ou revendication étrangère sur le sol français. Non mais … ! ! !
    … et la France renaîtra car le reste se traitera entre français !
    Si Marine se trompe … le peuple reprendra ses droits un jour ou l’autre et la guerre civile nous pend au nez !

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