La journée noire du 10 août… 1792

Bison futé a annoncé une journée noire sur les routes de France, ce 10 août. Voilà une couleur qui convient bien à cette date. Il y a quelques semaines, la fête nationale du 14 juillet commémorait, non la journée sanglante de 1789, mais la fête de la Fédération qui, un an plus tard, réconciliait les Français dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle, alors que l’essentiel des réformes qui apparaissent aujourd’hui comme le bilan positif de la Révolution était accompli. « L’essentiel a été dit le 4 août » affirme François Furet qui souligne par là que la révolution libérale avait brisé les monopoles, aboli les privilèges, et mis de l’ordre dans le maquis des règlements et du droit. On aurait pu et dû en rester là, avec simplement la tension provoquée par le gigantesque transfert de propriété qui résulte de la vente des « biens nationaux », auparavant propriété du clergé et du domaine royal. Celle-ci a été le contraire d’une nationalisation, puisque les biens appartenant aux deux grandes institutions que sont l’État et l’Église ont été vendus à des particuliers. Ceux-ci en feront parfois bon usage sur le plan économique. Le développement de l’industrie cotonnière dans notre pays lui devra beaucoup. Jusqu’à la Restauration, et au-delà, avec l’affaire de l’indemnisation des émigrés, dont les biens auront également été saisis et vendus, la coalition des acheteurs sera le plus sûr rempart contre un retour de l’Ancien Régime.

Le 10 août 1792 est le jour où la Révolution française montre hélas sa nature spécifique et consacre un échec que notre discours officiel et notre enseignement cherchent désespérément à cacher ou à oublier en prétendant qu’elle est « un bloc ». Deux siècles et quelques années plus tard, après une douzaine de régimes, et la volonté chez certains d’instaurer une sixième république, le bilan est négatif. Si l’on considère la Révolution comme un bloc, on doit se souvenir qu’elle a inspiré par son sens et par ses pires méthodes, la révolution bolchévique qui s’en voyait le prolongement prolétarien et trouvait dans la Terreur le modèle de son action. Le génocide vendéen annonce l’Holodomor ukrainien sous Staline. De manière plus sourde, l’une des particularités de la gauche française est sa haute teneur en poison idéologique si on la compare aux autres gauches européennes, plus pragmatiques. Il y encore chez nous cette idée issue de la révolution jacobine de changer la société et pour cela de façonner l’esprit des hommes qui la composent. C’est ainsi que Mme Belkacem et M. Peillon rêvent à haute voix de changer les mentalités, y compris en imposant l’idéologie du « genre » à l’enseignement libre » au mépris de son caractère propre reconnu par la loi. Un gouvernement doit assurer le bien public. Il n’a pas à intervenir dans la pensée et peser sur les consciences, sauf à être totalitaire dans la pure tradition du 10 août 1792. Les Américains ont fait leur révolution quelques années avant nous, avec le soutien de l’Armée royale. Les Britanniques en ont fait deux, la seconde, un siècle avant la nôtre. Ils n’ont plus changé de régime depuis et aucun de leurs gouvernements ne se croit en charge de décider de la pensée des citoyens.

Le 10 août 1792, c’est l’illustration la plus magistrale de ce qu’écrit encore François Furet : « la période qui va de mai-juin 1789 au 9 thermidor 1794 n’est pas caractérisée par le conflit entre la Révolution et la Contre-révolution, mais par la lutte entre les représentants des Assemblées et les militants des clubs. » Au travers des « journées » et des émeutes, les Jacobins vont imposer la domination d’une « société de pensée » à un pays dont on a détruit la capacité de résistance en faisant disparaître son organisation en « corps ». C’est donc une minorité agissante qui va l’emporter sur les instances censées représenter la majorité. Cela aura trois conséquences négatives. D’abord, ce premier rendez-vous manqué avec la démocratie représentative pèsera sur la suite de notre histoire. Ensuite, ce recours à la violence où à la force, au « coup » d’État ou non, sera assez constant jusqu’à un certain 13 mai 1958, malgré la longue parenthèse entre la Commune et la Première guerre mondiale, où les héritiers des Jacobins prennent le pouvoir et le conservent en ne manquant pas de s’attaquer à la liberté religieuse. Enfin, subsistera, de manière plus ou moins avouée à gauche, l’idée que la légitimité procède du « progrès », de ce sens de l’histoire qu’a incarné la Révolution par son glissement à gauche jusqu’à la terreur.

Le 10 août 1792, préparée par un Comité d’insurrection, soutenue par une Commune insurrectionnelle, l’attaque des Tuileries est menée par les volontaires nationaux, les « fédérés » et les sections parisiennes qui massacreront les défenseurs, les gardes suisses, notamment, lorsque ceux-ci cesseront leur résistance sur l’ordre du Roi. Celui-ci sera suspendu et emprisonné au Temple. Deux ans de cauchemar vont suivre marqués par les règlements de compte entre les factions et les individus, Girondins et Jacobins, Danton et Robespierre, le premier responsable des massacres de Septembre, l’autre de la Grande Terreur. La Convention est sans doute l’époque la plus noire de notre histoire sur le plan intérieur. En revanche, cette république calamiteuse sera sauvée par l’élan de la Nation et par ses victoires militaires. Valmy n’a pas été une grande bataille, mais c’est un grand événement qui a deux faces : d’abord, c’est la réaction d’une Nation à laquelle l’étranger veut dicter sa loi. Le stupide manifeste du duc de Brunswick promettant de livrer Paris à une exécution militaire avait été le détonateur du 10 août. Valmy est la réponse de la France au roi de Prusse. Mais, ensuite, la guerre a changé de sens. Sous l’Ancien Régime, les guerres n’étaient que des moyens d’accroître les territoires soumis aux monarques. Les mariages ou les alliances étaient d’autres moyens. Désormais, la guerre va prendre un tour idéologique. Les révolutionnaires haïssaient l’Autriche, dont la monarchie française s’était rapprochée par le mariage de Louis XVI avec Marie-Antoinette. Ils avaient de la sympathie pour la Prusse et surtout pour l’Angleterre, pourtant nos véritables ennemis. Ces pays vont certes combattre la contagion révolutionnaire, mais ils vont surtout continuer leur politique ancienne, comme en  témoignent les partages de la Pologne en 1793 et 1795. Les Français vont au contraire inaugurer des guerres idéologiques appuyées sur la conscription générale. Le 10 août marque donc une rupture, désastreuse pour notre pays et sans doute aussi pour l’Europe.

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  • Louis A. F. G. von Wetzler , 11 août 2013 @ 21 h 59 min

    10 août, fête de Saint Laurent…

    J’ai déjà publié dans ce blogue le récit autobiographique de Pauline de Tourzel racontant la manière dont elle avait vécu cette terrible journée du 10 août 1792 dont la seule évocation nous tire des larmes et nous fait frisonner d’horreur (cf. > www) ; en 2012, j’ai également mis en ligne quelques « Simples réflexions à propos du 10 août » (cf. > www) auxquelles je me permets de vous renvoyer. Aujourd’hui, c’est la narration du colonel de Pfyffer d’Altishoffen que l’on trouve dans l’ouvrage intitulé « Récit de pièces relatives au monument de Lucerne consacré à la mémoire des officiers et soldats suisses morts pour la cause du roi Louis XVI, les 10 août, 2 et 3 septembre 1792, avec un récit de la conduite du régiment des Gardes suisses », édité en 1821, que je vous invite à lire dans sa quasi intégralité.
    Ce texte est un peu long, mais il est nécessaire de maintenir la mémoire de ces funestes événements, et d’en connaître certains détails provenant d’un témoin et qui ne sont évidemment pas rapportés par les mensonges de l’histoire officielle de la république…

    « Dès le commencement de la révolution, la situation du Régiment des Gardes Suisses fut singulièrement pénible (…). Le Régiment, environné de périls, harassé de fatigues, développa, dans toutes ces circonstances, un caractère inaltérable de sang-froid, d’ordre, de discipline. Il conserva dans le trouble, sa ponctualité de service des temps calmes : on n’épargna rien pour corrompre les soldats, promesses, menaces, séduction de principes, exemple des autres troupes, tout fut employé, rien ne les ébranla. Leur fidélité jeta l’ancre au milieu de la tempête politique qui les investissait de toutes parts.

    Un décret de l’assemblée constituante avait anéanti la discipline dans l’armée. Il n’eut jamais aucune influence sur le Régiment ; ce furent les soldats eux-mêmes qui réclamèrent le maintien des antiques règlements. Le corps entier ne formait qu’une famille, où le sort et les intérêts étaient mis en commun. Cet esprit de famille animait au même degré les subalternes et les chefs. Il est un genre de récompense qu’une conduite noble, fière, toujours semblable à elle-même ne manque jamais d’obtenir. Partout où un détachement des Gardes Suisses se présentait, il était respecté, quelque faible qu’il fut.

    Cependant les circonstances de la révolution allaient toujours croissant de gravité ! Chaque jour augmentait les fatigues des troupes fidèles, et il n’était personne qui ne prévît une catastrophe inévitable et prochaine. Cette considération détermina les officiers qui étaient, autorisés à aller jouir de leur semestre en Suisse à y renoncer, pour rester auprès de la personne du Roi et partager le sort de leurs camarades : on leur fit connaître que l’intention formelle de Sa Majesté s’y opposait. Tous insistèrent, tous chargèrent Monsieur le colonel d’Affry d’émettre de nouveau au ministre de la guerre leur vœu formel à cet égard ; mais ces instances ne produisirent qu’un ordre positif du Roi, que tous les officiers portés sur la liste des semestriers eussent à partir ! Le malheureux Prince cherchait à écarter l’ombre de ce qui eût pu donner du soupçon.

    A mesure que le danger devenait imminent et que l’on approchait de la crise, le caractère de loyauté du Régiment se prononçait davantage. Le sort qu’on devait attendre était connu de chacun, mais tous voulurent mourir plutôt que de compromettre l’honneur et la réputation des Suisses, et de souiller des drapeaux sans tache !

    De tous côtés, il arrivait des rapports sur les intentions hostiles des Marseillais, et l’on manquait de munitions ! Depuis longtemps, les canons du régiment avaient été livrés sur ordre supérieur, contre lequel le corps des officiers avait en vain protesté. Les menaces des fédérés obligèrent les chefs à consigner les soldats dans les casernes ; on voulait éviter des querelles qui pouvaient avoir des suites fâcheuses et fournir des prétextes à la malveillance.
    Les officiers profitèrent de ce temps de retraite pour retracer aux soldats leurs devoirs ; ils le tirent avec confiance et simplicité, ils leur montrèrent l’approche de l’orage, ils leur dirent que le temps était venu où leur fidélité serait mise à la plus rude épreuve !
    Il faut le dire à l’honneur de ces braves, les exhorter était chose inutile ; pas un seul n’hésita.
    Il n’y a que les âmes généreuses qui puissent bien comprendre une telle situation : elle dura plusieurs jours.

    Le 4 août, le Régiment reçut ordre de se porter sur Paris (l’on savait alors que les fédérés et les faubourgs devaient attaquer les Tuileries).
    Le Régiment partit la nuit des casernes de Courbevoie et de Rueil, après avoir enterré une partie des drapeaux. Le marquis de Maillardoz, lieutenant-colonel, et le baron de Bachmann, major, vinrent au-devant. Le corps marchait dans le plus grand silence, avec les précautions usitées en temps de guerre en pays ennemi. Ce silence même, un ordre admirable, la contenance ferme et froide des soldats, imposèrent sans doute aux factieux. Tout fut tranquille au château et, la même nuit, le régiment retourna aux casernes.
    Le lendemain, on en détacha trois cents hommes qu’on envoya en Normandie.

    Depuis le 4 août jusqu’au 8, la fermentation se développa. Dans tous les carrefours, les agents de la conspiration ameutaient et soulevaient le peuple. On les entendait provoquer publiquement au meurtre, au siège des Tuileries, au « châtiment du tyran ».

    Le 8 août, sur les huit heures du soir, Monsieur d’Erlach, capitaine de garde, remit à Monsieur de Glutz, aide-major, un ordre conçu en ces termes : « Monsieur le Colonel ordonne que le régiment soit rendu demain, à trois heures du matin, aux Tuileries » (…).

    On fit le partage des cartouches aux casernes, et l’on ne put pas en distribuer trente par homme ! Tout le monde marcha : ceux qu’un âge avancé dispensait du service voulurent le faire ce jour-là. Il ne resta aux casernes qu’un petit nombre de malades et les fourriers.
    A la porte Maillot, une ordonnance venant de Paris remit au commandant un laissez-passer, signé Pétion.

    La nuit suivante (celle du 9 au 10 août), Messieurs Mandat, de Maillardoz et de Bachmann firent occuper les divers postes du château par la garde nationale et par les Suisses. On en plaça dans les cours, à la Chapelle, à la porte royale. Le baron Henri de Salis, comme le plus ancien capitaine du Régiment, commandait les postes des escaliers et de la cour de la Reine, et avait sous ses ordres le chevalier de Gibelin, sous aide-major, trois-cents hommes commandés par le capitaine de Dürler, qui avait sous lui Monsieur de Pfyffer d’Altischoffen, capitaine, et Monsieur de Glutz, aide-major. Ils étaient placés dans la cour dite des Suisses, pour se porter comme réserve où l’on en aurait besoin (…).

    Des gentilshommes, des personnes sincèrement attachées au Roi, s’étaient rendus au château en assez grand nombre, armés d’épées et de pistolets (…).

    A onze heures du soir, on avait l’avis que le tocsin serait sonné à minuit. Bientôt on eut connaissance au château de l’arrêté du Faubourg Saint-Antoine dont voici les principaux articles : « Assiéger le château, exterminer tout le monde qui s’y trouvera, surtout les Suisses, forcer le Roi à abdiquer, et le conduire avec la Reine et la famille royale à Vincennes, pour s’en servir comme otages, pour le cas où les étrangers se porteraient sur Paris ».

    A minuit, l’on entendit sonner le tocsin et battre la générale.
    Monsieur de Bachmann s’assura que tout était en ordre ; il donna des instructions aux officiers ; il envoya des officiers de l’état-major visiter les postes. Depuis ce moment, cet officier ne quitta pas le roi un seul instant. L’Europe sait qu’il a eu le même sort que ce Prince. Le son lugubre du tocsin, loin de décourager les soldats, les animait toujours davantage.

    A deux heures du matin, quatre bataillons des faubourgs étaient déjà arrivés sur la place du Carrousel pour exécuter leur horrible projet ; ils n’attendaient que leurs complices.

    Entre quatre et cinq heures, Monsieur Mandat recul l’ordre de se rendre à la commune. On l’attendait pour l’égorger sur les degrés de l’Hôtel de Ville : on savait qu’il avait en sa possession un ordre, signé Pétion, de repousser la force par la force ; on supposait faussement qu’il le portait sur lui, et l’on voulait par le meurtre soustraire celle pièce à la publicité.

    Vers six heures du matin, le Roi tenant par la main Monseigneur le Dauphin, descendit dans la cour royale, accompagné de quelques chefs de division et de commandants de la garde nationale, et de Messieurs de Maillardoz et de Bachmann. Il passa d’abord devant la garde nationale, puis devant les Suisses, qui crièrent : « Vive le Roi ! » Au même instant, un bataillon armé de piques, qui entrait dans la cour, criait à tue-tête : « Vive la Nation ! »

    Il en résulta une discussion très vive, à laquelle les canonniers de la garde nationale surtout prirent beaucoup départ. Monsieur de Dürler parvint néanmoins à les calmer, en leur représentant, dans son singulier langage, que le Roi et la Nation ne faisaient qu’un.
    Le bataillon qui venait d’entrer dans la cour reconnut qu’il n’était pas à sa place et ils allèrent se ranger parmi leurs pareils.

    Bientôt après, Monsieur Roederer, procureur-général syndic, assisté d’un membre de la commune, tous deux en écharpe tricolore, et Monsieur de Boissieux, maréchal de camp, parcoururent tous les postes. Ils proclamèrent verbalement l’ordre déjà reçu par écrit, de défendre le château et de repousser la force par la force. Voici les termes de la proclamation : « Soldats, un attroupement va se présenter ; il est enjoint par le décret du 3 octobre, à nous, officiers de la loi, de requérir vous, gardes nationales, et vous, troupes de ligne, de vous opposer à cet attroupement, et de repousser la force par la force ».
    Alors ceux des gardes nationaux qui n’avaient pas chargé, chargèrent leurs fusils, et les canonniers leurs pièces.

    A sept heures, les murmures recommencèrent, et des bataillons entiers de gardes nationaux se retirèrent : les uns allèrent rejoindre les factieux, un grand, nombre rentrèrent dans leurs foyers.

    Ce fut alors qu’une députation de la garde nationale, conduite par Monsieur Roederer, Monsieur de Baumez et un troisième membre du département de Paris, vint solliciter le Roi, qui rentrait dans l’intérieur du château, de se rendre dans le sein de l’assemblée nationale.
    Monsieur de Bachmann, témoin des instances par lesquelles on cherchait à arracher la détermination du monarque, se retourna vers Monsieur de Gibelin et lui dit : « Si le Roi va à l’Assemblée, il est perdu ». Ce sont les dernières paroles que les camarades de ce chef vertueux aient recueillies de sa bouche. La Reine fit d’inutiles efforts pour empêcher ce funeste départ, après lequel la plus héroïque résistance ne pouvait plus avoir un heureux résultat, puisqu’elle était devenue sans objet.

    C’est à peu près vers neuf heures que le Roi se décida à venir dans l’Assemblée Nationale avec toute la famille royale et quelques gentilshommes. Deux bataillons de la garde nationale et les Gardes Suisses de garde, en tête, Messieurs de Maillardoz, de Bachmann, de Salis-Zizer, aide-major, Chollet et Allimann, adjudants, escortaient Sa Majesté.

    Ce départ fut décisif pour la garde nationale qui occupait l’intérieur du château et les cours. La plus grande partie abandonna les Suisses ; les uns se réunirent aux bataillons des faubourgs et les autres se dispersèrent. Mais tous ne partagèrent pas cette honteuse défection, et parmi ceux qui restèrent fidèles, il faut citer à la postérité la presque totalité des braves Grenadiers des Filles-Saint-Thomas [note : bataillon faisant partie de la garde nationale, créée le 13 juillet 1789].

    L’armée des faubourgs se mit en mouvement, ses canons en tête, et bientôt on la vit s’avancer vers les portes du château. Le maréchal de camp de jour, se voyant presque seul avec les Suisses, jugea qu’il ne pourrait conserver les cours avec si peu de monde. Il cria : « Messieurs les Suisses, retirez-vous au château ! » Il fallu obéir, abandonner les cours, laisser six pièces de canon à la discrétion de l’ennemi.

    On aurait dû prévoir qu’il faudrait les reprendre, sous peine d’être brûlé dans le château. Tout le monde le pensait, de simples soldats le disaient tout haut. Cependant le respect pour la discipline fit obéir (…).

    On garnit de soldats les escaliers et les croisées du château. Le premier peloton fut placé à la Chapelle, c’est-à-dire un peloton des Grenadiers des Filles-Saint-Thomas en première ligne, les Gardes Suisses en seconde.
    Monsieur le capitaine de Dürler trouva au premier appartement, en face du grand escalier, Monsieur le Maréchal de Mailly, qui était avec Monsieur de Zimmermann, officier-général et lieutenant des Grenadiers.
    Monsieur le Maréchal ayant annoncé à Monsieur de Dürler qu’il était chargé de la part du Roi de prendre le commandement du château, Monsieur de Dürler lui dit : « Monsieur le Maréchal, quels sont vos ordres ? »
    « De ne pas vous laisser forcer », répartit le Maréchal.
    Monsieur de Dürler répondit : « On peut y compter ».
    Ce fut le seul ordre que les Suisses reçurent de ce Maréchal de France. On ne leur reprochera point de ne pas l’avoir suivi à la lettre.

    Pendant que Monsieur de Dürler parlait à ce Maréchal, il vit distinctement par la fenêtre le portier du Roi ouvrir aux Marseillais la porte royale. Ils entrèrent peu à peu, en élevant leurs chapeaux, et faisant signe aux Suisses de venir les joindre.
    Un de la Lande, plus hardi que les autres, s’approcha d’une fenêtre et y lâcha un coup de pistolet. Le sergent Lendi allait répondre à cette insolente provocation, les officiers le retinrent. Mais cette preuve de modération, comme tous les actes de ce genre, ne fit qu’enhardir les assaillants.

    Toute la colonne ennemie étant entrée, elle plaça ses canons en batterie : on égorgea les sentinelles suisses placées au pied du grand escalier, et les premiers Marseillais essayèrent de monter au poste de la Chapelle le sabre à la main. Messieurs de Dürler, de Reding, Joseph de Zimmermann et de Glutz, aide-major, firent placer à la hâte une barre de bois en travers de l’escalier. Monsieur de Boissieux crut le moment favorable pour haranguer les Marseillais, mais d’affreux hurlements couvrirent sa voix. Les assaillants à la fin reconnurent l’inutilité de leur tentative. Ils se retirèrent en vociférant des injures contre les Suisses.

    Un peu moins de huit cents Suisses, les deux compagnies qui accompagnaient le Roi n’ayant pu prendre part au combat, deux cents gentilshommes dont le courage était sans armes, un assez petit nombre de gardes nationaux intrépides et fidèles, tous sans commandant en chef, sans munitions sans canons… voilà l’état des choses au moment où le combat allait commencer ! Et cette poignée de braves, répartis sur plus de vingt postes, étaient attaqués par près de cent mille hommes d’une populace exaltée jusqu’à la fureur, qui avait avec elle cinquante pièces d’artillerie, qui disposait delà municipalité de Paris et qui se sentait encouragée par le corps législatif.

    La troupe des faubourgs fit une décharge qui blessa quelques soldats : les Grenadiers des Filles-Saint-Thomas ripostèrent, les Suisses suivirent leur exemple : les Marseillais répondirent par une décharge générale d’artillerie et de mousqueterie, qui coûta la vie à beaucoup de monde. Ce fut dans ce moment que Monsieur Philippe de Glutz, lieutenant des Grenadiers, fut tué, et que Monsieur de Castelberg eut la cheville du pied fracassée.
    L’action, devenue générale, se décida rapidement en faveur des Suisses : le feu des croisées et celui de la réserve de Monsieur de Dürler furent très meurtriers. En peu de temps, la cour royale fut évacuée ; elle resta jonchée de morts, de mourants et de blessés.

    Messieurs de Dürler et de Pfyffer firent une sortie du château, avec cent-vingt hommes, ils prirent quatre pièces de canon, et redevinrent les maîtres de la porte royale.
    Pendant qu’ils traversaient le Carrousel, un autre détachement sous les ordre du capitaine Henri de Salis, s’emparait de trois canons à la porte du manège, et les amenait jusqu’à la grille du château. De là, ce détachement parvint à rejoindre le premier, mais sous le feu de l’artillerie qui, de la porte de la cour de la Reine, tirait à mitraille sur les Suisses.

    Les détachements réunis portèrent l’épouvante et la mort parmi les assaillants : la cour royale fut couverte de leurs morts. Les Suisses enlevèrent une partie des canons de leurs adversaires et ils réussirent à les conserver ; malheureusement, ils n’avaient point de munitions et ils ne purent faire qu’une seule décharge des canons conquis sur l’ennemi, les Marseillais ayant emporté dans leur fuite les cartouches, les mèches et les lances à feu ; c’est ce qui fit que les Suisses tentèrent toujours en vain de faire taire un feu de mitraille qui, d’une petite terrasse placée vis-à-vis du corps de garde des Suisses, plongeait dans la cour royale.
    Ces admirables soldats de la fidélité essuyèrent un feu meurtrier avec le sang-froid et la tranquillité du vrai courage. Les détachements étaient criblés, ils se ralliaient toujours de nouveau, après des efforts qui tenaient du prodige.

    Les Suisses restèrent maîtres du champ de bataille : les officiers et les soldats s’attelèrent aux canons pris aux ennemis et les traînèrent ; partout on se battait avec un égal acharnement, partout l’ennemi était repoussé, et les Marseillais, qui formaient les têtes de colonnes d’attaque, s’éclaircissaient par des pertes immenses. Mais les Suisses voyaient avec anxiété qu’ils touchaient au moment où l’épuisement des munitions allait les exposer au feu de l’ennemi, sans moyen d’y répondre.

    Dans cet instant critique, Monsieur d’Herville, tué depuis glorieusement pour la cause royale à Quiberon, arrive sans armes, sans chapeau, à travers les coups de fusil et de canon. On veut lui montrer des dispositions qu’on venait de faire du côté du jardin. « Il s’agit bien de cela, dit-il ; il faut vous porter à l’Assemblée nationale, auprès du Roi. »
    On crut pouvoir être utile à cet infortuné Monarque ; et une voix, c’était celle du baron de Viosmesnil, lieutenant-général, le frère aîné du maréchal de France de ce nom, une voix amie qui cria : « Oui, braves Suisses ! Allez sauver le Roi ! Vos ancêtres l’ont fait plus d’une fois… », en confirmant cette trompeuse espérance, emporta la résolution.
    Il fallut chercher à se rallier ; on réunit les tambours qui n’avaient pas péri, on fit battre l’assemblée, et, malgré une grêle de balles qui tombaient de toute part, on parvint à ranger les soldats comme dans un jour de parade.
    Pour couvrir la retraite, on pointa contre le vestibule deux des pièces enlevées aux assaillants, qui se trouvèrent encore chargées. On les plaça à côté de la grille. Monsieur de Dürler y laissa deux hommes, avec ordre de lâcher leurs coups de fusil sur la lumière, si l’on était poursuivi.

    Cet ordre ne put pas être littéralement exécuté, mais l’un des deux hommes, le nommé Jean Hayot, du canton de Fribourg (ce brave vit encore retiré chez lui), mit le feu très à propos à l’une des pièces en battant le briquet sur la lumière. Messieurs de Reding, de Glutz, de Gibelin aidèrent quelques soldats à transporter une troisième pièce de canon sous le vestibule, et ce fut dans cet instant que Monsieur de Reding eut le bras cassé d’un coup de carabine.

    On partit. La traversée du jardin fut excessivement meurtrière. Il fallut essuyer un feu très vif, de canon et de mousqueterie qui partait de trois points différents, la porte du pont royal, celle de la cour du manège, et la terrasse des Feuillants. Dans ce trajet, Monsieur de Gross eut la cuisse cassée par une balle ; il tomba près du bassin après du groupe d’Arria et de Poetus.

    L’on arriva enfin dans les corridors de l’Assemblée nationale. Le baron Henri de Salis, emporté par son ardeur, entra dans la salle du corps législatif, l’épée à la main, au grand effroi du côté gauche de l’assemblée. Les députés qui le composaient crièrent : « Les Suisses ! Les Suisses ! » et l’on en remarqua plusieurs qui cherchaient à se sauver par les fenêtres.

    Un membre de l’assemblée vint ordonner au commandant des Suisses de faire mettre bas les armes à sa troupe ; le commandant refusa de le faire. Monsieur de Dürler s’avança vers le Roi et lui dit : « Sire, on veut que je pose les armes. » Le Roi répondit : « Déposez-les entre les mains de la garde nationale ; je ne veux pas que de braves gens comme vous périssent ».

    Un moment après, le Roi envoya à Monsieur de Dürler un billet de sa propre main conçu en ces termes : « Le Roi ordonne aux Suisses de déposer leurs armes et de se retirer aux casernes. »

    Cet ordre fut un coup de foudre pour ces braves soldats. Ils criaient qu’ils pouvaient bien se défendre avec leurs baïonnettes, plusieurs pleuraient de rage. Mais dans cette horrible extrémité, la discipline et la fidélité triomphèrent encore. Ils savaient que cet ordre de quitter leurs armes les livrait sans défense à des tigres altérés de leur sang : tous obéirent.
    Ce fut là le dernier sacrifice qu’on exigea des Suisses.

    On sépara les officiers des soldats : ceux-ci furent conduits à l’église des Feuillants, les officiers furent déposés dans la salle des inspecteurs. Des députés y entrèrent pour les voir, en manifestant une sorte d’inquiétude qui, dans les uns était accompagnée de férocité et de bassesse, dans les autres de regret et de pitié.

    Vers le soir, quelques personnes généreuses s’occupèrent à sauver les nobles restes du combat du 10 août et procurèrent aux officiers des déguisements et la faculté de sortir. Chacun isolément se tira d’affaire comme il put. Ces fidèles défenseurs du Roi de France erraient dans Paris, toujours proscrits par la fureur populaire, lors qu’un décret du corps législatif avait mis tous les Suisses sous la sauvegarde de la loi.

    Le château n’était plus défendu ; les assaillants y entrèrent, massacrant lâchement les blessés et tous ceux qui s’étaient perdus dans l’immensité du palais. Une partie des Suisses qui occupaient les appartements, n’avaient pu se rejoindre au détachement qui se retira sur l’assemblée nationale. Ils descendirent au moment même où les Marseillais entraient dans le château.

    Ayant trouvé chargées deux des trois pièces que Monsieur de Dürler avait laissées, ils y mirent le feu, ce qui leur donna le temps d’opérer leur retraite par le jardin. Le Père Simon Lorettan, capucin et aumônier du Régiment, se trouvait avec eux ; il fallut traverser au milieu des décharges de canon et de mousqueterie.
    Là périrent Messieurs le comte de Valdner, Simon de Maillarvoz, de Müller, et beaucoup de soldats.

    Cette petite troupe s’était dirigée d’abord sur l’assemblée nationale, elle en fut écartée à coups de fusils. Elle se porta au pont tournant, elle le trouva levé. Elle put enfin sortir par le jardin du Dauphin. Arrivés à la place Louis XV, les Suisses furent chargés par la gendarmerie à cheval ; la plupart furent massacrés, et le Père Simon Lorettan ne dut son salut qu’à son déguisement.

    Un moment après, le sergent Stoffel de Mels, canton de Saint-Gall, commandant de quinze hommes qu’il avait rassemblés de divers postes, se fit jour jusques sous le vestibule, où il trouva des Marseillais gardant les canons qu’on venait d’abandonner. Il les reprit sur eux, se défendit quelque temps, et réussit encore à opérer sa retraite sur l’assemblée nationale.
    Accablés sous le nombre, cédant le champ de bataille pour rejoindre le Roi, les Suisses n’ont pu laisser d’autres trophées que les cadavres entassés de leurs ennemis. Mille traits particuliers d’héroïsme et de dévouement se perdent dans la gloire générale de cette journée, et nous regrettons de ne pouvoir en citer qu’un petit nombre.

    Monsieur de Montmollin, qui venait d’entrer au Régiment, emprunta un uniforme à Monsieur de Forestier, pour pouvoir se trouver au combat. Il était enseigne de bataillon ; il a conservé jusqu’à son dernier soupir son drapeau, qui lui a coûté la vie. Il s’était fait jour avec quelques soldats jusqu’au pied de la statue de la place de Louis XV. Ne pouvant avancer, il se battit comme un héros, et après avoir tué de sa main plusieurs ennemis, percé par derrière, il tomba entre les bras d’un caporal, qui se perdit sans pouvoir le sauver : « Laissez-moi périr ici, lui dit-il, et ne pensez qu’à sauver le drapeau ». Le caporal qui le soutenait, reçoit au même instant un coup mortel, et Monsieur de Montmollin tombe en s’enveloppant dans son drapeau. Les meurtriers ne s’en emparèrent qu’en le déchirant.

    Gaspard Xavier Stalder, de la ville de Lucerne, sergent de la compagnie Pfyffer, défendit avec deux hommes, contre les Marseillais, un des canons qui leur avaient été pris. De son feu, il leur tua sept hommes, jusqu’à l’épuisement des ses cartouches ; il resta seul. Les deux soldats ayant été tués à côté de lui, il continua le carnage le sabre à la main. Après avoir perdu le bras droit, coupé d’un coup de hache, il saisit son sabre de la main gauche et terrasse encore ceux qui l’approchent. Il tombe enfin, percé de coups, sur les corps de plus de vingt ennemis immolés de sa main. Des témoins oculaires parmi les ennemis ont attesté ce fait, ils n’ont jamais parlé qu’avec respect de ce héros.

    Ainsi finit le Régiment des Gardes Suisses du Roi de France, comme un de ces chênes robustes dont l’existence a bravé les orages de plusieurs siècles et qu’un tremblement de terre a pu seul renverser ! Il comptait un siècle et demi de fidèles services rendus à la France ; il est tombé le jour même où l’antique monarchie française s’écroulait (…) ».

  • Roban , 11 août 2013 @ 22 h 17 min

    ” Le 10 août marque donc une rupture, désastreuse pour notre pays et sans doute aussi pour l’Europe. ”
    Merci Christian de nous avoir rappeler ces heures sombres de notre histoire même si ça ne fait pas plaisir à tous …

  • Breton , 11 août 2013 @ 23 h 34 min

    Ne soyons pas trop réacs !
    Certes la Révolution est une horreur, une entreprise des adeptes des sectes maçonniques (voir A. de Barruel).
    Mais nous devrions nous en inspirer !!!
    Que voulons-nous ? Nous libérer d’oppresseurs du peuple, de ploutocrates, etc.
    Eh bien, faisons notre révolution, à notre tour !
    Massacrons tous ces pourris !
    La question est : pour nous libérer de ces régimes abjects, sommes-nous capables de nous opposer physiquement et de massacrer les gardiens du régime ?!!
    Car les Gardes Suisses n’étaient rien d’autres que les gardiens du régime, les actuels flics politiques, SPHP et autres.
    Bien sûr, nous sommes un peu plus courtois… Nous leur demanderons avant, s’ils consentent à déposer leurs armes, parce que le temps de la libération est venu. S’ils refusent, nous ferons ce que nos ‘ancêtres’ ont fait !
    C’est seulement ainsi que l’on éloignera pour longtemps tous ces Hollande, Peillon, Moscovici, et autres cliques de droite du même acabit.
    “Aux armes citoyens, formez vos bataillons, qu’un sang impur abreuve nos sillons” !!!

  • monhugo , 12 août 2013 @ 2 h 52 min

    Madame de Tourzel et sa fille Pauline (l’un de ses 5 enfants) ont plus de chance que la princesse de Lamballe (princesse italienne de naissance, issue d’une branche cadette de la maison de Savoie, veuve à 19 ans du prince de Lamballe, petit-fils de Louis XIV et de Madame de Montespan, par le comte de Toulouse, légitimé de France), guillotinée le 24 septembre 1792, et dont la tête fut promenée au bout d’une pique. Ayant toutes deux échappé à l’échafaud grâce à Hardy, en dépit de leur statut de familières de Marie-Antoinette (Madame de Tourzel était depuis août 1789, après le départ pour l’émigration de la comtesse de Polignac la première gouvernante des enfants royaux, et elle avait fait partie de la fuite à Varennes), elles furent après le 9-Thermidor assignées à résidence sur leurs terres d’Abondant, près de Dreux. On leur refusera la faveur d’accompagner en Autriche Madame Royale, libérée du Temple le 17 décembre 1795. Elles furent encore soumises à surveillance pendant toute la période du Premier empire, en dépit du mariage de Pauline. Madame de Tourzel, faite duchesse héréditaire par Louis XVIII, meurt en 1832. Pauline de Tourzel avait épousé en 1797 le comte de Galard de Béarn, futur chambellan de Napoléon. Sous la Restauration, elle est nommée dame de la duchesse d’Angoulême (Madame Royale avait épousé son cousin germain, Louis-Antoine, le fils aîné de Charles X, titré à sa naissance en 1775 duc d’Angoulême par Louis XVI). Ses “Souvenirs de Quarante ans -1789/1830” (sous-titrés “Souvenirs d’une dame de Madame la Dauphine”) furent publiés à titre posthume, en 1861

  • Louis A. F. G. von Wetzler , 12 août 2013 @ 3 h 42 min

    Je souhaite l’echafaud aux jacobins et républicains Vive le Roi, Vive la France, Vive notre Sainte Mère l’Eglise Catholique, Apostolique, Romaine. La France a été, est, et sera toujours la fille ainée de l’Eglise.

    Hymne de la France royale

    La marche des Rois de France

    “Vive Henri V

    Vive ce roi vaillant !

    Vive Henri V

    Vive ce roi vaillant !

    Ce diable à quatre

    A le triple talent

    De boire de battre

    Et d’être un vert galant.

    Au diable guerres,

    Rancunes et partis,

    Au diable guerres,

    Rancunes et partis,

    Comme nos pères,

    Chantons en vrais amis

    Au choc des verres,

    Les roses et les lys!

    Chantons l’antienne

    Qu’on chant’ra dans mille ans,

    Chantons l’antienne

    Qu’on chant’ra dans mille ans,

    Que Dieu maintienne

    En paix ses descendants

    Jusqu’à c’qu’on prenne

    La lune avec les dents.

    Vive la France,

    Vive le roi Henri!

    Vive la France,

    Vive le roi Henri!

    Qu’à Reims on danse,

    Disant comme à Paris

    Vice la France,

    Vive le roi Henri !”

  • sergeG , 12 août 2013 @ 8 h 23 min

    Le drame de la République c’est qu’elle ressemble de plus en plus à une monarchie absolue.

  • jephe , 12 août 2013 @ 8 h 57 min

    Ma connaissance historique me rappelle que le sang impure de l’époque, c’était les catholiques. À écouter un certain ministre de l’enseignement, c’est toujours un objectif. Quel dommage que les français soient un peu limité en histoire, ils s’apercevraient qu’il n’y a pas de rupture mais bel et bien une continuité de ces principes. Nous aurions pu peut-être éviter le désastre qui se profile !

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