Eric Zemmour : “La honte et le poison”, à propos de l’élimination des trisomiques

Dans un article paru dans l’édition du Figaro du 4 février, Éric Zemmour analyse le dernier livre de Jean-Marie Le Méné “Les premières victimes du Transhumanisme”. Extraits :

“Il y a le vrai scandale et le faux, le fabriqué, le chiqué, le scandale pour rire. Pour la gloire ou payer ses impôts. Et puis il y a l’authentique, celui qui ne paie pas de mine. Le scandale qui ne fait pas scandale. Parce qu’il est trop scandaleux.

[…] Le livre de Jean-Marie Le Méné entre dans cette catégorie. […] Le livre est né d’une réaction outrée de l’auteur en entendant, sur France Inter, une sortie de Jean-Didier Vincent, neurobiologiste de renom : « Mais pourquoi faut-il conserver les trisomiques, qui sont quand même un poison dans une famille ? » […] Mais une petite voix – celle de la conscience – sait bien que nous ne sommes pas les humanistes sans peur et sans reproche qu’il croit. L’auteur nous rappelle que les nazis ont agi de la même façon, « génocidant » les « malades mentaux » avant de s’en prendre aux Juifs, mais on préfère détourner le regard et la tête. Et on n’en est pas fier.

[…]Nous nous sentons encore plus coupables. Heureusement, Le Méné trouve plus coupables que nous, les médecins qui ont trahi le serment d’Hippocrate au nom d’un progressisme technologique impitoyable. […] Les machines à fric que sont ces sociétés d’innovation technologique.

[…] La trisomie 21 sera bientôt éradiquée. Ces petites victimes ne sont que la pointe avancée d’un eugénisme de masse qui traquera en chacun d’entre nous les moindres défauts. L’humanisme est mort. Avec la mort de Dieu, dirait Le Méné. « Un mort, c’est un crime ; un million de morts, c’est une statistique », lui souffle, rigolard, Staline.[…] On a honte de s’en accommoder. On a honte de n’avoir rien fait. Et on lui en veut d’avoir honte. C’est injuste, oui, mais ça soulage. […]”

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10 Comments

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  • jmarie , 6 février 2016 @ 14 h 21 min

    Solidarité…

    Il serait temps de responsabiliser les esprits soit-disant pétris d’humanité.

    D’aucuns crient à la solidarité.

    Sous-entendu à la solidarité nationale, qui, c’est bien connu, ne coûte rien, il n’est qu’à voir avec quelle prodigalité nos gouvernants en usent et en abusent.

    Il serait judicieux que ceux qui appellent si généreusement à cette solidarité, montrent un exemple patent et nominatif.

    Exemple: Le coût de la solidarité sur un sujet est estimé à “autant”.
    Ces bons humanistes, répertoriés, seront donc au nombre de “X”.

    Je suggère que la portion de l’impôt correspondant à cette solidarité soit prélevée uniquement sur ces “humanistes”, donnant ainsi l’équation qui suit:
    – non humanistes, impôt égale “total” – “autant” réparti sur tout le monde
    – humanistes, impôt égale “total” – “autant” réparti sur tout le monde + “autant” réparti sur “X”.

    Pour parler clair, faire payer les accès de bons sentiments, histoire de responsabiliser les forts-en-gueule si généreux sur le dos de la collectivité. JMDaubrege

  • C.B. , 6 février 2016 @ 14 h 24 min

    OK
    Quel est le coût pour la “solidarité” des retraites?
    Par qui est-il payé, sinon par les actifs, c’est-à-dire les enfants [de ceux qui en ont mis au monde] de la génération précédente.
    Donc ceux qui n’ont pas mis au monde d’enfants n’ont pas à être bénéficiaires d’une pension de retraite: ils avaient les moyens de placer de l’argent pour se prévoir une rente.

  • C.B. , 6 février 2016 @ 14 h 28 min

    “Il n’est évidemment pas question de tuer les trisomiques ”
    Ben si! puisqu’on prévoit de les assassiner avant leur naissance.
    Le jour on on aura dépisté le gêne de la connerie, et qu’on suggèrera d’avorter de tous ceux qui en sont porteur, ce sera vraiment drôle.
    Un dépistage est a priori prévu pour permettre de soigner de manière précoce, pas pour “éradiquer” en “tuant dans l’œuf”.

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