À six mois des élections législatives, la gauche hongroise n’arrive pas à mobiliser le peuple contre Viktor Orbán

Viktor Orbán et son maillot du Real Madrid. Archives de l’Académie du football Ferenc Puskás. Photo publiée dans le livre « L’Attaquant » (Napastnik) du journaliste polonais Igor Janke.

Le 23 octobre à Budapest, les manifestations concurrentes marquant l’anniversaire du soulèvement hongrois de 1956 contre l’Union soviétique ont montré qu’une majorité de Hongrois se moquent bien de ce que peuvent penser les élites politico-médiatiques européennes et continuent de soutenir Viktor Orbán et son parti conservateur Fidesz.

En effet, alors que la gauche et les libéraux unis peinaient à rassembler plus de 15-20 000 manifestants, plusieurs centaines de milliers de Hongrois ont répondu à l’appel du Fidesz. Lors d’un discours prononcé devant les manifestants venus le soutenir, le premier ministre Viktor Orbán a martelé que l’ère de la colonisation de la Hongrie était révolue, rappelant que c’étaient les communistes qui avaient livré le pays et son peuple aux spéculateurs et à la finance internationale, faisant ainsi le lien entre la lutte hongroise d’hier contre les Soviétiques et celle d’aujourd’hui contre une certaine vision de l’Europe. Orbán a aussi accusé l’opposition de mentir et de faire appel à l’étranger pour déloger son gouvernement aux prochaines élections législatives qui se tiendront en avril ou en mai 2014.

Mais à vrai dire l’enjeu pour les partis de gauche n’est pas tant une victoire qui semble hors de portée, à en croire les sondages, que de réduire la majorité des deux tiers détenue par le Fidesz et ses alliés chrétiens-démocrates au parlement hongrois. Dans un sondage récent réalisé par le think-tank indépendant Századvég, 29 % des Hongrois interrogés déclarent leur intention de voter pour le Fidesz contre 14 % pour les socialistes et 7 % pour les nationalistes du Jobbik. 47 % ne savent pas pour qui ils voteront. Le Fidesz continue donc de bénéficier du soutien d’une bonne moitié des électeurs décidés. Lors des élections d’avril 2010 qui lui ont donné sa majorité des deux tiers au parlement, le Fidesz avait été soutenu par 52 % des votants (soit 33 % des électeurs) contre 19 % des votants (12 % des électeurs) pour les socialistes, 16 % des votants (10 % des électeurs) pour le Jobbik et 7 % (4,5 % des électeurs) pour la gauche écologiste.

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7 Comments

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  • J.75 , 25 octobre 2013 @ 14 h 10 min

    Voilà une bonne nouvelle, en espérant que le Fidesz sera reconduit aux législatives avec le plein de députés!

  • V_Parlier , 25 octobre 2013 @ 14 h 21 min

    La Hongrie est en train de devenir le premier exemple européen de retour à la droite souverainiste. Certes il ne faut pas se cacher que la résolution des problèmes ne s’y fait pas en un claquement de doigts. Mais les Hongrois ne s’y trompent pas et accordent un soutien qui, pour un élu sortant, équivaut à celui d’un candidat nouvellement élu en France dans une ambiance d’espoir euphorique. Et contrairement à ce que beaucoup d’amateurs d’économie (libertarienne) auraient pu supposer, la Hongrie ne s’est pas écroulée sous Orban mais reprend petit à petit du poil de la bête. Une histoire à suivre qui ne sera sûrement pas couverte par la presse européiste.

  • pas dupe , 25 octobre 2013 @ 15 h 10 min

    Très très difficile d’arriver sur votre site ! Encore !

    Les sondages sont à prendre avec beaucoup de recul ! Certains organismes appartiennent à des grands groupes. Harris interactiv à la CIA ; CSA à Bolloré ; la Sofrès aux anglais…

    C’est rassurant de constater que la Hongrie maintient un cap et qu’elle est consciente de la fausse politique européenne qui n’est que destructrice des états et qui n’a que pour objectif le pillage organisé et légalisé de ces dits états !
    Monsieur Orban ne rentre donc pas dans la liste des personnes politiques achetées pour l’anéantissement de leur pays !

    Par ailleurs, l’Histoire démontre que le communisme a été un fléau partout. En Hongrie, comme en France. Aujourd’hui les communistes veulent se donner le beau rôle, malgré leur collaboration de 39 à 41. C’est curieux d’ailleurs de constater combien les archives sont “nettoyées”… pour eux, comme pour d’autres, d’ailleurs !
    Difficile pour ceux qui ont vécu tant la IIème guerre mondiale, que celle d’Indochine, pour ne citer qu’elles, d’oublier les sabotages sur les matériels militaires qui coutèrent la vie aux soldats qui les utilisèrent en toute confiance ! Avions, chars, munitions… tout fut prétexte pour les saboteurs communistes pour appliquer leur politique antimilitariste, le sabotage en fut un exemple. Malmener les blessés français un autre….

    Petit retour en arrière pour mieux comprendre le présent ! Le communisme toujours le mensonge.

    « L’antifascisme : avec ce mot, tout est dit de ce qui va faire le rayonnement du communisme dans l’après-guerre », écrira François Furet dans “Le passé d’une illusion”. La technique, pour autant, date de l’avant-guerre. Dans les années 30, l’anticléricalisme étant passé de mode, l’antifascisme est le creuset de toutes les gauches. Il sert de dénominateur commun à l’alliance ébauchée, le 12 février 1934, lors de la première manifestation réunissant communistes et socialistes, alliance concrétisée, en juillet 1934, par la signature d’un pacte d’unité d’action entre le parti communiste et la SFIO. C’est aussi l’antifascisme qui prépare la coalition formée entre communistes, socialistes et radicaux, un an plus tard, en vue des élections de 1936 qui donneront la victoire au Front populaire.

    Pour les communistes, ces retrouvailles avec les socialistes obéissent à un choix tactique opéré à Moscou. … le Kremlin, abandonnant la ligne « classe contre classe », donne consigne aux partis affiliés à la IIIe Internationale de s’allier aux socialistes, afin de former, au nom de la défense de la paix, un front commun contre le fascisme…. Il s’agit de faire passer la cause de la paix par la défense de l’URSS, donc du communisme : être pour la paix, c’est être contre Hitler ; être contre Hitler, c’est être pour Staline ; a contrario, être contre Staline, c’est donc être pour Hitler….

    Après-guerre, les communistes resservent cette thématique antifasciste. Le communisme incarne le bien absolu, et le nazisme le mal absolu. A gauche, ceux qui veulent servir la « classe ouvrière » doivent suivre les communistes (le Bien). A droite, l’hostilité à l’encontre du Bien (le communisme) trahit une connivence implicite avec le Mal (le nazisme). La droite libérale et la droite nationale sont complices dans l’anticommunisme ; la droite nationale est en réalité fasciste ; or le paradigme du fascisme est le nazisme. Donc un libéral peut glisser vers le fascisme, car l’anticommunisme conduit au nazisme.

    Immense sophisme, mais d’une puissance d’attraction considérable : qui ne serait pas révulsé par Hitler ? Afin de donner consistance au danger fasciste, il faut donc inventer des fascistes. De Gaulle fonde le Rassemblement du peuple français ? C’est un fasciste. Certains prétendent que l’URSS abrite des camps de concentration ? Ce sont des fascistes. Raymond Aron dénonce le communisme international ? C’est un fasciste…

    « Un anticommuniste est un chien », s’écriera encore Jean-Paul Sartre en 1961.»

    http://www.fonjallaz.net/MLH/pcf/index.html

    Je conseille de lire tous les articles sous les surlignages. Les extraits proviennent de celui intitulé : “terrorisme intellectuel [et physique, l’épuration sauvage ndlr ]”

  • Robin007 , 25 octobre 2013 @ 15 h 38 min

    Une seule solution: l’UE doit envoyer ses blindés dans les rues de Budapest pour rétablir enfin la démocratie, les droidlom, la liberté et tout çà dans ce pays horriblement fasciste, comme chacun de nous peut le constater s’il va y passer ses vacances…

  • xrayzoulou , 25 octobre 2013 @ 16 h 45 min

    Au moins un pays qui commence à comprendre comment fonctionne l'”apparatchik” socialistes alliés au PC aux verts et à l’extrême gauche (il faut dire qu’il ont donné !). J’espères que ces monstres de la droite passeront devant ces anges cornus !

  • propatria , 26 octobre 2013 @ 8 h 53 min

    Üdvözlo minden magyar hazafi,és foleg nem mentesiti semmit! Ü!
    Juste un petit coucou à nos amis Hongrois!

  • Libre , 30 octobre 2013 @ 18 h 21 min

    Ce qui m’inquiète surtout est “Joppik” parti notoirement antisémite et raciste…

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