Affaire Richard Durn : quand Libé titrait « N’exploitez pas Nanterre »

Jeudi 28 mars 2002, nos confrères de Libération titraient, suite au massacre du conseil municipal de Nanterre dans la nuit du 26 au 27 : « N’exploitez pas Nanterre ». « L’explication nous échappera toujours » écrivait avec raison le quotidien, assurant que « le pauvre fou assassin […] n’aurait rien à nous apprendre sur son acte marginal », qu’il n’avait pas de « cause à défendre ». Et selon Minute de mercredi, Libé d’ajouter que l’« étrangeté » de Richard Durn, le tueur, est « une des formes du destin contemporain ». “Ce n’est pas signé Marguerite Duras, mais ça pourrait” se moque l’hebdo droitard qui rappelle qu’il serait “difficile”, en effet, pour Libé, d’« exploiter Nanterre » vu le parcours de Durn qui a fréquenté à la fac de Nanterre les milieux autonomes d’ultra-gauche – dont le couple Florence Rey/Audry Maupin, auteurs d’une équipée sauvage qui fit cinq morts dans la capitale en 1994 puis adhéré au PS en 1988, avant de faire ses armes à la Ligue des droits de l’homme et auprès des “antimondialisation” de Genève en 2001…

Juste après le massacre de 2002, Minute écrivait dans un article intitulé “Selon que vous serez présumé fasciste ou gauchiste avéré…” : “Richard Durn n’était qu’un dingue qui a pété les plombs. Peu nous chaut son parcours politique. Puissent Libération et quelques autres se souvenir de leur légitime aspiration de ce début de printemps si, par malheur, un autre dingue, un autre paumé, un autre “pauvre fou assassin”, muni d’un bagage politique opposé, venait, ce qu’à Dieu ne plaise, à accomplir dans un geste de désespoir insensé un nouveau carnage. »

Faut pas non plus rêver !

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2 Comments

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  • marcuse , 28 juillet 2011 @ 17 h 22 min

    Vous citez Richard Durn et Florence Rey. Je pense que la comparaison est forcée afin de souligner des différences de traitement d’information.

    Je ne crois pas qu’il y a eu un soutien à gauche envers ces actes.

    Il faudrait d’abord prouver que Florence Rey et Audry Maupin avaient des motivations politiques. A ma connaissance, la survivante n’a jamais rien revendiqué. C’est donc abusif d’en faire des figures d’extrême gauche. Pour Richard Durn le lien avec l’extrême gauche est encore plus flou. Son acte est plutôt un suicide.

    Dans les deux cas il n’y a pas de discours construit. Par contre, le tueur norvégien a écrit 1500 pages de texte se revendiquant clairement d’une idéologie d’extrême droite. Il y dit son admiration pour des mouvements politiques dont il soutient les thèses haineuses.

    Ceci dit je condamne autant les discours et violents d’extrême gauche. Je trouve juste qu’ils sont incomparablement moins vivaces de nos jours que ceux d’extrême-droite

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