“C’est désormais le temps de l’union des familles et des contribuables…”

Cette tribune publiée sur Atlantico est signée par Charles Beigbeder, entrepreneur et élu de Paris, Charles Millon, ancien ministre, Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour Tous, Serge Federbusch, président du Parti des Libertés, Jean-Philippe Delsol, avocat et président de l’IREF (Institut de Recherches Économiques et Fiscales), Claude Garrec, président de Contribuables Associés, Julie Graziani, porte-parole du collectif Ensemble pour le bien commun, Thibaud de Bernis, président du Cercle Charles Péguy de Paris :

“Il ne faut jamais ignorer l’Histoire. Certes, les événements se reproduisent rarement à l’identique mais les mêmes causes produisent les mêmes effets. Et les Français finissent par avoir raison des injustices qu’un gouvernement incapable de se réformer leur inflige.

Dans son discours de politique générale en juin 1997, Lionel Jospin avait annoncé un plafonnement des allocations familiales : « Afin de rendre plus juste et plus efficace notre système d’aide aux familles et d’en réserver le bénéfice à celles qui en ont effectivement besoin, les allocations familiales seront placées sous condition de ressources inférieures à 25 000 F par foyer » (3 800€).

Un an plus tard, le 12 juin 1998, il déclare renoncer à une mesure qui coalise contre lui la plupart des Français, y compris dans son propre camp : « L’attachement de beaucoup, notamment au sein du mouvement familial, au principe d’universalité des allocations familiales est tel qu’il a provoqué un raidissement de leur part et une opposition à cette mesure… ». Et d’expliquer aux députés socialistes qui y voyaient une capitulation : « Je ne prends pas à mon compte l’argument selon lequel un gouvernement ne peut pas revenir sur ses décisions ».

Quinze années plus tard, François Hollande n’a pas l’air de se souvenir de cet épisode qui avait vu la CGT et les communistes se désolidariser du gouvernement pour unir leur protestation à celle de l’opposition, Martine Aubry réclamer l’abandon d’une réforme qu’elle avait elle-même défendue et Lionel Jospin s’isoler de plus en plus face à la grogne des familles et des contribuables.

Car, non content d’abaisser à deux reprises le plafond du quotient familial, le portant d’abord à 2 000€ en 2013 contre 2 336€ en 2012, puis à 1 500€ en 2014, François Hollande, dont la popularité est loin d’égaler celle de Lionel Jospin en 1998, souhaite cumuler ces mesures déjà discriminatoires avec la modulation des allocations familiales en fonction des revenus, rompant ainsi le pacte national qui prévalait sur cette question depuis 1945. En fait de modulation, il s’agit surtout d’une diminution car en aucun cas les sommes ôtées aux uns ne seront données aux autres.

De plus, les familles doivent encaisser toute une série de mesures injustes dont la dernière en date est la réforme du congé parental. Sous le prétexte hypocrite de garantir l’égalité hommes-femmes, le gouvernement s’immisce en effet dans la vie privée des familles au point d’abaisser d’une année le congé des mères si leur conjoint ne le partage pas avec elles. Un moyen de réaliser des économies à bon marché en se drapant dans des principes qui ne dupent personne.

Quant aux contribuables, ils ne peuvent que constater que l’impôt n’a cessé de s’alourdir depuis deux ans et ils ne font plus confiance à François Hollande quand il annonce une pause fiscale en 2013 ou la fin de toute augmentation supplémentaire des impôts en 2015. Le ras-le-bol fiscal est général et le consentement à l’impôt sérieusement entamé. Comment accepter la suppression de la première tranche d’imposition sur le revenu alors que le gouvernement accroît la progressivité de l’impôt en modulant les allocations, faisant ainsi peser celui-ci sur un nombre de contribuables toujours plus restreint ?

La coupe est pleine et elle va déborder. Les familles et les contribuables ne peuvent accepter d’être les victimes de la mauvaise gestion de François Hollande, incapable de faire les économies réellement nécessaires à la réduction de notre déficit public. Ils ne supportent plus d’être les vaches à lait d’un socialisme archaïque qui ne raisonne qu’en termes d’emplois aidés et d’un État obèse qui n’arrive pas à maigrir.

C’est désormais le temps de l’union des familles et des contribuables. Partout en France, ils manifesteront dimanche 23 novembre sous les couleurs des « familles plumées », un collectif qui réunit familles et contribuables pour la défense d’une authentique politique familiale. Dans l’histoire des révolutions, la révolte fiscale cache souvent d’autres mobiles plus profonds. Elle n’est en général que la face émergée de l’iceberg de la contestation mais elle comporte ce caractère d’immédiateté qui permet de coaliser les mécontentements et de faire reculer le gouvernement.

Les sénateurs nous ont donné l’exemple vendredi dernier en portant le fer à l’hémicycle, obtenant ainsi la suppression de la « loi scélérate » adoptée en première lecture par l’Assemblée. Il revient désormais aux familles plumées de transformer l’essai dans la rue et de plaire plier le gouvernement. La victoire est à ce prix.”

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6 Comments

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  • walter , 23 novembre 2014 @ 11 h 06 min

    Qu’ils nous montrent leurs plumes et on verra! Qu’ils manifestent en montrant leur feuille d’impôt et on verra si ce sont des nécessiteux ! Oui Hollande fait payer les plus riches et c’est très bien, les pauvres en ont assez de payer pour les riches (loyers délirants, salaires en baisse ,précarité pour eux et fraude fiscale de 100 milliards par an pour les riches avec famille ou pas ça suffit .
    Montrez vos feuilles d’impôt et on pourra voir leur vrais visages à ces pharisiens de toujours !
    Moi je déclare 50 000 euros et avec 2 enfant je paye 1034 euros d’impôt ! je ne me plains pas , combien doivent gagner ces pharisiens pour se plaindre , combien ,dites le un peu pour voir et qu’on rigole ! La politique de Hollande est juste elle demande plus à ceux qui le peuvent et non pas toujours aux pauvre comme le faisait l’UMP ( bouclier, cadeaux fiscaux ,retraités ruinés etc…)

  • Charles , 23 novembre 2014 @ 13 h 37 min

    Il est évident que tout, absolument TOUT est lié de lié.
    Le plan Schliffen contre les enfants de France et contre les parents.

    Les premières cibles sont les jeunes adultes qui doivent travailler pour l’empire.
    Ces jeunes couples ne peuvent même plus s’offrir le luxe d’avoir des enfants.
    Ils gagnent chacun entre 1000 et 1300 nets, donc entre 2.000 et 2.600 par foyer.
    a ce niveau, ils n’ont droit à rien,ni APL,ni AF.

    Ils ne peuvent même pas avoir leur premier enfant qui ne déclenche pas d’AF.
    A forciori,ils ne peuvent pas avoir un deuxième enfant qui ouvrirait les droits aux AF.
    Simultanément, ce sont ces non parents qui cotisent aux caisses des AF.

    Ensuite,l’empire UMPSS-UERSS s’attaque à tous les autres qui travaillent donc cotisent.
    Le plan Schliffen du remplacement a été conçu à Berlin par la maréchale Merkelle.
    Il est ensuite transmis a Bruxelles (comme en 1914 et en 1940)
    pour être envoyé a la Kommandantur du Gross Paris
    à l’attention de Pierre François Laval Hollande.

  • Słowiańska Krew , 23 novembre 2014 @ 17 h 45 min

    Malheureusement, vous trouverez encore de nombreux français, appartenant à cette classe sociale travailleuse et faiblement rémunérée, accepter comme des moutons leur état d’esclavage. Ils iraient même parfois jusqu’à le défendre.

    Je prends deux exemples : les tickets restaurants, la mutuelle et la retraite complémentaire obligatoire.

    Afin de justifier de bas salaire, pour des professions où on demande une main d’oeuvre qualifiée, voir sur diplômée et certifiée, les entreprises mettent en avant les tickets restaurants et la mutuelle de l’entreprise.

    Sur les tickets resta : une part versée par le salarié, une autre par l’entreprise, un ticket d’une valeur de 8 à 9 euros. 8 à 9 euros pour manger à midi, c’est déjà beaucoup d’argent, mais ce sont les tarifs en vigueur dans les entreprises de la restauration. Généralement, le salarié verse 50%, l’entreprise 50 % sur le ticket.

    Normalement, il y avait encore 3 ans, avant que le lobby de la mafia des restaurateurs français ne fasse pression sur le législateur, on pouvait utiliser les tickets restaurants pour faire ses courses au supermarché. Un ticket, payé par le salarié et l’entreprise, représentait une certaine valeur, pour faire ses courses. Il n’en est plus rien. Dans les magasins et supermarchés, on a le droit d’utiliser 2 tickets par jour et par personne, uniquement sur les produits de consommation directe de plats préparés. Le salarié qui en fin de semaine disposait d’un pouvoir d’achat de 45 euros, financé à 50% par lui même, pouvait aller faire ses courses pour al semaine suivante, s’acheter le nécessaire pour se préparer ses propres plats et emmener chaque jour son déjeuner qu’il peut réchauffer au micro-onde. C’est moins cher, on mange ce qu’on a préparé, et on mange ce que l’on veut, et aussi on sait ce que l’on mange. Quand vous expliquez aux salariés que ce système des tickets restos est du pur foutage de gueule, à savoir qu’on impose aux salariés l’art et la manière de devoir dépenser l’argent qu’ils gagnent, ils n’arrivent pas à comprendre qu’il s’agît d’une partie de leur pouvoir d’achat dont le système leur a dicté … comment le dépenser !

    Et quand vous leur expliquer qu’il ne sert à rien d’accepter une baisse de salaire en contre-partie d’un système bidon comme les tickets restos, vous avez affaire à des moutons.

    Pareil pour la mutuelle et la retraite complémentaire obligatoire. Déjà, tout le monde ne travaille pas toute sa vie pour la même entreprise, ce qui signifie que lorsqu’on a des dépenses de santé, parfois cela relève du casse tête chinois de savoir quelle mutualité va prévaloir (car l’ancienne mutuelle peut continuer de courir sur la même période de l’autre mutuelle d’un autre poste récemment acquis dans une autre entreprise). C’est pareil pour les retraites complémentaires obligatoires : si e France on cotise à des organismes de retraite différents, une fois retraité, c’est le bordel administratif. Ces notions de mutuelle et retraite complémentaires obligatoires sont du foutage de gueule et une violation de la liberté quand au fric gagné de par son travail : on aurait pas le droit de disposer librement de son propre salaire. Allez l’expliquer à vos collègues, à aussi vous vous rendrez compte que bien souvent en France vous êtes entourés de moutons. J’en ai même vu accepter le paiement des heures supplémentaires sous forme de chèque à la consommation, cela veut tout dire……. C’est à croire qu’il est devenu tabou en France de travailler pour gagner de l’argent.

    Essayez de faire comprendre aux français que ce qui se cachent bien souvent sous forme “d’avantages sociaux” ne sont en rien des avantages pour les travailleurs mais des éléments du système visant à les exploiter. Quand on allienne sa force de travaille pour une entreprise, c’est pour en retirer un profit, comme l’expliquait Taylor. Ce profit, c’est le salaire, et ce salaire ne doit pas être conditionné. Le salarié français ne doit pas être obligé de devoir accepter une mutuelle obligatoire (qui sert en réalité à fiancer la CMU), ni une retraite par répartition complémentaire obligatoire, des tickets restos financés en partie par lui même, ni même d’être forcé de prendre une pause déjeuner. Il doit être libre : il vient travailler, il se fait son argent, il fait ce qu’il veut avec son argent sans qu’on vienne lui imposer quoi que ce soit !

  • jpm , 24 novembre 2014 @ 13 h 18 min

    Que vient faire Millon ?
    L de La Rochère peut dans cette affaire élargir le combat culturel pour sortir de l’enlisement apolitique

  • Athanase , 24 novembre 2014 @ 18 h 08 min

    En 1789, nos grands ancêtres ont chassé JESUS-CHRIST, le CHRIST-ROI qui doit régner dans nos institutions civiles , législatives, judiciaires et religieuses .

    Jésus a été chassé ! Jésus en a pris note !!
    Que reste-t-il ?
    Un monde sans foi et sans loi ! l’appât du gain !
    Le plus fort écrase le plus faible !!!!

    RelisonS l’encyclique QUAS PRIMAS de Léon XIII
    et consacrons nos familles, nos communes, notre douce France au sacré-Cœur de Jésus comme demandé en 1689 par Jésus lui-même à sœur Marguerite-Marie

  • flammande , 24 novembre 2014 @ 18 h 55 min

    Ce gouvernement hait les familles… Surtout quand elles sont “normales” et blanches !!!

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