Florian Philippot : «Il y a une dérive extrémiste, dans le gouvernement et dans le système actuellement, contre les libertés publiques»

Invité lundi 30 décembre matin sur BFM TV et RMC, Florian Philippot a défendu face à Jean-Jacques Bourdin la liberté d’expression de Dieudonné, dénonçant au passage l’emprise étatique grandissante sur la société française et la menace que cela représente pour les libertés. “Je suis assez inquiet pour les libertés publiques en ce moment, je vous le dis tout de suite. Je place ça dans une perspective plus large : je vois un système qui se tend, qui se crispe, parce qu’il est en échec total, parce qu’il est en rejet total de la part des Français. Alors, il s’extrémise. Il y a une dérive extrémiste dans le gouvernement et dans le système actuellement, contre les libertés publiques. Je prends plusieurs exemples : cette affaire-là (la polémique autour de la quenelle et de Dieudonné, ndlr), l’article 13 de la loi de programmation militaire qui fait qu’aujourd’hui, l’État pourra aller chercher les communications de tous les Français sans décision de justice, la volonté de mettre YouTube et Dailymotion sous contrôle du CSA, premier accro terrible à la liberté sur Internet, la faible réaction du Gouvernement français par rapport aux révélations sur la NSA, le refus, alors que nous le demandions, nous, d’accorder l’asile politique à M. Snowden… Tout cela me laisse penser qu’il y a une régression de l’esprit public en France.”

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20 Comments

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  • Charles , 30 décembre 2013 @ 17 h 03 min

    Ces dérives sont rendues possibles du simple fait
    de la connivence des médias avec le monde politique UMPS.

    Bourdin en fait partie.

    Sa mission consiste à ne pas poser les mauvaises questions aux UMPS.
    Ces zornalistes ont une responsabilité encore plus grave que les zélus.

  • FR , 30 décembre 2013 @ 17 h 40 min

    La France est actuellement engagée dans une transition totalitaire.

    Ce constat est facile à établir, en prenant appui sur la seule lecture de quelques auteurs classiques.

    A titre d’illustration de cette affirmation, vous trouverez ci-dessous une longue citation d’Aristote, extraite des Politiques V, 11.

    Je suggère à Éric Martin de publier l’intégralité de cet extrait. Plus personne ne lit Aristote, de nos jours.

    “Quant aux tyrannies, elles se maintiennent de deux manières absolument opposées. La première est bien connue, et elle est mise en usage par presque tous les tyrans. C’est à Périandre de Corinthe qu’on fait honneur de toutes ces maximes politiques dont la monarchie des Perses peut offrir aussi bon nombre d’exemples. Déjà nous avons indiqué quelques-uns des moyens que la tyrannie emploie pour conserver sa puissance, autant que cela est possible. Réprimer toute supériorité qui s’élève ; se défaire des gens de coeur ; défendre les repas communs et les associations; interdire l’instruction et tout ce qui tient aux lumières, c’est-à-dire, prévenir tout ce qui donne ordinairement courage et confiance en soi ; empêcher les loisirs et toutes les réunions où l’on pourrait trouver des amusements communs; tout faire pour que les sujets restent inconnus les uns aux autres, parce que les relations amènent une mutuelle confiance;

    De plus, bien connaître les moindres déplacements des citoyens, et les forcer en quelque façon à ne jamais franchir les portes de la cité, pour toujours être au courant de ce qu’ils font, et les accoutumer par ce continuel esclavage à la bassesse et à la timidité d’âme : tels sont les moyens mis en usage chez les Perses et chez les barbares, moyens tyranniques qui tendent tous au même but. En voici d’autres : savoir tout ce qui se dit, tout ce qui se fait parmi les sujets; avoir des espions pareils à ces femmes appelées à Syracuse les délatrices ; envoyer, comme Hiéron, des gens pour tout écouter dans les sociétés, dans les réunions, parce qu’on est moins franc quand on redoute l’espionnage, et que si l’on parle, tout se sait ;

    Semer la discorde et la calomnie parmi les citoyens; mettre aux prises les amis entre eux; irriter le peuple contre les hautes classes, qu’on désunit entre elles. Un autre principe de la tyrannie est d’appauvrir les sujets, pour que, d’une part, sa garde ne lui coûte rien à entretenir, et que, de l’autre, occupés à gagner leur vie de chaque jour, les sujets ne trouvent pas le temps de conspirer. C’est dans cette vue qu’ont été élevés les pyramides d’Égypte, les monuments sacrés des Cypsélides, le temple de Jupiter Olympien par les Pisistratides, et les grands ouvrages de Polycrate à Samos, travaux qui n’ont qu’un seul et même objet, l’occupation constante et l’appauvrissement du peuple.

    On peut voir un moyen analogue dans un système d’impôts établis comme ils l’étaient à Syracuse : en cinq ans, Denys absorbait par l’impôt la valeur de toutes les propriétés. Le tyran fait aussi la guerre pour occuper l’activité de ses sujets, et leur imposer le besoin perpétuel d’un chef militaire. Si la royauté se conserve en s’appuyant sur des dévouements, la tyrannie ne se maintient que par une perpétuelle défiance de ses amis, parce qu’elle sait bien que, si tous les sujets veulent renverser le tyran, ses amis surtout sont en position de le faire.

    Les vices que présente la démocratie extrême se retrouvent dans la tyrannie : licence accordée aux femmes dans l’intérieur des familles pour qu’elles trahissent leur maris ; licence aux esclaves, pour qu’ils dénoncent aussi leurs maîtres; car le tyran n’a rien à redouter des esclaves et des femmes ; et les esclaves, pourvu qu’on les laisse vivre à leur gré, sont très partisans de la tyrannie et de la démagogie. Le peuple aussi parfois fait le monarque; et voilà pourquoi le flatteur est en haute estime auprès de la foule comme auprès du tyran. Près du peuple, on trouve le démagogue, qui est pour lui un véritable flatteur; près du despote, on trouve ses vils courtisans, qui ne font qu’ouvre de flatterie perpétuelle. Aussi la tyrannie n’aime-t-elle que les méchants, précisément parce qu’elle aime la flatterie, et qu’il n’est point de coeur libre qui s’y abaisse. L’homme de bien sait aimer, mais il ne flatte pas. De plus, les méchants sont d’un utile emploi dans des projets pervers : « Un clou chasse l’autre », dit le proverbe.

    Le propre du tyran est de repousser tout ce qui porte une âme fière et libre ; car il se croit seul capable de posséder ces hautes qualités; et l’éclat dont brilleraient auprès de lui la magnanimité et l’indépendance d’un autre, anéantirait cette supériorité de maître que la tyrannie revendique pour elle seule. Le tyran hait donc ces nobles natures, comme attentatoires à sa puissance. C’est encore l’usage du tyran d’inviter à sa table et d’admettre dans son intimité des étrangers plutôt que des nationaux; ceux-ci sont pour lui des ennemis ; ceux-là n’ont aucun motif d’agir contre son autorité.
    Toutes ces manoeuvres et tant d’autres du même genre, que la tyrannie emploie pour se maintenir, sont d’une profonde perversité.

    En les résumant, on peut les classer sous trois chefs principaux, qui sont le but permanent de la tyrannie : d’abord, l’abaissement moral des sujets; car des âmes avilies ne pensent jamais à conspirer; en second lieu, la défiance des citoyens les uns à l’égard des autres ; car la tyrannie ne lieut être renversée qu’autant que des citoyens ont assez d’union pour se concerter. Aussi, le tyran poursuit-il les hommes de bien comme les ennemis directs de sa puissance, non pas seulement parce que ces hommes-là repoussent tout despotisme comme dégradant, mais encore parce qu’ils ont foi en eux-mêmes et obtiennent la confiance des autres, et qu’ils sont incapables de se trahir entre eux ou de trahir qui que ce soit. Enfin, le troisième objet que poursuit la tyrannie, c’est l’affaiblissement et l’appauvrissement des sujets ; car on n’entreprend guères une chose impossible, ni par conséquent de détruire la tyrannie quand on n’a pas les moyens de la renverser.”

  • Paule C , 30 décembre 2013 @ 17 h 57 min

    Aristote avait déjà tout compris et tout dit. Ce texte est d’une actualité effrayante.

  • mbz , 30 décembre 2013 @ 19 h 10 min

    allez une belle quenelle. a philippot. pour ces prises de “positions”
    mariage homo, ivg, etatisme, socialisme

    voilq tu la sent glisser

  • Korrigan , 30 décembre 2013 @ 19 h 43 min

    Mais l’homme qui est dans l’incapacité d’être membre d’une communauté, ou qui n’en n’éprouve nullement le besoin parce qu’il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie d’une cité, et par conséquent est ou une brute ou un dieu disait également Aristote.

    Quelques raisons d’espérer dans l’homme de demain.

  • hector galb. , 30 décembre 2013 @ 20 h 16 min

    La république ne fait plus la guerre à ses voisins, elle fait la guerre aux Français, trop libres et coupables de ne pas assez aimer l’idéologie du mensonge et de la magouille.

  • Libre , 30 décembre 2013 @ 21 h 55 min

    Que l’on en finisse avec la “Républqiue”…Vive le Royaume de France!

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