La conjuration des égales, ou plutôt des « ego »…

La femme est l’avenir de l’homme. L’égalité sociale voulue par le « communiste » de la Révolution, Gracchus Babeuf, entre le riche et le pauvre n’est pas réalisée, mais l’égalité sociétale entre les sexes ou les « orientations » sexuelles, beaucoup plus tendance, et moins liée à la situation économique, a le vent en poupe depuis que nos Aragon et nos Beauvoir ont promu les revendications du deuxième sexe. Malgré les évidentes réticences des réactionnaires phallocrates comme Eric Zemmour, la révolution est en marche. Les défenseurs de la famille avec un père qui travaille et gagne plus, tandis que la Mère privilégie le soin des enfants sont acculés dans les cordes d’un passé révolu. Les violences subies par les femmes, les inégalités salariales à leur détriment sont à l’évidence des arguments plus que recevables. Les quotas facilitant l’accès des femmes à certaines responsabilités au nom de la discrimination positive sont plus discutables, car ils faussent la mesure des capacités et des talents entre des personnes qui devraient avoir le même droit de les faire valoir, quelque soit leur sexe. Maggie a été sans doute l’homme fort du Royaume-Uni de l’après-guerre, par ses qualités propres, et non en vertu de quelque « préférence » sexuelle. La France qui a instauré des obligations de ce type pour les élections et dont les élus affichent le souci de parité n’a pas encore connu de femme politique de cette dimension. Elle connaît au contraire un phénomène qui n’est pas particulier au sexe féminin mais qui est en pointe chez lui.

Une promotion trop rapide, avant même d’avoir fait ses preuves, par la grâce de la rencontre de la féminité et de la jeunesse, quelquefois accrue d’autres facteurs, conduit à des postes de premier plan assurés d’une médiatisation renforcée. Un certain narcissisme se fait jour. Il fait oublier à une Ministre son devoir de ne pas trahir par une critique malencontreuse ou une présence déplacée, la nécessaire solidarité gouvernementale. Les sanctions, certes injustes parce qu’inégales, si on compare l’éviction de Batho à l’immunité de Taubira, ne sont manifestement pas acceptées, et l’on sent poindre à travers dés écrits ou des déclarations une frustration macérée dans un jus de justice qui tourne au vinaigre de la vengeance. L’Ego des Egales exige réparation. Lorsque Juppé avait le 7 Novembre 1995 remercié les « jupettes », nous avions été quelques-uns à recueillir leurs plaintes amères, mais le bruit en avait été faible. Aujourd’hui, la fureur se déverse sur des centaines de pages. La blessure personnelle prend le pas sur la convenance institutionnelle, l’acrimonie contre des individus l’emporte sur le respect de leur fonction. Nous sommes loin de l’auto-censure euphémique et gaullienne : « ce n’est pas convenable »… Le sommet de l’indécence a été atteint par une femme qui à proprement parler n’est pas une politique. Celle qui était la concubine « officielle » du Président n’a pas digéré sa répudiation publique et humiliante et, comme une Erinye, poursuit son « ex » de sa fureur. On en arrive donc à ce paradoxe d’une personne qui n’a eu aucune responsabilité politique mais seulement des relations privées avec le Chef de l’Etat, et qui met tellement sa vie intime et sentimentale, son « ego » au-dessus du reste, qu’elle fait de la politique à l’étranger pour nuire à l’image de son propre pays à travers celui qui le dirige.

On peut y voir un effet de la sensibilité féminine, naturelle ou culturelle, ou encore le résultat du choc produit par une montée et une chute trop rapides. On doit surtout y reconnaître, de façon simplement accentuée, le travers de l’ensemble de la vie politique de notre pays et plus encore de son évolution récente. Il est évident que le responsable des dérives actuelles est d’abord François Hollande dont la légèreté et la goujaterie reflètent la préférence qu’il accorde à sa petite personne par rapport aux exigences de la fonction. En cela, il est très représentatif de la caste politicienne d’aujourd’hui. Ainsi, c’est l’introduction d’une situation incongrue à l’Elysée qui est la faute initiale qu’il ne fallait pas commettre. Il faudrait condamner tous les politiques à copier 10 000 fois la phrase de Pascal : « Le moi est haïssable ». Cela leur rappellerait que l’honneur de servir son pays demande de la rigueur et de la dignité, et un certain effacement de soi. C’est en général le fruit de l’expérience et des difficultés rencontrées avec abnégation et ténacité qui permet cette décence en voie de disparition et immunise contre le nombrilisme.

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11 Comments

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  • hermeneias , 25 novembre 2014 @ 16 h 37 min

    Ce Ferrat communiste à la papa , reprenait tout les poncifs avec la bouche en cul de poule avec une voix de chanteur d’opérette .

    Il reprenait , notamment , les poncifs de ce stupide Aragon auréolé de sa religion communiste .

    La “femme” est l’avenir de l’homme ? Cela dépend !

    Oui la Femme , Eve et Marie , assortie à l’homme , Adam , et au “Fils de l’Homme” , le Christ….la Femme selon le “plan de Dieu” , os de mes os et chair de ma chair ….
    La Femme aussi du Cantique des cantiques et de l’Apocalypse .
    Pas la “femme” voilà , mise en sac , de l’islam , ni la poule poudrée de la renaissance et de la bourgeoisie “éclairée” 19e , ni la libérée qui finit en femen homosexuelle ou “executive woman” aux dents qui rayent le parquet par haine de soi , haine d’être une femme une vraie , assumée .

    C

  • hermeneias , 25 novembre 2014 @ 16 h 41 min

    cette journée de la femme est cousue de fil blanc idéologique .

    Et on voit toutes les professionnelles dévôtes de l’idéologie officielle venir verser des larmes médiatiques sur le malheur des pov’ femmes victimes .

    Or elles le sont parfois mais pas toujours , loin de là . Elles sont parfois sources et causes de violence et de cynisme et quand elles sont réellement victimes on en taira les vraies raisons….Notre société de prédateurs individualistes et régressive et les peuples non éduqués non christianisés qui déferlent chez nous

  • Tolosan , 25 novembre 2014 @ 17 h 21 min

    Cher Christian,
    Vous écrivez: “Maggie a été sans doute l’homme fort du Royaume-Uni de l’après-guerre, par ses qualités propres, et non en vertu de quelque « préférence » sexuelle. La France qui a instauré des obligations de ce type pour les élections et dont les élus affichent le souci de parité n’a pas encore connu de femme politique de cette dimension.”… Dites moi cher Christian, vous en avez décompté combien des hommes politiques français de la dimension de Maggie ? Regardez… scrutez le paysage politique français… C’est dur dur non ? Concernant les femmes politiques, moi j’en vois une vraiment remarquable, qui ne cesse de monter.. et qui sera sûrement au second tour de la prochaine élection présidentielle. Cher Christian, amicalement entre nous, je sais bien que pour exister politiquement il faut écrire régulièrement des billets par-ci par-là… mais, franchement quand on a rien à dire d’intéressant… Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux se taire !

  • Goupille , 25 novembre 2014 @ 18 h 25 min

    C’est cela même… Il y a dans ce papier un mélange de tout et n’importe quoi : la parité, qui est en effet une véritable connerie dans la mesure où les femmes n’ont pas forcément envie de monter au casse-pipe de la vie politique politicienne et préfèrent agir dans l’ombre et le concret, et le casse-croûte déchu du présidenticule actuel, qui persiste à trépigner, gotton sans aucune tenue.

    Mais ce ne sont que les marqueurs d’une époque d’une flamboyante médiocrité, culturelle, mentale, spirituelle, donc humaine en général.

    Laissez les femmes tranquilles. Elles ne sont pas pires que le reste.

  • hermeneias , 25 novembre 2014 @ 18 h 35 min

    bIEN DIT Goupille

    On pourrait , ceci dit , dire qu’elles sont “aussi pire” que le reste .

    Les macs rad-soces de notre “sainte laicité” républicaine ( que vénère tellement la marine à son Filipot ) début 20è siècle , avaient bien compris , inspirés par le diable , qu’il fallait s’attaquer à la femme comme dans l’Eden avec Eve , parce que l’homme , ce con , suivrait et parce que la figure de l’humanité régénérée est la nouvelle Eve , Marie

  • Voyageur , 25 novembre 2014 @ 19 h 20 min

    “../.. mais l’égalité sociétale entre les sexes ou les « orientations » sexuelles, beaucoup plus tendance, et moins liée à la situation économique, a le vent en poupe depuis que nos Aragon et nos Beauvoir ont promu les revendications du deuxième sexe. Malgré les évidentes réticences des réactionnaires phallocrates comme Eric Zemmour, la révolution est en marche.” Je ne comprend pas très bien. Vous dénoncez dans votre article l’égalitarisme imbécile qui a conduit à instaurer des quotas pour obtenir la parité des sexes, mais vous utilisez la “dialectique d’inspiration communiste” des féministes les plus extrémistes pour qualifier l’opinion conservatrice d’Eric Zemmour ? Vous jouez sur les deux tableaux ? En d’autres termes, vous ménagez la chèvre et le choux, peut-être pour ne pas vous attirer les foudres de votre femme ? Non, je me trompe ?

  • Geneviève , 26 novembre 2014 @ 8 h 35 min

    @voyageur

    N’avez vous pas entendu le second degré sarcastique de M. Vanneste quant à la qualification de Zemmour ?

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