L’ARES, une nouvelle UDF ?

Zoom sur l’ARES. La nouvelle structure de centre droit initiée par Jean-Louis Borloo, Hervé Morin et Hervé de Charette porte le nom d’Alliance républicaine, écologiste et sociale. Elle ressemble, dans sa composition, à s’y méprendre à l’ancienne UDF. Etudions pour ce faire ses 5 composantes :

– le Parti radical, fondé en 1901, était membre de l’UDF, avant de rejoindre l’UMP en 2002. Il défend la laïcité et un certain libéralisme économique. En 2007, le Parti Radical avait soutenu Nicolas Sarkozy.
– le Nouveau centre, fondé en 2007, est l’héritier du MRP et du CDS, c’est-à-dire de la démocratie-chrétienne, avec un apport minoritaires de libéraux issus du Parti républicain, à commencer par son président lui-même, Hervé Morin. En économie, ce courant se prévaut de l’économie sociale de marché. La majorité de ses membres avaient soutenu François Bayrou au premier tour en 2007. 
– la Gauche moderne est issue du PS, avec lequel Jean-Marie Bockel a rompu en 2007. Il y incarnait un courant social-libéral. Bockel avait soutenu Ségolène Royal en 2007. Au temps de l’UDF, c’était le Parti Social Démocrate qui regroupait en son sein les anciens PS ayant refusé le programme commun PS-PCF. On peut situer la Gauche moderne au centre-gauche.
– la Convention Démocrate est l’héritière des Clubs Perspectives et Réalités de Valéry Giscard d’Estaing. Il s’agit d’un club libéral, ancré à droite, présidé par Hervé de Charette. En 1995, il avait soutenu la candidature de Jacques Chirac et en 2007, celle de Nicolas Sarkozy.
– le CNIP, fondé en 1949, était la souche des Républicains Indépendants (devenu Parti Républicain puis Démocratie Libérale avant de se fondre dans l’UMP). La séparation s’était réalisée en 1962 sur la question de l’Algérie. Le CNIP a soutenu Jacques Chirac à partir de 1981 et Nicolas Sarkozy en 2007.

L’ARES est donc composée d’une formation de centre gauche, de deux formations centristes et de deux formations de droite. En 2007, 3 de ces formations (ou tout du moins leurs chefs actuels) avaient appelé à soutenir Nicolas Sarkozy dès le 1er tour, l’une François Bayrou et la dernière Ségolène Royal. Avant incorporation du CNIP, la direction nationale comprenait 4 membres de la Gauche moderne, 4 membres de la Convention démocrate, 9 membres du Nouveau Centre et 7 membres du Parti Radical. Il est probable que le CNIP obtiendra 5 sièges à cette direction nationale qui atteindrait alors 29 membres. Avec l’arrivée de Gilles Bourdouleix, cette direction nationale regroupe 2 ministres en exercice (Maurice Leroy et François Sauvadet), 10 députés, 4 sénateurs et un député européen. A condition de faire bloc, la droite (CNIP et Convention démocrate) obtiendrait 9 sièges et alliée au Nouveau Centre, pourrait avec un total de 18 sièges mettre en minorité sur les sujets de société les radicaux et les socialistes de l’ARES qui ne totalisent que 11 sièges…

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3 Comments

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  • 0 / 10
  • leblogdelhommelibre , 25 juillet 2011 @ 15 h 42 min

    le cni est au centre de l’échiquier politique, étonnant non!!!! mariage de la carpe et du lapin, quand on voit pour qui les uns et les autres ont appelé à voter en 2007…ça sent l’envie de choper du maroquin en 2012.

  • flammande , 25 juillet 2011 @ 18 h 04 min

    J.L. Borloo rencontrait ce matin J.F. Coppé…

  • SAINT MARTIN Louis , 28 juillet 2011 @ 16 h 23 min

    Nous allons vers une crise de régime et, plus certainement, vers une crise de civilisation dont dépendra le sort de la France, spirituellement et physiquement.
    Je ne vois pas en quoi ces grenouillages politiciens peuvent avoir prise sur les bouleversements qui s’annoncent et en quoi nous devons nous y intéresser.

    LSM

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