Au diable les fictions et les loisirs, évadons-nous dans la (passionnante) réalité !

Ces histoires sont de plus en plus courantes, ainsi que l’a montré le magazine “66 Minutes” dimanche 16 février dernier sur M6. Celle de Norman, ce jeune chroniqueur humoristique, dont les vidéos vues des millions de fois chaque mois sur YouTube lui permettraient de gagner la bagatelle de 8 000 euros par mois. Celle d’Anne-Laure, fondatrice d’Adenorah, un blog de mode très en vue. Ou encore celle de Margaux, qui anime avec le site de critiques culinaires Amasauce. Il est venu le temps de faire le job de ses rêves, et de ne plus seulement en rêver, comme nos parents et grands-parents.

Méritocratie. En effet, comme l’explique Norman, se lancer sur Internet nécessite “juste” une bonne dose de talent et une idée nouvelle, un concept novateur. Les relations sociales ou les moyens financiers importent peu. L’internaute juge et, s’il aime, il partage sur les réseaux sociaux et initie le cercle vertueux. Les intermédiaires qui pouvaient censurer (TV, radios, majors, etc.) ont été ou sont en passe d’être remplacés par des intermédiaires passifs (sauf peut-être sur le plan des idées). C’est ainsi que Soral et Dieudonné ont pu démultiplier leur audience grâce à YouTube, intermédiaire encore passif sur le plan idéologique malgré les pressions du Gouvernement français, bien que le caractère “touchy” de leur propos ne soit plus à démontrer.

Au pire, l’entrepreneur du web qui se plante ne perd rien, à part son temps et dans certains cas quelques dizaines d’euros (hébergement, caméra, etc. qui peuvent être recyclés dans un nouveau projet). De quoi réconcilier les Français avec l’entreprise et, peut-être, démultiplier le nombre de micro-entreprises, vous savez, celles qui investissent, embauchent ou au moins travaillent avec des fournisseurs locaux. Un monde de petites entreprises, de marchés ultra-atomisés, où tout le monde ou presque serait entrepreneurs, flexibles, libres et responsables, où la démagogie socialiste ne prendrait plus… Le rêve, sauf pour l’oligarchie qui nous veut dépendants/assistés, déracinés et aliénés !

Nous touchons alors un point important : la réalité a rattrapé la fiction ou la simulation. Dans le passé, vous rêviez de monter votre boîte et jouiez des nuits entières à Business Tycoon II sur votre PC ? Vous étiez accro à Sim City 3000 et aux Sims ? Vous louiez le niveau de réalisme de ces simulations ? Ne perdez plus de temps dessus, créez votre entreprise, présentez-vous aux élections (des tas de petites communes manquent de candidat, de grandes de candidats sérieux ET audacieux) et mariez-vous pour fonder une famille ! Dans un monde où, grâce aux évolutions technologiques, tout (re)devient possible, y compris le réenracinement, de nouvelles questions se posent : les loisirs individuels, désormais moins passionnants que la réalité, ne vont-ils voir leur place réduite, notamment auprès d’une population qui réfléchit, remet en cause, exerce son sens critique, au grand dam de l’oligarchie, trop heureuse de nous occuper avec ? Continuer à “jouer” à haute dose ne sera-t-il pas bientôt le signe d’un manque d’audace dans la vie ? Monter sa boîte sera-t-il un jour autant synonyme d’immaturité que de maturité ? Etc.

Arrêter de perdre son temps. Pour ma part, je n’arrive plus à lire de romans : les temps que nous vivons, les combats métapolitiques, eschatologiques que nous menons chacun à notre niveau me semblent bien plus passionnants que n’importe quelle fiction, Comédie humaine incluse. Pour la même raison, mais sans doute aussi à cause de la médiocrité de l’offre, je ne vais plus au cinéma. Je n’arrive plus à jouer au Monopoly, préférant de loi monter une entreprise et “jouer” avec de vrais billets. Bon, l’avantage du Monopoly par rapport à la France de 2013, c’est que vous ne payez pas d’impôts.

Si vous réfléchissez bien, l’entreprise est partout : professionnelle, familiale, spirituelle. Elle est à mon avis essentielle à l’accomplissement de l’homme avec un grand “h”. Profitons du fait qu’elle n’a jamais été aussi simple grâce à Internet, pas encore trop parasité par l’État et par l’oligarchie mondialiste et lançons-nous, chacun dans nos domaines de prédilection ! Évadons-nous de cette matrice dépressive que tient l’oligarchie, évadons-nous dans la réalité ! Droguons-nous à la réalité, devenons-y accro, l’allergie à toute les idéologies suivra bientôt. Et pour bien commencer, éteignez la tablette sur laquelle vous lisez cette tribune, ne la reprenez que pour avancer dans la vie (trouver son conjoint pour la vie sur un site de rencontre, créer une boîte, etc.) et allez vous promener avec vos proches ou prier le Bon Dieu de vous aider à trouver votre voie. Bon dimanche !

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19 Comments

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  • 0 / 10
  • Dictionnaire , 23 février 2014 @ 14 h 30 min

    En fait, on paye tout de même des impôts au Monopoly (cartes chance et caisse de communauté, taxe de luxe etc…).

  • monhugo , 23 février 2014 @ 20 h 17 min

    L’avantage de la lecture – des bons auteurs (Balzac, entre autres), c’est que l’on apprend à écrire correctement, aussi.

  • Eric Martin , 23 février 2014 @ 21 h 25 min

    Entendons-nous bien, chère monhugo : vous écrivez mieux que moi, vous le savez, je le sais et personne, ici, ne le conteste.

    Mais qu’avez-vous fait de ce talent ? Avez-vous fondé un site comme “Nouvelles de France”, une famille et plusieurs entreprises comme votre serviteur si imparfait ? Le tout en mieux, évidemment…

    Je ne me permettrai pas de juger. Je sais juste qu’à votre âge, je ne disposerai pas du temps que vous avez pour commenter sur NDF si Dieu me prête vie jusque là.

  • Philippe le routier , 23 février 2014 @ 22 h 05 min

    Oh que je suis d’accord avec la réponse que vous a fait Eric Martin !
    Perso, j’ai pas lu Balzac. Mais, étant pupille de l’état, j’étais militaire dés mes 17ans Et Légionnaire à 20 !
    Très grièvement blessé à 29 j’ai fini par devenir routier “tractionnaire” (j’avais MON camion mais je tractais les remorques des autres) puis j’ai acheté ma remorque, puis j’ai embauché un chauffeur (fallait aussi acheter un camion+une remorque forcément)
    Après 24 mois j’avais 10 chauffeurs, un affreteur, un comptable etc etc.
    Puis, on a fusionné deux entreprises, je gère les transports alimentaires, mon collègue gère ce qu’on nomme le “sec” (ce qui ne se mange pas)
    50 chauffeurs.
    10 personnels de quai.
    10 personnels de bureau.
    Si on compte les conjoint(es), les enfants, on permet à près de 300 personnes de vivre.
    Mes semaines font environ 60h de moyenne…
    Alors navré pour les fautes…
    …Mais je lirais Balzac plus tard, car OUI, j’ai juste un CAP, MAIS, j’ai aussi la force de travail qui crée des emplois (zéro démission, zéro licenciement depuis deux ans)
    Vous écrivez sans faute ? Super !
    Nous ? On fait vivre des gens !

  • hermeneias , 23 février 2014 @ 22 h 43 min

    Excellent article stimulant

    La réalité dépasse la fiction et nous surprend toujours à l’infini pour qui a de “mollis carne” , c’est à dire des sens délicats et développés et de là une intelligence affutée comme un silex .

    Car la réalité a ceci de particulier qu’elle existe même abstraite et artificielle qui est , de toute façon , toujours tirée du réel expérimentée et singulier

  • Boutté , 24 février 2014 @ 7 h 36 min

    J’ai voté pour vous 5/5 tant à cause de votre passé que de votre présent , mais ,quand on fait métier non pas d’Entrepreneur mais de Rédacteur journalistique comme Eric Martin , il convient pour le moins de respecter sa langue plus qu’un autre quidam .

  • Boutté , 24 février 2014 @ 7 h 39 min

    S’ épargner les romans ? Je suis assez d’accord mais il ne faut pas se priver de l’Histoire dont l’ enseignement est un régal et les scénarios incomparables .

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