Assaut policier chez une famille scolarisant ses enfants à domicile, les enfants enlevés de force

Quatre enfants, âgés de 7 à 14 ans, ont été enlevés dans leur maison située à Darmstadt, en Allemagne, par la police armée d’un bélier, et leurs parents se sont vus signifier qu’ils ne sont pas prêts de les revoir de sitôt, tout cela au prétexte de la scolarisation à domicile, selon un nouveau rapport ahurissant de la HSLDA (Home School Legal Defense Association, l’association de défense juridique de la scolarisation à domicile).

La HSLDA, partisan international de premier plan de l’instruction à domicile, indique que la famille de Dirk et Petra Wunderlich a combattu pendant plusieurs années l’obligation allemande datant de la deuxième guerre mondiale de soumettre tous les enfants aux programmes d’endoctrinement dans les écoles publiques de la nation.

Ce raid bouleversant n’a été motivé que parce que les parents fournissaient à leurs enfants une éducation, selon la HSLDA. L’association souligne que les documents autorisant la police et les travailleurs sociaux à avoir recours à la force sur les enfants ne contenaient aucune indication de mauvais traitements.

“On ne sait pas où les enfants ont été emmenés” indique la HSLDA. “Les fonctionnaires ont promis aux parents de façon menaçante qu’ils ne reverraient pas leurs enfants de sitôt.”

Le raid qui a eu lieu jeudi à 8 heures du matin, alors que les enfant commençaient leur journée de classe, a été décrit par les témoins comme “brutal et malveillant.”

Une équipe de 20 travailleurs sociaux, policiers et agents spéciaux ont pris d’assaut la maison de la famille. La HSLDA indique que le juge Koenig, qui siège au tribunal de la famille à Darmstadt, a signé l’ordre autorisant la saisie immédiate et par la force des enfants.

“Faisant état de ‘l’incapacité des parents à coopérer avec les autorités pour envoyer leurs enfants à l’école’, le juge a également autorisé le recours à la force ‘contre les enfants’ (…) son raisonnement étant que la force devait peut-être se révéler nécessaire parce que les enfants avaient ‘adopté les opinions des parents’ concernant la scolarisation à domicile et ‘qu’aucune coopération ne devrait être attendue’ ni des parents ni des enfants”, relate l’HSLDA.

Dirk Wunderlich a raconté à la HSLDA : “J’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu beaucoup de monde, policiers et agents spéciaux, tous armés. Ils m’ont dit qu’ils voulaient entrer pour me parler. J’ai tenté de poser des questions, mais en quelques secondes trois officiers de police sont arrivés avec un bélier et s’apprêtaient à enfoncer la porte, alors je l’ai ouverte.”

“La police m’a poussé sur une chaise et ne voulait même pas me laisser téléphoner au début. C’était le chaos quand ils m’ont dit qu’ils avaient l’ordre de prendre mes enfants. Dès que je faisais un mouvement les agents m’attrapaient, comme si j’étais un terroriste. On ne s’attend pas une seconde à ce que quelque chose comme ça se passe dans notre village si calme et paisible. On aurait dit une scène tirée d’un film de science fiction. Nos voisins et enfants ont été traumatisés par cette invasion.”

Violations des droits de l’Homme

Michael Farris, fondateur de la HSLDA, écrit dans un rapport que ce raid viole bon nombre de précédents judiciaires européens, y compris plusieurs dispositions de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

“Le droit de scolariser son enfant à domicile est un droit de l’Homme,” dit-il, “et la liberté de mouvement et de quitter un pays en sont également. L’Allemagne a nié ces droits à cette famille de manière flagrante.”

“Ce dernier acte de saisir ces quatre enfants innocents est un acte scandaleux digne d’un État voyou.”

Farris dit que la Constitution des États-Unis n’est “pas seule à défendre le droit des parents de décider comment éduquer leurs enfants.”

“L’Allemagne a signé bon nombre de traités relatifs aux droits de l’Homme qui reconnaissent le droit des parents à fournir une éducation différente des écoles publiques afin que les enfants puissent être éduqués selon les croyances religieuses des parents”, dit-il.

“L’Allemagne n’a tout simplement pas respecté ses obligations en vertu de ces traités ou en tant que démocratie progressiste. La HSLDA et moi-même feront tout ce que nous pouvons pour aider cette famille à retrouver la garde de leurs enfants et s’assurer qu’ils sont à l’abri de cette persécution. Cette affaire montre clairement pourquoi l’affaire de la demande d’asile de la famille Romeike est si importante. Les familles vivant en Allemagne ont besoin d’un espace sécurisé où elles peuvent éduquer leurs enfants en paix.”

Comme l’a rapporté WND, l’affaire Romeike a été soumise à la Cour Suprême des États-Unis. En 2010, un juge de l’immigration a accordé l’asile aux États-Unis à la famille, qui a fui l’Allemagne parce que leurs enfants étaient forcés d’être scolarisés dans des écoles publiques.

L’administration Obama, mécontente de ce verdict, a fait appel et obtenu une ordonnance d’une juridiction supérieure pour que la famille retourne en Allemagne. Il a fait valoir auprès de la cour que les parents n’ont aucun droit de décider comment éduquer leurs enfants et quoi leur apprendre, ce pouvoir appartenant à l’État.

Voir le sujet sur les Romeikes ci-dessous.

Détention par l’État

L’État allemand a déjà attaqué la famille Wunderlich à plusieurs reprises au sujet de la scolarisation à domicile. Il y a moins d’un an, un tribunal allemand a accordé la garde des enfants aux services sociaux.

Toutefois, les autorités de l’époque ont décidé de laisser les enfants dans la maison familiale parce qu’ils y étaient bien soignés.

WND rapporte que l’État reproche à la famille de ne pas avoir répondu à ses exigences “d’intégration”. La décision émane du juge Markus Malkmus, qui a ordonné la garde des enfants à “l’agence de protection de l’enfance” étatique, selon le jugement.

La famille a également vécu une mésaventure en France quand la police a arraché les enfants à leur maison là-bas, les accusant “d’être seuls”.

À l’époque, deux travailleurs sociaux français et deux policiers sont arrivés sans prévenir au domicile de Dominique Chanal à St. Leonard, France, où vivaient Dirk et Angela Wunderlich et leurs enfants.

La famille avait fui l’Allemagne à cause de plusieurs amendes imposées pour scolarisation à domicile. Les enfants ont été rendus à leurs parents quelque temps plus tard. Mais Dirk Wunderlich a été contraint l’année dernière de retourner en Allemagne avec sa famillle parce qu’il ne trouvait pas de travail ailleurs.

Wunderlich a dit à Mike Donnelly, le directeur des affaires internationnales de la HSLDA que sa femme et lui étaient effondrés.

“Ce sont des gens brisés. Ils ont dit qu’ils se sentaient comme réduits en poussière. Ils ont été très secoués et choqués par l’événement. Mais ils m’ont aussi dit qu’ils avaient suivi leur conscience et les préceptes de leur foi”, a déclaré Donnelly. “Même s’ils n’ont pas beaucoup de foi en l’État allemand – ils ont beaucoup de foi en Dieu. Ils sont une famille courageuse qui suscite l’inspiration.”

Donnelly dit que sa question au gouvernement allemand est : “Combien de temps allez vous autoriser que ce genre d’actes brutaux soient perpétrés à l’encontre des familles allemandes ?”

“Pourquoi est-ce si important pour vous de forcer les gens à mettre leurs enfants dans les écoles publiques ? L’écho de cet acte est une résonance d’une époque sombre de l’histoire allemande. Quand les hommes au pouvoir vont-ils se réveiller et changer les choses pour que la brutalité dont ont été victimes les enfants comme les Wunderlichs n’arrive plus à cause de la scolarisation à domicile ? Aucun homme d’État en Allemagne n’est-il prêt à défendre ce qui est juste ?”

Dirk Wunderlich a dit à la HSLDA que sa fille de 14 ans a été emmenée de force hors de la maison.

“Quand je suis sorti, notre voisine pleurait en regardant la scène. Je me suis retourné et j’ai vu ma fille escortée comme une criminelle par deux grands policiers. Ils n’étaient pas aimables du tout. Quand ma femme a essayé d’embrasser ma fille pour lui dire au revoir un des agents spéciaux l’a brutalement poussée d’un coup de coude et a dit “c’est trop tard pour ça.”

Après l’enlèvement des enfants, les autorités ont “invité” les parents à une réunion avec les travailleurs sociaux. Ils se sont entendu dire qu’ils n’avaient même pas le droit à une comparution immédiate au sujet de la situation des enfants.

Jeunesses hitlériennes

L’Allemagne a un long passé de persécution des familles pratiquant la scolarité à domicile.

En 1937 Adolf Hitler a déclaré : “La jeunesse d’aujourd’hui est déjà le peuple de demain. Pour cette raison nous nous sommes fixé la tâche d’inculquer à la jeunesse l’esprit de cette communauté socialiste à un âge précoce, à un âge où l’humain n’est pas encore perverti et donc intact. Ce Reich existe, et se construit un avenir, sur sa jeunesse. Et ce nouveau Reich ne donnera sa jeunesse à personne, mais va prendre les jeunes et leur donner son propre enseignement et sa propre éducation.”

Il y a quelques années, un porte parole de l’État allemand, Wolfgang Drautz, a souligné l’importance de la socialisation des enfants dans les écoles publiques.

Sa déclaration faisait suite à une réponse de l’État allemand à une autre famille qui avait refusé que la police emmène leur enfant dans une école publique.

“Le ministre de l’éducation ne partage pas vos vues concernant la soi-disant scolarisation à domicile”, indique une lettre officielle. “Vous vous plaignez de l’escorte forcée des enfants à l’école primaire par les policiers locaux responsables. (…) Afin d’éviter cela à l’avenir, l’autorité éducative est en contact avec la famille concernée afin de chercher des possibilités pour aligner les convictions religieuses de la famille sur l’obligation inaltérable de fréquentation scolaire.”

La HSLDA a précédemment relaté via les affaires Konrad et Plett la manière dont l’État allemand considère la scolarisation à domicile comme étant de la maltraitance sur enfant, bien qu’elle soit reconnue comme un droit par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Convention de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales, le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels et le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques.

La HSLDA a averti que le comportement des autorités allemandes est une préfiguration de ce à quoi les parents américains devraient s’attendre si la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant était ratifiée aux États-Unis. Ses préoccupations sont détaillées sur le site Parental Rights.

Dans un pays proche, la Suède, WND a également rapporté une affaire dans laquelle les autorités ont arraché un enfant de 7 ans d’un avion alors que les parents déménageaient vers l’Inde pour pouvoir le scolariser à domicile.

Les tribunaux suédois ont ordonné que Dominic Johansson soit définitivement séparé de ses parents, Christer Johansson et Annie Swedish.

> Cet article de Bob Unruh a initialement été publié sur WND.com. Il a été traduit par Laure Lancelle Sanvito pour Contrepoints.org qui le propose aujourd’hui aux lecteurs de Nouvelles de France.

Lire aussi :
> La crise de l’obésité comme prétexte à de nouvelles mesures liberticides ?
> Écosse : une famille nombreuse persécutée à cause de l’obésité des enfants

Related Articles

35 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • jephe , 4 septembre 2013 @ 18 h 05 min

    Je compatis à la détresse de cette famille, c’est scandaleux ! Je parle en connaissance de cause puisque j’enseigne à domicile pour mes 6 enfants. La seule chose que je peux vous dire c’est que 1789 n’est pas fini. Il y a bien une continuité de cette idéologie qui à éclairer le monde de toutes ses dictatures qu’elle a engendré. Hitler s’en est inspiré et Lénine en a puisé sa force. Pas de quoi être fière de nos droits de l’homme.

    Chercher plutôt d’où vient la devise de la république française et vous aurez tout compris ! D’ailleurs beaucoup de gens ne la connaisse pas en entière. Oui, en effet, il s’agit bien de liberté, égalité, fraternité ou la mort ! Et oui ou la mort, tout un programme… Et si vous ne me croyez pas taper là dans Google et afficher les images, vous verrez de vielles gravures de l’époque.

  • Frédérique , 4 septembre 2013 @ 18 h 36 min

    Elles mettent les bouchées doubles les démo-crassies occidentales dans la course à la destruction de la civilisation chrétienne. A croire que Bruxelles a promis un bon point à chaque initiative votée dans ce sens.
    Allemagne, encore elle:
    Berlin interdit de Noël en 2013.
    http://www.lesobservateurs.ch/2013/09/03/berlin-interdit-de-noel-en-2013/

  • Charlotte Corday , 4 septembre 2013 @ 20 h 37 min

    Des Veilleurs devant l’ambassade Allemande!

  • orphée , 4 septembre 2013 @ 21 h 33 min

    Je suis pour la liberté de chacun…

  • mariedefrance , 4 septembre 2013 @ 21 h 47 min

    Ne nous y trompons pas.
    En France, il est clair (et MP avait fait un excellent post reprenant les propos de Peillon) qu’ils veulent formater nos enfants à la mode du genre.

    L’école à la maison est permis mais qui sait ?
    Il n’est pas inutile de rappeler le rappel de MP :

    “Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper… Il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes : familial, ethnique, social, intellectuel.”
    (Vincent Peillon, Le Figaro, 2/9/2012)

    La religion et la morale laïques exigent donc, pour lutter contre les déterminismes, de “changer les mentalités (…) notamment par le biais d’une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles.”
    (Vincent Peillon, Lettre du 4 janvier 2013 aux recteurs)

    Droit à l’auto-détermination de l’enfant défendu par l’UNESCO : http://www.printempsfrancais.fr/2970/lunesco-sur-le-front-pour-la-promotion-du-genre-et-autres-projets-dapprenti-sorcier/

    “Toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Église”.
    (Vincent Peillon, Une religion pour la République, p. 277, édition du Seuil, 2010)

    “Il faut donc à la fois déraciner l’empreinte catholique qui ne s’accommode pas de la République et trouver, en dehors des formes religieuses traditionnelles, une religion de substitution qui arrive à inscrire jusque dans les mœurs, les cœurs, la chair, les valeurs et l’esprit républicain sans lesquels les institutions républicaines sont des corps sans âme qui se préparent à tous les dévoiements.”
    (Vincent Peillon, ibid, p. 34)

    “La laïcité française, son ancrage premier dans l’école, est l’effet d’un mouvement entamé en 1789, celui de la recherche permanente, incessante, obstinée de la religion qui pourra réaliser la Révolution comme promesse politique, morale, sociale, spirituelle. Il faut pour cela une religion universelle : ce sera la laïcité. Il lui faut aussi son temple ou son église : ce sera l’école. Enfin, il lui faut son nouveau clergé : ce seront les hussards noirs de la république.”
    (Vincent Peillon, ibid, p. 48)

    “Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents, ils appartiennent à l’Etat.”
    Laurence Rossignol, sénatrice PS, 5 avril 2013, en direct sur France 2, émission Ce soir ou jamais

    “Ce qui est en cause, c’est l’hétérosexualité en tant que norme. Il nous faut essayer de penser un monde où l’hétérosexualité ne serait pas normale.”
    Eric Fassin, sociologue, promoteur de la théorie du genre en France, professeur à l’École Normale Supérieure

    Beatriz Preciado, auteur de Multitudes queer : notes pour une politique des “anormaux”, explique que “la priorité du mouvement queer” est de “défaire les identités” en promouvant une “politique des multitudes”, des “anormaux”, de tout ce qui est considéré comme sexuellement déviant. Il s’agit de créer l’union de toutes les différences “monstrueuses”, de tous les “sujets abjects” pour détruire “l’hétéronormativité”.

    Par rapport à l’école, Christiane Taubira à l’Assemblée Nationale le 3 février 2013 : “l’Education vise à arracher les enfants aux déterminismes sociaux et religieux et d’en faire des citoyens libres”.

    Il s’agit bien, en clair, pour les têtes pensantes de cette idéologie, de “libérer” les enfants de leurs parents (famille, religion, culture/traditions…) et de changer les mentalités de toute la société par le biais de l’école “républicaine”.

    Cf. loi de refondation de l’école de V. Peillon

    http://www.youtube.com/watch?v=t9uBgkS8LTc

    Faites passer.

  • hermeneias , 5 septembre 2013 @ 0 h 40 min

    Pffff Parlier

    “se consoler” !!??

    Pas du tout car justement leur idéologie c’est le vide , la table rase , un cerveau complètement malléable et manipulable pour faire des petits zombis avec beaucoup de temps de cerveaux disponibles pour recevoir le gavage d’état .

    Pas la peine , comme dans l’article , de toujours se référer au nazisme la république française et le communisme ont largement précédé le national-socialisme , et l’ont inspiré , et continuent d’inspirer largement les social-“démocraties” fascistoides européennes actuelles

  • hermeneias , 5 septembre 2013 @ 0 h 43 min

    J’aimerais qu’ils osent et là j’irais devant l’ambassade allemande

Comments are closed.