La valse des anti-Christ

Tribune libre de François-Xavier Peron* pour Nouvelles de France.

Le 5 novembre 2011, sur l’antenne de Radio Notre Dame, j’étais face au Père Pierre-Hervé Grosjean, prêtre du diocèse de Versailles, et Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville (subventionné à hauteur de 70%, soit 6,5 millions d’euros). Ces deux personnages se sont évertués à montrer contre toute évidence que la pièce de Romeo Castellucci ne portait pas atteinte au Christ. C’est ainsi que, pour eux, le tapissage d’excréments du portrait de Notre Seigneur s’est transformé en « linceul noir » (ne rêve-t-on pas ?), et que le lancer de grenades par des enfants sur le même portrait a soudainement disparu. Sur ce dernier point, Emmanuel Demarcy-Mota a expliqué que cette scène avait été rajoutée uniquement au festival d’Avignon car le thème de ce festival était consacré aux enfants. Or, durant les représentations jouées à Rennes, cette scène figure également. Monsieur Demarcy-Mota, vous êtes donc un menteur…

Le Père Grosjean, comme nombre d’intervenants médiatiques qui se disent catholiques et dont la première vertu devrait être l’honnêteté, répète en boucle que les manifestations « violentes » organisées par Civitas desservent le message chrétien. Le prêtre versaillais s’est largement fait l’écho de ces prétendues violences, refusant d’admettre que la seule à laquelle Civitas a pu appeler est la récitation du chapelet devant les théâtres qui insultent Dieu. Celui qui écrit aux cotés de Caroline Fourest dans Le Monde et qui appelle au dialogue que nous avions pourtant commencé, n’aura donc guère bougé pour l’honneur de Celui qui se rend à sa voix dans l’hostie qu’il tient entre ses mains et dont des profanateurs souillent l’image de façon odieuse. Mon Père, êtes-vous certain de demeurer ainsi fidèle à votre Dieu et à votre sacerdoce ?

Le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris depuis 2005, a traité « d’idiots sympathiques » ceux qui défendent l’honneur de Dieu ainsi que ses confrères dans l’épiscopat les ayant soutenus (10 évêques à ce jour). Refusant de dénoncer l’offense faite à Dieu à travers ces ignobles spectacles, le cardinal a préféré jeter l’anathème sur Civitas au travers du porte-parole de la conférence qu’il dirige, en affublant l’association du terme d’extrémiste. La réalité est que la démarche de Civitas est unitaire, catholique. Civitas, quoiqu’on voudrait le faire croire, n’a pas sa part dans des querelles théologiques, son objet est politique, d’une politique chrétienne. Elle n’a pour seul objectif que la défense du catholicisme, défense que le cardinal refuse. Cette démarche rassemble, à son grand désarroi, toutes les tendances du catholicisme français contemporain. De même que Simone Veil affirmait avoir pu faire passer sa loi génocidaire grâce au silence de l’épiscopat français, de même il ne s’est jamais trouvé depuis 22 ans que la Marche pour la vie existe que l’archevêque de Paris s’y rende ou du moins la soutienne. De même également il s’oppose aujourd’hui à ceux qui veulent aujourd’hui faire respecter Dieu et le catholicisme, socle de notre culture et de notre civilisation. Les chrétiens jugeront de cette attitude.

Civitas continue son combat, malgré les désertions, et en appelle à tous les évêques de France pour que d’une voix forte ils fassent se lever le peuple de baptisés pour la défense de Notre Sauveur à tous !

*François-Xavier Peron est membre de l’Institut Civitas.

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62 Comments

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  • Tancrède , 13 novembre 2011 @ 23 h 17 min

    Vous confondez tout, Robert, tout. Je le dis et je le redis : je ne juge pas et je ne suis juge de rien du tout. Je reconnais la double autorité des Ecritures (les protestants ne reconnaissent que cette autorité d’ailleurs c’est pourquoi votre accusation est nulle et non avenue) et de la Tradition dont l’Eglise est la gardienne via le successeur de Pierre.

    Et je peux vous assurer que l’autorité des apôtres est garantie, que celle de la tradition l’est aussi, celle de l’Eglise, oui, également, celle des Ecritures, absolument, celle de la dogmatique, assurément, de la Révélation, bien sûr, mais celle d’un clerc ? J’ai le droit d’en douter. Le prêtre n’est pas infaillible.

  • Damien V. , 13 novembre 2011 @ 23 h 20 min

    “[..] condamnés à périr et à brûler avec eux dans l’oubli le plus total et la solitude éternelle de leurs cris. Pas sûr non plus qu’ils conquièrent en enfer une quelconque notoriété.” Je ne comprends pas cette phrase alors.

    Oui, on a le droit de critiquer un prêtre, un évêque ou même le Pape. Mais plus on monte dans la hiérarchie, plus la matière doit être grave et la forme courtoise.

  • Tancrède , 13 novembre 2011 @ 23 h 49 min

    Raaaaaaa, Damien.

    1. Qu’est-ce qui est condamné ? “[…] condamnés à”… L’honnêteté vous pousse à citer ce que vous n’avez pas citer : “leur nom et leurs oeuvres”.
    2. Condamné où et par qui ? “Dans l’oubli”. Notez qu’il n’est écrit nulle part “enfer” (à la limite le mot “brûler y fait penser” mais c’est l’oubli qui consume … un alzeihmer de l’humanité si on veut). C’est donc la postérité qui condamne ces gens-là, eux, leurs oeuvres, leurs traces à la disparition. C’est la damnatio memorii. Rien d’autre.
    3. Oui, et nous critiquons moins le pape que certains parmi les catholiques qui le jugent affreusement rigide sur des questions de doctrine et qui se permettent de le mettre en cause en permanence… Pourtant, eux, sont “en communion totale”.

  • Damien V. , 14 novembre 2011 @ 0 h 00 min

    Merci pour vos précisions mais admettez que le “brûler” puis le “ils” dans la phrase suivante d’on ne sait pas s’il s’agit des œuvres ou des personnes peuvent paraître ambiguës.

  • Pharamond , 14 novembre 2011 @ 0 h 42 min

    Cher Robert,

    Tout d’abord, étant frappé d’idiotie, il est plus que probable que mes mots n’aient pas traduit convenablement mes intentions qui sont et restent fermement fidèles à tout ce qu’enseigne et commande de croire l’Eglise catholique. J’ai aussi probablement mal interprété certains de vos propos et vous prie de m’en excuser par avance.

    Les protestants sont ceux qui protestent contre les dogmes de la Sainte Eglise. En ce sens, toutes les hérésies sont protestantes. Qui donc enseigne une contre-doctrine depuis 50 ans? Qui donc a protesté et renversé systématiquement les dogmes catholiques? Allons, soyons sérieux. Judas aussi était apôtre du Divin Maître, fallait-il le suivre? De funeste mémoire la plupart des hérésiarques étaient ministres de la Sainte Eglise et on menacés par l’épée de l’obéissance pour engloutir un nombre d’âmes invraissemblable dans leurs opiniâtres errances. On ne peut pas obéir à ce qui n’est pas catholique lorsque l’on est chrétien, c’est un principe de précaution dont procède la vie de l’âme et que commande Notre-Seigneur. Ce qui trouble aujourd’hui c’est la disproportion du désordre, j’en convient. Par exemple, dans mon diocèse, l’évêque désobeit systématiquement à notre Saint Père le Pape, nie publiquement la divinité de Jésus-Christ, sa présence réelle dans l’eucharistie et j’en passe. Faut-il obéir lorsqu’il nous exhorte à ne pas défendre l’honneur de la Religion? Lorsque le berger se révèle être un braconnier, c’est le sauve qui peut. On peut le regretter mais le dénie de réalité n’arrangera rien.

    Quant à la liberté d’expression que vous évoquiez, elle n’est que la manifestation chimérique de la liberté de faire le mal si chère aux conjurations anti-chrétienne. En tant que catholique, prenez garde de ne pas défendre inconsidérement les sicaires stipendiés pour assassiner vos frères ainsi que vous-même.

    Sursum corda.

  • Denis Merlin , 14 novembre 2011 @ 8 h 28 min

    ” Les fidèles, de leur côté, doivent adhérer à l’évêque comme l’Église adhère à Jésus-Christ et Jésus-Christ au Père.” N’est pas dans “Gaudium et spes” tel que j’ai pu le découvrir sur le site du Vatican. D’ailleurs cette citation (si elle est authentique) n’enlève pas leur nature humaine aux catholiques. Ils ne peuvent s’aliéner à un clergé anti-humain, ni même au clergé tout court. Faits à l’image de Dieu pour la vérité, il ne peuvent accepter la maltraitance des enfants, comme ils ne pouvaient accepter la pédophilie, même couverte par les évêques, auxquels ils ne peuvent “adhérer” en ce cas. Pour moi c’est la première fois que j’entends que l’Église exige de l’homme l’aliénation de son intelligence à une créature.

    Voici le lien vers le site du Vatican où l’on pourra contrôler ce que je dis
    http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html

    En revanche un site donne cette citation, mais on ne sait pas précisément si c’est une citation de “Gaudium et spes”. En réalité, il y a un renvoi vers une note qui n’existe pas… et la note 27 de Gaudium et spes, authentifié par le Vatican, renvoi à l’évangile. Bref, ce site est très suspect.

    http://www.spiritualite-chretienne.com/Vatican2/concile-c5.html

  • Denis Merlin , 14 novembre 2011 @ 8 h 43 min

    En fait la traduction du Vatican est différente et le sens n’est pas tout à fait le même :

    “Étant comme l’apôtre Paul débiteur à l’égard de tous, qu’il soit prompt à annoncer l’Évangile à tous (cf. Rm 1, 14-15) en engageant tous ses fidèles à une activité apostolique et missionnaire. Quant aux fidèles, ils doivent s’attacher à leur évêque comme l’Église à Jésus Christ et comme Jésus Christ à son Père, afin que toutes choses conspirent dans l’unité [97] et soient fécondes pour la gloire de Dieu (cf. 2 Co 4, 15).”

    Mais cet attachement n’est pas celui d’un esclave à son maître. Un attachement par lequel le fidèle renoncerait à sa nature.

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