L’assassinat entrepreneurial. Où comment le gouvernement réussit l’exploit de faire perdre jusqu’à 25% de revenus nets à certains petits entrepreneurs

Tribune libre de Arnaud Verheyde*

Alors que la fiscalité des particuliers prévoit nombre d’exonération pour les faibles revenus, celle de l’entrepreneur fonctionne à l’opposé.
Qu’il y ait activité ou non, rentabilité ou non, l’entrepreneur à droit à des seuils incompressibles de taxation du seul fait d’avoir osé exister. Il en va ainsi de la CFE (contribution foncière des entreprises) ou des appels de cotisations du RSI (Régime social des indépendants).

Avec les dernières mesures annoncées, un nouveau stade est franchi.

En effet, l’annonce cumulée de :
– la soumission des dividendes des entrepreneurs considérés comme professions libérales aux cotisations sociales
– la suppression de l’abattement de 10% de la base de cotisations sociales.
– la suppression de l’abattement d’impôt de 1525€ sur les dividendes.
génère des effets dramatiques pour les plus petits entrepreneurs.

Là où le jeune créateur, réalisant 30 000€ de valeur ajoutée pouvait espérer obtenir un « reste à vivre » (tous prélèvements sociaux et fiscaux réalisés) de 21 103€ en passant ce montant par le résultat et les dividendes*, il devra désormais en raisons des nouvelles mesures se contenter d’un « reste à vivre » de 15 871€ soit une baisse de 25% en passant par la rémunération*.
Avec l’augmentation de la valeur ajoutée distribuable, ces effets néfastes s’amenuisent.
À 50 000€ de valeur ajoutée distribuable, la perte de revenus passe à 15,3%.
À 75 000€ de valeur ajoutée distribuable, la perte de revenus passe à 6,2%.
À 100 000€ de valeur ajoutée distribuable, la perte de revenus passe à 4,8%.

Incompétence ? Électoralisme ? Dogmatisme ?
Tout à la fois mon Président !

C’est donc la « justice sociale » de nos dirigeants, un assassinat en règle des jeunes créateurs pendant la période où ils sont le plus vulnérable.
Voilà qui devrait, en France, décourager les plus entreprenants, ceux qui sont prêts à effectuer au bas mot 50 heures de travail hebdomadaire, prendre un maximum de 2 à 3 semaines maximum de congés (non payés bien entendu).
Pas étonnant dans ces conditions que le rêve de nombre de nos concitoyens soit de devenir fonctionnaire.

*Arnaud Verheyde est fondateur bénévole depuis 4 ans de www.acheter-francais.org et conseil en politique de rémunération des entreprises.

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15 Comments

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  • 0 / 10
  • Tarantik , 27 décembre 2012 @ 13 h 44 min

    Comme le faisait dire jadis Jacques Faizant à Pierre Mauroy discutant avec Mitterrand après deux ans de désastres socialo-communistes accumulés :
    “A part avoir ruiné la France et menti constamment aux français, les socialistes n’ont jamais rien fait de mal…”
    Un mystère reste cependant : Stupidité ou ignorance crasse ? En tout cas ils n’ont pas l’air d’avoir appris grand chose en trente ans…
    Ah si, tout de même : On est passé du “Changer la vie” de Mitterrand au ” Le changement c’est maintenant”; C’est ce qu’ils appellent “un bond en avant”

  • françois , 27 décembre 2012 @ 13 h 59 min

    la gauche est une vieille jalouse !

  • Goupille , 27 décembre 2012 @ 14 h 22 min

    Moi je dis que, passée la gueule de bois après cette élection de justesse qui n’en est pas une, les Français vont se lever et gratter leurs puces.

    Clés de l’énigme : incompétence, clientélisme et cynisme.

  • hector galb. , 27 décembre 2012 @ 16 h 28 min

    L’économie est comme le jardinage. Elle requiert des dons d’observation, de patience, de mise au point. A chaque âge, à chaque saison, selon l’ensoleillement, selon la proximité d’autres espèces, selon la nature du sol, on adaptera sa méthode.

    Mais ces économistes socialistes (et de droite aussi, ne nous le cachons pas ils sont souvent tout aussi étatistes) pratiquent la culture intensive à coup d’engrais ou hors sol et sous serre.

  • lapotre , 27 décembre 2012 @ 17 h 05 min

    Les socialistes n’ont jamais compris quoi que ce soit à l’économie et à la bonne marche des affaires d’un pays. Ce n’est certainement pas à eux qu’il faut confier les cordons de la bourse, on est sûrs de la faillite. Ceux qui, malgré tout auraient pu donner de bons conseils et dicter une politique censée, on se garde bien de les consulter et de prendre leur avis, le régime de Gribouille les ignore.

  • ranguin , 28 décembre 2012 @ 7 h 25 min

    Faux, ils savent où est l’argent, mais comme ils n’ont qu’une vue immédiate et non sur le long terme, ils se servent abondamment sans penser à l’avenir. Ils transforment l’économie en steppe et attendent ensuite que les gogos que nous sommes remettent la France à flot pour revenir avec de vaines promesses. Mais comme ils voient leur électorat diminuer, ils donnent le droit de vote aux immigrés, le mariage aux gays, ils ne freinent en aucun cas l’immigration, ils s’amusent avec les verts (qui croient l’extrême gauche plus vertueuse que la droite). etc…

  • BRUN Pier-Angelique , 28 décembre 2012 @ 8 h 04 min

    L’adage est connu : ” en affaires il n’y a pas d’amis ” mais qui pense à cette Loi éternelle mais non écrite : ” en affaires non seulement il n’y a pas d’ amis mais il n’y a pas de pays non plus “… sauf bien évidemment cas extrême où l’honneur , la dignité , la survie rentrent en jeu .

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