L’art contemporain à l’école : opération «Un établissement, une œuvre»

Les ministres Vincent Peillon et Aurélie Filippetti ont lancé vendredi 27 septembre à Toulouse cette opération destinée à sensibiliser les écoliers et collégiens à l’art contemporain en exposant dans leur établissement une création issue des FRAC – Fonds régionaux d’art contemporain.

On peut se demander pourquoi restreindre l’art au seul art contemporain, sans le recul nécessaire pour pouvoir en juger ? Il faudrait, comme en histoire à propos de l’historicité d’un événement, attendre un certain nombre d’années avant de convenir qu’une œuvre récemment créée a une valeur artistique. Mais il est vrai aussi que dans les programmes d’enseignement de l’histoire, l’actualité tend de plus en plus à supplanter cette dernière.

En créant les FRAC, le ministère de la Culture s’est arrogé le droit de décider lui-même ce qui relève de l’art. Ainsi reste-t-on dubitatif face à la sculpture de Fabien Verschaere dévoilée au grand jour dans l’école primaire Jules Julien de Toulouse ce même vendredi et prêtée pour un mois par le FRAC de Midi-Pyrénées. Elle représente un « clown noir aux airs de diablotin » – on appréciera l’euphémisme en admirant ses magnifiques cornes et un pentacle rouge sang faisant office de feuille de vigne.

L’art qui devrait être indépendant de tout militantisme ne l’est pourtant pas aux yeux d’Aurélie Filippetti vantant « l’éducation artistique et culturelle » comme étant un « moyen de lutter contre les inégalités ». En effet : « L’art contemporain peut sembler hermétique pour certains mais je crois au contraire que parce qu’il est toujours ludique, parce qu’il suscite toujours un débat, une discussion, il est un excellent outil pédagogique », ajoute-t-elle. On est loin de la conception de Théophile Gautier sur cette activité humaine qui doit rester « inutile » pour élever l’âme, conception exprimée dans la préface de Mademoiselle de Maupin :

« Rien de ce qui est beau n’est indispensable à la vie. On supprimerait les fleurs, le monde n’en souffrirait pas matériellement ; qui voudrait cependant qu’il n’y eût plus de fleurs ? Qui aurait la folie de préférer […] Michel-Ange à l’inventeur de la moutarde blanche ? Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. »

Pour couronner le bien-fondé de cette initiative, Vincent Peillon ajoute que « c’est gratuit, il n’y a rien à vendre », précisant que toute œuvre des FRAC ne peut être achetée, mais omettant de dire que chacune est un formidable faire-valoir publicitaire des autres créations de leur auteur destinées quant à elles à la vente. Et puis, insister sur la gratuité fera quelque peu sourire. Précisons quelques informations pour nous en convaincre.

Les FRAC en chiffres

Créés en 1982 par Jack Lang, dotés d’un budget dont le financement vient en grande majorité de chaque Conseil régional et de l’État, ils sont constitués d’un ensemble de 26 000 œuvres pour 4 200 artistes français ou étrangers : « Les collections des 23 FRAC rassemblées, c’est l’une des plus belles collections d’art contemporain au monde et nous avons la chance que ces collections soient publiques. Nous avons constitué depuis 30 ans une richesse exceptionnelle qu’il faut faire découvrir et faire partager », a insisté la ministre.

Le FRAC de Midi-Pyrénées fonctionne avec un budget annuel de 120 000 euros octroyé à parts égales par l’État et la Région. Chaque année, un comité technique choisit une dizaine d’œuvres de jeunes « artistes prometteurs ». Pas question de cote ici, le fonds du FRAC ne se revend effectivement pas, mais les 700 œuvres sont vouées à être diffusées partout, notamment à l’hôpital, à l’école, dans les centres culturels et les librairies, ce qui n’est pas donné.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Vincent Peillon et Aurélie Filippetti ont l’art en tous les cas de se moquer du contribuable.

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18 Comments

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  • 0 / 10
  • jean-luc , 27 octobre 2013 @ 8 h 29 min

    Evidemment, faire passer des gribouillis de drogués ou de cinglés dont la place est à l’asile pour des chefs d’oeuvre, c’est de la mystification totale et juste une question de spéculation financière soutenue par des “critiques” complaisants qui gobent toutes les idioties qu’on veut leur faire gober. (il y va de leur place) C’est encore plus souvent une annexe de la déchèterie. Curieusement, la notion du beau a totalement disparu de ces imbécillités que sont devenus les arts plastiques. Espérons que les oeuvres des Hirst et Koons retrouveront rapidement leurs vrais valeurs : celle de ce qu’on met dans nos poubelles.

  • Fvern , 27 octobre 2013 @ 9 h 33 min

    Encore faut-il que ces œuvres d’inconnus soient réellement belles ..mais commençons par l’histoire de l’art , ses écoles, ses évolutions, là ce sera un véritable enseignement constructif pour nos petites têtes blondes. Et il y aura des racines à cette culture et non du snobisme.

  • garzouille , 27 octobre 2013 @ 9 h 55 min

    “Sanctuarisation de l’école” … sauf quand ça vient du ministère de la “culture.”

  • Aristote , 27 octobre 2013 @ 13 h 24 min

    Toujours le renversement de l’esthétique classique au profit de la subversion nihiliste .
    Tout cela avec des dépenses somptuaires pendant que d’authentiques artistes souffrent .

  • Babouchka , 27 octobre 2013 @ 17 h 35 min

    Au secours, derniere trouvaille de PEILLON un diable dans l’ecole!

  • Psyché , 27 octobre 2013 @ 20 h 53 min

    Non content d’être nul, l’art comtemporain est également anti-chrétien :

    http://medias-presse.info/la-collection-lambert-renoue-avec-lantichristianisme-au-palais-des-papes-davignon/

    De telle attaques à l’égard du judaisme vaudraient immédiatement des représailles de la LDJ et de SOS-Racisme,
    N’allons pas à Avignon !

  • Auditeur Libre , 27 octobre 2013 @ 23 h 19 min

    AVOIR LES RIEURS de son côté : méthode éprouvée pour dégonfler les baudruches.

    Qualifier le système FRAC de Djâk : un FRIC-FRAC.
    Dérision à tonalité agressive : l’art “comptant-pourri”.(niche fiscale évasive).
    Dérision à tonalité populaire : l’art “content-pour-rien” (médiocrité esthétique).

    Faisons circuler. Exécution (test autoritariste avoué pour être éthique et ne pas encourir d’accusation en manipulation).

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