Dimanche soir aux Invalides, Valls n’a pas arrêté les bonnes personnes

Un lecteur sorti de garde à vue lundi soir témoigne pour Nouvelles de France :

“Vers 22h ce dimanche, les véritables “casseurs” (entre 200 et 300) étaient déjà partis. Habitués à la tournure que cela allait prendre, ils avaient déjà pris la poudre d’escampette. Restaient sur les Invalides des veilleurs, quelques hurluberlus chantant des chants religieux, et surtout une centaine de jeunes aux têtes de boy scouts dont beaucoup étaient, certes, venus s’encanailler mais s’étaient contentés d’être les spectateurs des événements qui venaient d’avoir lieu. Tout ce petit monde s’est retrouvé encerclé vers 23h par les forces de l’ordre qui avaient méthodiquement circonscris l’ensemble de l’esplanade. Et voici environ 200 “bisounours” (pour les opposer aux “ultras” déjà rentrés chez eux) embarqués par les CRS dans 2 cars de la police. J’en faisais partie. Après avoir été parqués dans la grande enceinte de police d’Aubervilliers, tous ont été éparpillés par groupe de 10 ou 20 dans des commissariats parisiens. Je vous passe les détails de la garde à vue, mais j’atteste que les 200 n’étaient que des “boy scouts” et qu’ils ont payé pour les “ultras”. Ce qui aura permis au Ministère de l’Intérieur d’annoncer : “Nous avons interpellé 200 casseurs”. Cela est faux. Nous sommes donc restés près de 24h en garde à vue pour le motif suivant : “Attroupement après sommation de se disperser”. Cela méritait-il 24h de garde à vue ?”

Lire aussi :
> « Sur l’Esplanade des Invalides, j’ai reçu un tir de Flash-Ball dans le bas du ventre »

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74 Comments

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  • Aragorn , 28 mai 2013 @ 11 h 34 min

    Merci de ton témoignage. J’y étais aussi et j’observais en essayant de comprendre ce qui se produisait.

    1 – Comment ça a commencé ? A quel moment tu mets ton foulard et tu balances la première cannette et pourquoi ?

    2 – Tu espérais quoi ce soir là en jettant des bouts de bois sur des Robocop ?

    3 – Tu crois vraiment qu’on va sauver la France avec des actions comme ça ?

    Je précise que mes questions ne sont pas ironiques. Je me pose depuis longtemps la question de l’action directe et j’aimerais des réponses argumentées à ce sujet (pas des éructations affectives).

  • Pierre , 28 mai 2013 @ 11 h 56 min

    Les Veilleurs, c’est bien, mais ça ne changera rien. Les media passent sous silence ces actions pacifiques, ça ne colle pas avec l’image qu’ils veulent donner du mouvement. Et ça ne fera jamais peur au gouvernement…
    Activez-vous. Révoltez-vous. Levez-vous, criez ! Dimanche j’ai vu trop de moutons, incapables de la moindre initiative. Des gens impossibles à bouger, qui estiment que tout doit être planifié et passer par les voies officielles. Nous n’arriverons à rien si cette foule ne se réveille pas…

  • Jacques , 28 mai 2013 @ 11 h 57 min

    La révolution est un bloc. Si nous voulons un mai 68 à l’envers, qui donnera des fruits dans quelques années, la violence politique fait partie de la panoplie.

  • Jacques , 28 mai 2013 @ 12 h 05 min

    Il n’y a donc pas de “bonnes personnes” à arrêter. La droite molle doit vraiment se départir de l’idée que la police sont consubstantiellement du côté de l’ordre.

  • Trucker , 28 mai 2013 @ 12 h 28 min

    Vous parlez de scandale mais il faut bien comprendre une chose : celui qui brûle une voiture ne fait pas un geste politique de nature à inciter les citoyens excédés de la politique de ruine morale et économique que le gouvernement lui impose à se révolter et l’imiter.

    Bien au contraire, si le gouvernement applique la sanction minimale à ces gens , en les remettant en liberté c’est pour qu’il recommence et donne l’image de ce qui ce produirait si de vastes mouvements anti-gouvernement décidaient de passer à l’action.

    C’est la méthode de sidération des esprits, l’objectif étant la soumission du peuple.

    Présenter les nationaux comme étant des casseurs parce qu’ils jettent des bouteilles sur les CRS, c’est justement entretenir la confusion alors que les résultats ne sont pas les mêmes.

    Les incendiaires de voitures ( ou les pilleurs de magasins ) s”attaquent au bien d’autrui et démontre par la même l’irrespect qui est le leur pour le principe de la propriété.
    C’est aussi le bon moyen de faire avancer l’idéologie collectiviste socialo-marxiste que de remplacer un peuple attaché à ce principe fondamental de liberté par des populations qui ont l’habitude de le contester.

    L’analyse de Falcibol peut avoir une certaine pertinence, il n’en reste pas moins qu’elle est le reflet de ce que le pouvoir peut souhaiter : des mouvements qui se circonscrivent d’eux même dans la soumission à l’ordre.

    Je m’explique : faisant parti des veilleurs, et ce depuis la première veillée, ce mouvement pose problème au gouvernement parce qu’il pourrait initier la majorité de la population à un mode d’action, qui par sa nature est ouvert à la majorité des gens.

    Jeunes ,vieux sportifs ou non, femmes et hommes peuvent imaginer pouvoir y participer parce que le mode d’action n’implique pas de capacité physique particulière ( ce que demande d’autres formes de contestation ou il faut être capable de courir, vite et /ou longtemps )

    je me pose donc la question de l’avenir de ce mouvement face à une faillite économique à venir, qui selon certain est inéluctable.

    Quelle sera la réaction des gens, touchés de plein fouet par la disparition de nos systèmes sociaux, la perspectives du non paiement des retraites, de la non prise en charge des soins si mise en cessation de paiement de la sécu ou évasion des affiliés, donc diminution des recettes comme il semble que cela sera le cas avec l’ouverture à concurrence de ce qui était jusqu’à présent un quasi monopole d’affiliation du salarié au régime général de la sécurité sociale.

    Le discours des veilleurs est d’ordre culturel et spirituel. Il se refuse d’être politique et s’inscrit dans la défense de la famille traditionnelle et de l’enfant à naître.
    que restera -t-il de l’impact d’un tel discours , né de l’opposition à la loi sur le mariage homosexuel et ces conséquences face à des gens désespérés de ne plus avoir le minimum vital pour vivre.

    Pour la plupart des gens, la cause première est le chômage parce qu’il ne veulent pas prendre en compte le phénomène de décadence ni même faire de lien entre cette décadence et la situation économique actuelle.

    J’ai peur que l’aggravation de la situation économique ne soit que du pain béni pour ceux qui nous gouverne car elle permettrait d’éluder toute autre considération du débat politique.

    Voilà pourquoi il faut s’interdire de servir le pouvoir en “criminalisant ” ceux qui ne peuvent s’empêcher d’être dans l’action plus “virile” qu”ils soient garçons ou filles .

    Plutôt que de les qualifiés de casseurs, de c..s néo ceci ou cela,bref d’utiliser la rhétorique du ministre de la propagande, du mensonge et de la désinformation, je suggère de les appeler les turbulents.

    Seuls pour moi sont à condamner ceux qui s’attaquent physiquement aux personnes parce qu’homo ou autres car la récupération médiatique est catastrophique pour la cause défendue.

    Quant aux forces de l’ordre, elles acceptent d’être les mercenaires de la décadence gouvernementale.
    Elles sont payées pour éventuellement prendre des coups.

  • Trucker , 28 mai 2013 @ 12 h 53 min

    J’y étais aussi dimanche , je n’ai pas pu rester je commençais le boulot à minuit et demi, et dans mon job, à plus forte raison en intérim, je ne peux pas rattraper un retard, ni même escompter qu’un autre fera le boulot à ma place.

    J’ai donc quitté l’esplanade vers 21 h
    Le gros problème, est qu’il n’y a aucune structure chez les manifestants pour fournir un “encadrement tactique” à la foule.Des unités formées à la protections “passives” des manifestants qui trop nombreux se font prendre par des policiers en civils , ou des CRS, ces voltigeurs qui fondent sur leur proie parce qu’isolée au moment de l’interpellation.

    J’ai prévenu à un moment les gens du début de l’encerclement lorsque les CRS ont commencés à se déployés en faisant face à la rue de l’université où se concentraient les frictions avec le dispositif, mais de l’autre côté de l’esplanade.

    les manifestants ne me semblaient pas à ce moments préoccupés de savoir s’il conservaient une porte de sortie.
    Il faut dire que le lieu est propice à la fermeture et à l’encerclement.
    Barrage sur le pont Alexandre III, des rues de grenelles, avenue de La Motte Picquet.
    Seule l’autre côté de la rue de l’université était ouverte mais avec nombre de policiers ou CRS stationnés dans la rue Fabert, des ribambelles de fourgons étant stationnés dans d’autres rue à proximités.

    Bref l’esplanade des invalides est une souricières pour manifestants.

  • Ralph , 28 mai 2013 @ 12 h 54 min

    Il y a deux catégories de gens dans les fins de manif qui dégénerent. Appelons-les les “durs” et les “nigauds”.
    C’est à peu près le même schéma dans les manifs de gauche qui virent à l’affrontement.
    Les durs sont équipés, se sont préparés, agissent en force et rapidement. Beaucoup ont le visage au moins en partie masqués. On les voit très nettement sur toutes les vidéos, de Linepress ou autres. Ils prennent des risques, donnent des coups et en reçoivent. C’est le jeu, dira-t-on. Certains se font attraper par des flics en civil. Beaucoup, non. Lorsqu’ils comprennent qu’ils n’ont pas le dessus, ils décampent. C’est toujours possible car au maintien de l’ordre, les forces de l’ordre laissent le plus longtemps possible une porte de sortie aux manifestants, de façon à en diminuer le nombre graduellement.
    Les nigauds, eux, se laissent prendre par l’excitation du moment. Effet de foule, excitation, effet d’entrainement. Comme en plus, il y a des filles, certains veulent faire”les beaux”. Ils ne s’étaient pas préparés, se retrouvent en première ligne, à côté d’un mec avec un casque. Mais eux sont têtes nues. Ils ne lancent rien sur les forces de l’ordre, mais sont à côtés de ceux qui le font. Donc s’attirent la même réponse de la police.
    Les nigauds ne comprennent pas qu’à un moment il faut partir. Et ils se font prendre.

    Le lendemain, les durs sont fiers. Au sein de leur mouvement ou du “petit milieu” natio, ils ont leur petite gloire. Et des souvenirs à raconter pour les vingt prochaines années.
    Le lendemain, les nigauds sont perplexes, ne comprennent pas, se demandent si les “durs” ne sont pas complices de la police, et viennent pleurnicher sur le Salon beige ou NDF.

    Schéma classique.

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