Joseph Thouvenel : Les outils pour plus de flexibilité existent, le patronat doit les utiliser et investir davantage !

Pour Joseph Thouvenel, invité ce mardi sur Europe 1, les outils pour plus de flexibilité existent mais le patronat semble ne pas les utiliser. Réputé peu perméable aux idéologies, le Vice-Président de la CFTC juge que le vrai problème réside dans la production française et non dans le droit du travail, déjà assoupli à plusieurs reprises.

“Les accords de maintien de l’emploi, c’était de l’idéologie patronale qui nous a demandé de faire quelque chose qu’on a mis en place et qui ne fonctionne pas. A ma connaissance, il y en a eu 5 ou 7. Pourquoi ça ne fonctionne pas ? Parce qu’il n’y a pas de besoins, parce que les outils pour répondre existent : le chômage partiel, les intérimaires, les CDD. Si les chefs d’entreprise ne savent pas que ça existent ni comment l’utiliser…”, explique-t-il.

Il continue : “J’ai entendu Pierre Gattaz sur votre antenne nous dire ‘Je veux faciliter le licenciement en CDI parce qu’il faut cesser ce recours systématique des licenciés aux prudhommes’. Alors je suis allé voir les chiffres : en gros, vous avez aujourd’hui en France 1 million de licenciements par an. Et 174.000 recours prudhommaux tout compris, licenciements et tout le reste. Si c’était un recours systématique, il y aurait un million de dossiers aux prudhommes tous les jours. Arrêtons l’idéologie, regardons la réalité”.

“Le vrai problème”, explique Joseph Thouvenel, c’est que le Made in France ne séduit pas. “Nous produisons ce que les gens ne veulent pas acheter parce que nous ne produisons pas d’ordinateurs ni de tablettes. Ca, c’est le vrai problème et cela veut dire qu’il faut investir”.

Related Articles

14 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Cap2006 , 31 mars 2015 @ 13 h 05 min

    Ce syndicaliste a raison de pointer l’impressionante incompétence de nos dirigeants patronaux. Est ce anormal vu le cursus monolite qu’ils suivent tous, vu l’absence de promotion interne au profit d’une culture manageriale du CV et des anciens élèves.

    Après, il y a quelques centaines de milliers de grosses entreprises parfaitement organisé pour faire face à la complexité du code du travail.

    Et il y a des millions de petits employeurs, qui ont autre chose à faire que d’ééplucher tous ces dispositifs, avec pleins de clauses d’exception écrit en tout petit…
    Cela ne me choque pas d’instaurer un contrat prévoyant dès le départ des clauses simples et une indemnité fixée à l’avance.
    Le petit patron embauchera plus facilement s’il sait qu’en cas de perte de quelques clients entrainant une baisse de chiffre d’affaire il pourra licencier, pour un montant connu.
    Ce qui me choque, c’est le contraire : à savoir un patron qui refuse un chantier, ou une embauche par manque de visibilité tant sur les revenus que sur les dépenses.

  • cmi , 31 mars 2015 @ 13 h 08 min

    Avec de telles compétences ,que ne se met-il au boulot ???? Assez des yaka,fokon,retroussez vos manches,on vous verra au pied du mur,là vous deviendrez crédible ???????

  • cmi , 31 mars 2015 @ 13 h 13 min

    La formation professionnelle est plutôt catastrophique en France.Les entrepreneurs sont beaucoup autodidacte heureusement,quand on voit les résultats de l’école des anes

  • Goupille , 31 mars 2015 @ 13 h 53 min

    Tonneau des Danaïdes. Quoi que nous fassions, rien ne réussira tant que nous n’aurons pas rétabli des filtres autour de notre économie.

  • charles-de , 31 mars 2015 @ 14 h 12 min

    EVIDENCE que peu de gens veulent voir !

    Investir, puis embaucher pour produire QUOI ? Tout arrive moins cher de Chine ou d’ailleurs. Donc, on ne vendrait rien de plus et on aurait investi pour rien !

  • Ajax , 31 mars 2015 @ 14 h 34 min

    « Le vrai problème », explique Joseph Thouvenel, c’est que le Made in France ne séduit pas. « Nous produisons ce que les gens ne veulent pas acheter parce que nous ne produisons pas d’ordinateurs ni de tablettes. Ca, c’est le vrai problème et cela veut dire qu’il faut investir ».

    Au Québec, nous avons des voitures de tous pays, même des Fiat 500 et je ne parle pas des Allemandes et encore moins des japonaises, mais IL N’Y A PAS DE VOITURES FRANÇAISES. Nous trouvons même des pizzas surgelées made in Germany… Les produits français, le vin largement concurencé par les vins d’autres pays.
    Il me semble que ceci illustre bien les propos de Joseph Touvenel.

  • Paule C , 31 mars 2015 @ 16 h 27 min

    En quoi un patron qui refuse un chantier par manque de visibilité est-il condamnable ? Il a au contraire besoin de savoir où il va avant de s’engager, de risquer de perdre de l’argent ou la faillite, mettant ses employés et lui-même en difficulté.

Comments are closed.