La nouvelle île de France : Des mots pour dire et faire (3)

par Pierre-François Ghisoni*

Ce troisième compte-rendu de la réunion du 26 traite du couplage action-réflexion. Chaque phrase sous-tend une interrogation que doit se poser toute personne qui souhaiterait participer à ce projet.

Réflexion et action occupent deux pôles de l’esprit humain qu’il est trop facile de séparer, surtout en notre bonne France où l’intellectuel et le manuel n’ont que trop tendance à se regarder en chiens de faïence.

Car il s’agit bien d’un coin largement implanté dans la société française.

Si cette posture peut échapper à certains, elle n’est qu trop visible dans nos institutions, dont la première, celle de l’enseignement.

À la différence de nos voisins allemands, la fréquentation des usines par nos écoliers (écoliers au sens large) ne jouit pas d’un grand prestige pour leurs maîtres. Mais les sorties culturelles, la fréquentation des musées, voilà une noble cause, largement encouragée.

Quant aux armées de technocrates aux douces mains qui veulent apprendre aux maçons si le béton est trop gras ou trop maigre, je serais tenté de les inviter autour de ma bétonnière pour leur demander quelques conseils.

Mais il se trouve que je n’ai pas de temps à perdre.

À leur décharge, le vocabulaire des chantiers, des ateliers, des navires, des mines, des égouts, des facteurs de notre bonne vieille poste qui « font les cartons » (traduction : vous offrent le calendrier aux éternels chatons) n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.

Il faut aussi poser que la réflexion et l’action semblent plus difficiles à coexister dès qu’ils doivent être véhiculés dans et par un ensemble, qu’il s’agisse d’une foule plus ou moins disciplinée, ou d’un groupe théoriquement constitué pour cela.

Pour faire court, dans un esprit humain seul ou bien accompagné, une maxime mérite d’être reprise :

Action sans réflexion court au danger, mais réflexion sans action n’est que paralysie stérilisante.

Certains préféreront la vieille devise latine du corps sain dans un corps sain.

D’autres encore appelleront Rabelais à leur secours : science sans conscience n’est que ruine de l’âme…

Il s’agit donc d’une réconciliation nécessaire de deux positionnements sur le monde, à pratiquer, au départ en soi-même, et à plus vaste portée dans nos relations, et surtout pour toute personne intéressée au projet en cours.

D’où la règle n° 2 que nous proposons :

Associer réflexion et action : en soi-même, ou en relation avec un ami plus versé dans l’une ou l’autre discipline.

*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.

partie 1 / partie 2

Pour bien comprendre le projet, lire :
La France ailleurs et toujours : la possibilité d’une île, par Éric Martin
Sécession, An I, par Pierre-François Ghisoni
La France, Louis de Bonald et l’émigration : la vraie patrie, par Philippe de Lacvivier

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11 Comments

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  • 0 / 10
  • Adock , 1 mai 2013 @ 16 h 09 min

    Pourquoi une île française et pas occidentale ou juste fondée sur le christianisme ?

    Pourquoi pas une île qui serve aussi aux tea-parties, aux chrétiens d’orient etc.

    Une île purement française je n’y crois pas trop.

    Une île pour appuyer plus largement une lutte contre le nouvel ordre mondial, cela par contre est réalisable.

  • Adock , 1 mai 2013 @ 16 h 09 min

    A la fin se ne serait plus une île, mais une nouvelle Hong-Kong…

  • Mdesplanteurs , 2 mai 2013 @ 9 h 46 min

    Moi je verrais plutôt ça comme une nouvelle Taïwan, c’est la Chine mais pas en Chine. Sans les inconvénients de communisme. Pour la Nouvelle France, ce serait la France, pas en France sans les inconvénients de ce que nous ne pouvons plus supporter en France.

  • Marie Genko , 2 mai 2013 @ 10 h 11 min

    Lorsque quelque chose se détraquait dans ma propre famille, nous nous réunissions avec les enfants et nous essayons de poser les bonnes questions, celles qui nous amèneraient à mieux nous comprendre les uns les autres…

    Dans la Société la démarche devrait être la même: Où sont nos propres erreurs? Les erreurs des chrétiens bien pensant pour arriver à nous faire haïr par tant et tant de personnes dans notre malheureux pays!
    Que s’est-il passé en France pour que 45% de personnes se déclarent Athées?

    Nous les chrétiens, avons nous été à ce point tournés sur nous-mêmes et avons-nous failli à l’accueuil de celui qui entrait dans nos églises?
    Est-ce le laxisme protestant ou la rigidité des catholiques qui ont éloigné les Français de leur Foi?
    Sans oublier les querelles entre les Orthodoxes qui ont complètement ruiné leur témoignage…!
    Ne serait-il pas grand temps de travailler à l’unité des chrétiens afin de lutter de l’intérieur de notre beau pays contre ces Athées qui nous gouvernent?

    Il ne peut être question, pour moi du moins, de laisser tomber la France pour me réfugier dans une utopie!
    Personne d’entre nous n’est parfait ! Et aucune construction humaine ne peut être parfaite!

    Hauts les coeurs! Battons nous avec la meilleure des armes, celle de la Prière et de la solidarité entre les chrétiens!

  • Goupille , 2 mai 2013 @ 11 h 47 min

    “Penser globalement, agir localement”, disaient les écolos, quand ils n’étaient pas Verts…

    Joindre l’utopie à l’action, pour redescendre sur terre. Exemple :
    http://www.solidarite-kosovo.org/fr/video/51/Convoi-humanitaire-italien-sous-l-egide-de-Solidarite-Kosovo

  • François2 , 2 mai 2013 @ 14 h 52 min

    Pour des raisons pratiques je pense qu’il faudrait développer simultanément un projet d’ile en mer destinée à être indépendante et un projet (ou plusieurs projets, avec éventuellement variante hors de France) d’ile en terre. Le projet d’ile en terre serait le rachat d’un village abandonné complet (par exemple en Lozère comme il en existait : je ne sais pas s’il y en a actuellement de disponible), destiné à être autonome, ne serait-ce que par un conseil municipal unanime. Les deux projets seraient jumelés ; cela donnerait notamment une possibilité d’échange et de repli en cas de besoin personnel.

  • patrhaut , 2 mai 2013 @ 16 h 29 min

    Une île en terre, ça s’appelle un isolat. Une île en mer, ça s’appelle un pléonasme.

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