Les batailles perdues du Camp du Bien

La semaine qui vient de s’écouler a certainement été une des plus belles semaines de tartufferie de gauche qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années. Le Camp du Bien se prend, assez régulièrement, les pieds dans son tapis d’inepties à morale variable, mais sur les derniers jours, la succession de saltos arrières carpés et de plats du ventre avec mâchoire brisée a été particulièrement soutenue.

Ainsi, il a été difficile de passer à côté de l’affaire Meklat.

Meklat n’est pas le nom d’une nouvelle gourmandise débitée à McDo, mais bien celui d’un improbable chroniqueur sur différentes antennes de la radio publique. Il sévit aussi sur Bondy Blog ou dans Les Inrockuptibles.

Bref, on le retrouve dans chaque bastion du Camp du Bien, dispensant ses fines pensées à un lectorat ou un auditoire quasi-captif, et ce d’autant plus facilement qu’il a l’imprimatur de la faune germanopratine, non seulement parce qu’il est subversif mais aussi parce qu’il illustre facilement le concept du petit jeune de cité délicate sensible qui a réussi à s’extraire de ses difficultés pour devenir un intellectuel reconnu. Au point qu’ayant commis un livre (édité chez Seuil, vous m’en direz tant), il a même obtenu les louanges de nulle autre que Taubira, la poétesse des sans-prisons.

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Malheureusement, certains chafouins sont allés déterrer de vieilles productions franchement rances de notre beau penseur. Outre une avalanche de tweets sous pseudonyme, tous aussi consternants les uns que les autres et, pour plusieurs, carrément passibles de poursuites, ces vilains ont exhumé de la mémoire internet d’autres moments de bravoure qu’il a pépié sous son nom et ne laissent aucune interprétation possible autre que raciste ou antisémite.

Flûte et zut. Voilà que l’égérie n’est pas du tout recommandable et voilà le Camp du Bien franchement gêné aux entournures.

Rassurez-vous, une parade a rapidement été trouvée : ceux qui ont exhumé les vilains tweets ne sont pas plus recommandables. Pire, l’information a été reprise, et amplifiée, par cette fachosphère abominable que le Camp du Bien entend combattre pied à pied. Il n’en faut pas plus : certes, il sera difficile de sauver le soldat Meklat, mais au moins pourra-t-il emporter de vilains fascistes de merde avec lui.

Remballez, c’est pesé, il n’y aura pas d’invraisemblable tempête de chroniqueurs zélés dénonçant la beuhête immonheudeu, de douzaine d’articles déchaînés dans une presse scandalisée, de unes vitupérant sur un ventre encore trop fécond plein d’heures les plus sombres.

Il y aura en revanche quelques articles de ces médias où Meklat officiait, tous pour atténuer autant que possible la responsabilité du pauvre petit flocon de neige incompris qui s’est un peu emporté sur Twitter. Pour les uns, c’est parce que ce gamin, drôle à mourir (si si), est un être complexe, pour les autres, c’est plutôt l’histoire de la récupération de vieilleries internet par une fachosphère commodément complotiste, mais en tout cas, ce n’est certainement la peine d’en faire une foire comme celle qu’on a pu faire pour d’autres dérapages.

Ce « deux poids, deux mesures » n’est pas inhabituel et il est en fait assez fréquent.

Ainsi, cette semaine, une deuxième occasion nous fut donnée de l’illustrer puisqu’on apprenait, mercredi dernier à la faveur du Canard Enchaîné, qu’un assistant parlementaire d’un sénateur socialiste se retrouvaitsoupçonné d’apologie du terrorisme. L’enquête est en cours, et on ne peut donc que souhaiter qu’elle se déroule dans le calme.

Or, force est de constater que… C’est le cas : une fois quelques articles placés, c’est maintenant le calme plat là où la presse nous habitue assez régulièrement à un déchaînement invraisemblable de supputations et d’articles à charges lorsqu’il s’agit de tomber sur le dos d’un aficionado affiché ou supposé du Camp du Mal (en gros, la droite, mais aussi le turbolibéralisme, l’Eglise, le patronat, les entreprises multinationales – de préférence américaines – ou tout autre bouc-émissaire évidemment réactionnaire et parfaitement insupportable de conservatisme rétrograde). L’assistant parlementaire aurait été dans les petits papiers d’un sénateur LR ou un proche de François Fillon, son affaire était entendue.

Mais comme je le disais en introduction, les écarts du Camp du Bien ne se sont pas arrêtés là cette semaine.

Ainsi, on apprend qu’Oulaya Amamra, actrice récemment récompensée aux Césars comme « meilleur espoir féminin », trimballe elle aussi son lot de tweets douloureusement peu conformes aux normes en vigueur.

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C’est fort fâcheux puisque cela donne décidément une image de plus en plus nauséabonde du petit monde des artistes que le Camp du Bien adoube à tour de bras malgré un passé de plus en plus sulfureux. Gageons qu’on n’en entendra que très mollement parler dans les Inrockuptibles et autres médias de révérence.

Enfin, il serait difficile de terminer le petit tour d’horizon sans évoquer, au moins en quelques lignes et un ou deux facepalms ce qui sera probablement connu comme « l’affaire Théo » et que, selon toute vraisemblance, les Historiens de l’Éducation Officielle feront tout pour effacer des mémoires dans quelques mois, lorsque la poussière sera retombée.

Tout partait pourtant très bien : Théo, la victime d’une action policière beaucoup trop musclée, dépeinte comme un petit gars bien sous tous rapports, déclenche émotion et soutien d’une part important de ce que la France compte comme Artistes Importants & Engagés, cette véritable Guilde Officielle des Troubadours du Camp du Bien.

Émotion telle que François Hollande, qui, en octobre dernier, n’avait pas jugé nécessaire de déplacer son auguste et large postérieur pour montrer son soutien aux policiers brûlés suite aux exactions de Viry-Châtillon, décide d’aller rencontrer le brave jeune homme sur son lit d’hôpital.

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Tout comme pour l’affaire Léonarda où la Magic Touch de François Hollande avait à l’époque transformé une situation pénible et sans intérêt en nuage de flocons de merde de proportion biblique, une fois encore l’affaire Théo semble partie pour, à son tour, se retourner contre le Camp du Bien qui a, saperlotte, un mal de chien à se trouver des icônes valables : en lieu et place d’un jeune homme bien sous tous rapports, on s’aperçoit que la victime est aussi impliquée dans des détournements de fonds et autres joyeusetés tangentes du mauvais côté de la légalité.

Le rétropédalage frénétique du Camp du Bien, qui est passé de la surenchère à l’innuendo comploto-compatible, est dans la droite ligne des exemples précédents et ne manquera pas d’amuser la galerie quelques jours encore.

Certes, on pourrait sans doute multiplier les exemples, mais rappelez-vous que toutes ces petites bulles de réalité fracassant le vivrensemble douillet de nos élites ont pris leur envol en moins de 10 jours. Triste karma pour le Camp du Bien, dont les affaires illustrent une déroute intellectuelle, une perte assez avancée de repères solides.

N’ayant plus de principes, le Camp du Bien doit se contenter d’affects, d’émotions épidermiques et de grandes déclarations creuses pour tenter de donner un sens à ses agitations. En lieu et place d’intellectuels puissamment dotés, ce dernier ne produit plus que des petits scribouillards, des bidouilleurs de concepts bidons, des indignés aussi indignes que niais.

Ayant jeté la morale aux orties et ayant ainsi perdu toute colonne vertébrale idéologique solide, la clique des encenseurs-censeurs semble ballotée d’une égérie à une autre au fur et à mesure qu’on les découvre très peu exemplaires, voire pourries, tarées ou carrément toxiques.

Bien sûr, en première analyse, ces errances grotesques font le miel du chroniqueur régulier : au moins ces cuistres et ces nigauds inutiles nous font-ils rire. En seconde analyse, on ne peut que constater qu’il n’y a plus de grands débats de fond, que d’idiotes querelles de mots. Il n’y a plus d’humanisme, il a été remplacé par un gros gloubiboulga de prêt-à-penser auto-contradictoire dans lequel on pioche, au hasard, pour répondre aux soucis du moment, de préférence avec une solution rapide, fausse et aux effets de bords dramatiques.

gloubiboulga

Sur le long terme, ceci pose cependant quelques soucis puisqu’avec la disparition en rase campagne de toute pensée réellement construite disparaît aussi toute réflexion sur les directions et les objectifs qu’une société peut ou doit se donner.

Oui, ces affaires sont comiques en montrant à quel point « le roi est nu » et l’ « intelligentsia » complètement démunie intellectuellement. Mais elles sont aussi dramatiques parce qu’elles montrent mieux que tout le reste, que les affaires financières indignes, que la campagne électorale minable, que les politiciens stupides ou corrompus et que les médias indigents que,dépourvu de toute réelle élite, abandonné par de vrais penseurs dont il fut pourtant jadis fort riche, ce pays est foutu.

> H16 anime le blog Hashtable.

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5 Comments

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  • 0 / 10
  • Tonio , 28 février 2017 @ 5 h 39 min

    Théo c’est pas ce gars-là qui a le feu au derrière pour de l’argent reçu 52’000€ sur son compte pour avoir été gentil avec tout le monde ?

  • HuGo , 28 février 2017 @ 7 h 10 min

    C’est vrai, le roi est nu, mais il faut une âme d’enfant pour s’en rendre compte et le clamer.
    Et, là, on est pas encore sorti de l’ornière.

  • André , 28 février 2017 @ 10 h 10 min

    Pour découvrir que le problème est mondial, visiter ma chaîne sur mon hébergeur protégé, hébergeur ou Google n’y a aucun pouvoir.

    Apprenez d’abord à connaître le vrai visage de l’islam authentique en suivant mon reportage:
    ********************
    Pour ce qui est de la France, revoyez ma vidéo pédagogique:
    **************************
    Comme je l’avais découvert en 2008 et malgré toutes mes alertes après avoir mis à nu tout le pot aux roses et des centaines bien avant moi qui n’ont jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme, la France va être détruite par un incommensurable charnier et par un gigantesque brasier. Cela doit maintenant s’accomplir. L’humanité comme je n’ai jamais cessé de l’annoncer est entrée dans les jours de Noé et si le père n’a pas encore détruite sa planète comme il le fit par le passé, c’est bien grâce au Christ et à la Vierge Marie qui ont demandé une longue prorogation. Deux milles ans de patience donnée à l’humanité pour se purifier…. Que nenni ! Plus aucun des commandements donnés à Moïse n’est respecté. Ils sont bafoués. La colère du père est à son paroxysme, la planète va subir un de ces gigantesques cataclysme comme cela ne s’est jamais vu depuis la création du monde.
    https://www.youtube.com/watch?v=Wa4UCFeopFU

  • Trucker , 28 février 2017 @ 17 h 56 min

    Et si en réaction les français…(sont-ils suffisamment excédés par la situation pour en arriver là ?)…exigeaient et appliquaient pour ce qui est à) leur portée d’action la transposition en société de la politique de la terre brûlée ?
    – Plus de financement des merdias de l’audiovisuel public ( et non revendication de les contraindre à une stricte pluralité comme certains le revendique depuis peu…ce qui m’apparait être illusoire tant la corruption morale et intellectuelle à atteint un niveau incommensurable )
    – Fin du financement des partis politiques lesquels n’ont jamais respecté leurs engagements en termes de moralité et de non financement occulte de leurs campagnes électorales ( l’affaire Bigmalion récemment en est la preuve )
    – Fin du financement des syndicats et dissolution du syndicat de la magistrature
    – suppression du ministère de la culture dont la politique au service de l’état est de plus en plus celle de la propagation de l’inculture……et à tout le moins fin de son financement de la presse écrite selon SES critères idéologiques.

    La liste de mesures n’est pas exhaustive….tout un chacun peut y rajouter ce qui lui semble être opportun car à tout bien y réfléchir, c’est bien par le financement public imposé au contribuable, contraint et forcé, que tout cela est rendu possible.

    PS : Je sais que CIVITAS a dans son programme ces propositions plus d’autres encore, de nature à satisfaire plus explicitement son orientation religieuse assumée en politique.

  • Charles , 2 mars 2017 @ 13 h 19 min

    Excellente synthèse de François Asselineau sur la vision française du rôle de l’état qui remonte au moins a saint Louis, formé par sa mère, la régente Blanche de Castille,
    n’en déplaise aux féministes.
    Il faut commencer au point 8.20 après 8 mn de blabla de l’insupportable
    zozo Bobo de Spoutnick à savoir Rachel Marsden qui s’écoute parler.
    Vous ne pouvez pas faire des Français des Américains, ni des Grecs des Allemands.
    Ceci explique l’échec de la monnaie ounique.

    https://www.youtube.com/watch?v=nBArl7cCIP0

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