Le racisme anti-Blancs : un phénomène de miroir

Dénonciation par Jean-François Copé, affaire judiciaire… Le racisme anti-Blancs fait de plus en plus parler de lui. Pour mieux comprendre cette notion encore taboue, Nouvelles de France a rencontré le chercheur en sciences politiques Marc Crapez. Entretien :

Le racisme anti-Blancs, légende ou réalité ?

C’est une réalité que l’on peut difficilement nier. Aucune objection ne résiste à l’analyse. La première objection consiste à affirmer que traiter autrui de « babtou » (verlan de « toubab », sale Blanc en Afrique de l’ouest) n’est pas du racisme et que même « sale Blanc » est excusable car cela peut vouloir signifier « sale raciste ».

En réalité, si traiter autrui de « babtou » n’est pas forcément du racisme, c’est parce que ce vocable n’est que l’arbre qui cache la forêt des sobriquets racistes (sale Blanc, sale Français, sale mangeur de porc, etc.). Ces sobriquets sont l’équivalent des injures à visée dégradante (« sale bicot », etc.) employées dans les années 70. Mais alors que ces injures ont quasiment disparu, simultanément les nouveaux arrivants ont été confortés dans leurs préjugés.

Une deuxième objection affirme que s’il existe des formes de racisme anti-Blancs, elles ne débouchent pas sur des phénomènes de domination ni de discrimination. En vérité, le racisme anti-Blancs s’accompagne de toute la gamme des phénomènes de domination. Ce sont les « jeunes de banlieue » qui dictent les codes de conduite. Cette agressivité peut réserver à l’intrus des intimidations, des brimades, voire des situations traumatisantes de mise au banc d’un paria rejeté du groupe à cause de ses origines.

Ce processus de domination peut s’accompagner de discriminations à l’emploi qui sont non seulement la conséquence automatique, en creux, de politiques et de campagnes de discrimination positive inavouées (le recrutement d’un représentant des « minorités visibles » en exclut un autre), mais même le choix délibéré d’un tri sélectif écartant un certain type de profil en fonction d’un ensemble de caractéristiques répulsives (telle l’absence présumée de mobilité). Exemples à l’appui, j’ai appelé ce délit de faciès inversé du racisme anti-petit Blanc.

A-t-il toujours existé ou est-il nouveau ?

Il ne s’était pas encore formé de conglomérats communautaristes propres à opprimer des éléments Blancs devenus minoritaires. Il faut donner droit de cité à la notion de racisme anti-Blancs. Toutefois, pour éviter la concurrence victimaire et ce qui heurte des sensibilités à fleur de peau, mieux vaudrait parler d’idéologie anti-occidentale. Ce qui a l’avantage d’englober les idéologues d’extrême-gauche. Leur propagande est coupable d’avoir enfermé certaines populations d’origines étrangères dans des stéréotypes de détestation de la France.

Quant au racisme anti-petit Blanc, c’est devenu l’un des sports favoris des élites. D’autres parlent de « préférence immigrée », de « prolophobie » ou encore de « francophobie ». Cette dernière formule est à retenir compte-tenu du mépris des élites pour les « gens du coin » et pour les expressions qui contiennent le mot « France » (« pensée française », « écrit en bon français », « bien français », « très français », « franco-français », « vieille France », « franchouillard », « hexagonal »).

“Pour éviter la concurrence victimaire et ce qui heurte des sensibilités à fleur de peau, mieux vaudrait parler d’idéologie anti-occidentale.”

Pourquoi cette question déchaîne-t-il tant les passions, pourquoi suscite-t-elle tant de scepticisme ?

Ce n’est jamais le moment d’évoquer les formes de racisme qui s’apparentent à du racisme anti-Blancs. À l’époque du communisme triomphant, George Orwell exposait : « Ce qu’exige à l’heure actuelle l’orthodoxie en place, c’est une admiration sans réserve pour la Russie. Tout le monde le sait, et presque tout le monde s’y plie ». En cas de manquement à la règle : « On vous avertissait, tant publiquement qu’en privé, que cela “ne se faisait pas”. Ce que vous disiez était peut-être vrai, mais c’était “inopportun” et cela “faisait le jeu” de tel ou tel intérêt réactionnaire ».

En changeant quelques mots, on se croirait transporté dans l’actualité… Ce qu’exige à présent l’orthodoxie en place, c’est une défense sans réserve de l’immigration. Tout le monde le sait, et presque tout le monde s’y plie. En cas de manquement à la règle, on vous avertit, tant publiquement qu’en privé, que cela “ne se fait pas”. Ce que vous dites est peut-être vrai, mais c’est “inopportun” et cela “fait le jeu” de tel ou tel intérêt du Front national.

Pourquoi la question du racisme est-il si souvent instrumentalisée ?

Les expressions de racisme anti-Blancs et anti-Français ont été instrumentalisées par l’extrême-droite, dont l’un des dogmes consiste à croire en l’existence d’un parti de l’anti-France. Comme le Front national des années 80 disait souvent n’importe quoi, il y avait de bonnes raisons de le combattre, et cela a ouvert un boulevard à l’extrême-gauche. Au fil des ans, tandis que l’extrême-droite amendait une partie de son discours, l’extrême-gauche renforçait ses exigences. Si bien qu’actuellement, l’extrême-gauche a édifié un empire du mensonge en s’arrogeant une chasse gardée, celle de dépositaire exclusif du monopole de l’antiracisme.

Comment, concrètement, sortir de l’idéologie afin de s’attaquer aux vrais problèmes ?

J’évoquais un racisme anti-petit Blanc. Ce traitement discriminatoire issu d’une ségrégation idéologique n’a sans doute pas l’ampleur des discriminations classiques. Mais celles-ci sont la conséquence de la loi de l’offre et de la demande. Ce n’est pas un racisme prémédité qui les expliquent, c’est la rareté du travail et l’ampleur de la pression migratoire.

Normalement, le marché se charge d’opérer des ajustements dans les flux migratoires. En fonction des besoins économiques, des capacités d’accueil et des affinités électives. Modulant l’ouverture et la fermeture des frontières. Mais aujourd’hui, ces correctifs et stabilisateurs automatiques se trouvent perturbés par trente ans d’immigration subie et de politiquement correct menaçant.

Comme les citoyens ne sont plus traités équitablement, chacun se méfie en postulant qu’il y a anguille sous roche, et proteste silencieusement en opérant, à son échelon, par un jeu de miroirs, des discriminations pour rétablir la justice. Le même jour, un prénommé Mohamed peut recevoir d’un prof une note exagérément bonne à un oral d’examen, puis d’un policier une contredanse exagérément sévère. Il faudrait à la France une droite fière de son socle modéré, gaulliste, conservateur et libéral, qui fasse faire une pause à l’immigration pour remettre tous les citoyens sur un pied d’égalité.

> Marc Crapez est l’auteur d’Un besoin de certitudes. Anatomie des crises actuelles (éd. Michalon) et de Défense du bon sens ou la controverse du sens commun (éd. du Rocher, collection “Démocratie ou totalitarisme” dirigée par Stéphane Courtois). Vous pouvez le retrouver sur Facebook.

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30 Comments

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  • Robert , 2 novembre 2012 @ 19 h 31 min

    ZISSU Sorel,
    J’ai pris la peine de lire votre prose qui ne m’a pas convaincu.
    Vous semblez croire que tout est affaire d’idées et, accessoirement, que ceux qui manifestent cette haine à tendance raciste sont suffisamment conscientisés pour pousser le raisonnement aussi loin.
    Dans les banlieues ou j’habite depuis quarante ans, des termes arabes et kabyles existent pour qualifier avec mépris les blancs, c’est à dire les occidentaux ou les noirs qu’ils continuent de considérer comme leurs esclaves dans les termes utilisés et similaires à ceux utilisés à l’époque, qui n’est pas finie partout, ou les noirs étaient les esclaves et les arabes ou berbères les maîtres.
    Il ne s’agît pas des théories pseudo-scientifiques d’un Gobineau, mais d’un racisme réel et bien antérieur des dominants envers les dominés. Des termes existent dans l’islam pour qualifier avec mépris ceux qui ne le sont pas et un converti ne sera jamais un arabe donc un pur.
    Il ne faut pas tout réduire au prisme “républicain”, “laïc” ou “démocrate”, ces notions n’ont pas cours dans la majorité des pays ou civilisations.
    Pour l’avoir souvent vécu, je ne vois pas d’autres qualification qu’un mépris raciste.

  • marie-france , 2 novembre 2012 @ 21 h 34 min

    vous n’avez jamais du entendre cette femme je n’ai plus son nom BOU QUELQUE CHOSE QUI NOUS APPELLE DES SOUSCHIENS!!!si ce n’est pas du racisme dites moi s.v.p comment vous qualifiez çà!!!!

  • Marie Genko , 3 novembre 2012 @ 7 h 36 min

    Pour confirmer ce que j’ai écrit à Zissus Sorel, je copie ci-dessous un autre article pris dans “Information Clearing House”

    L’auteur est un blogueur musulman vivant en Inde.

    “Hypocrisy And The Shooting of Malala Yousafzai

    By Shaik Zakeer Hussain

    October 16, 2012 “Information Clearing House” – The shooting of 14 year old Malala Yousafzai has shocked the world, and shocking it should be, as children don’t deserve such ruthlessness.

    What Malala stood for, and what she was fighting against, is not my concern at the moment, for such concerns, whether right or wrong, have already been addressed by a large number of so-called advocates for Human rights and justice. I am not even concerned in knowing who actually tried to kill her, for I as a Muslim do not condone such an act. What I am really concerned about is the hypocritical stance taken by some of the voices who are standing up for Malala today.

    Two days after the activist girl was shot, American singer Madonna, dedicated a song for her, and said, “This made me cry. The 14-year-old schoolgirl who wrote a blog about going to school. The Taliban stopped her bus and shot her. Do you realise how sick that is?” Now whether Taliban is responsible for this act or not, I am not sure, but why doesn’t Madonna cry when drone attacks launched by her country kill hundreds of innocent men, women and children every day in Pakistan, Afghanistan and Yemen? The children killed here, also wanted to go to schools, they wanted to live too. Doesn’t she realises how sick that is?

    UNICEF tweeted on October 11 that, “Today our thoughts are with Malala Yousafzai, the inspirational 14-year-old activist for girls’ rights.” What made this organisation for children rights remain mum, when 16 year old Abdul-Rahman al-Awlaki , the innocent son of Imam Anwar al-Awlaki, was killed by the United States, when he was having barbecue with his cousin and friends?

    What moral rights do countries like UK, USA, and their warmongering allies have, to condemn this shooting, when their hands are coloured with the blood of hundreds of thousands of innocent people in Iraq?

    More than half a million children died due to U.S. sanctions against Iraq in the 1990s, and continue to do so till today. When asked whether these killings were worth the price, the then U.S. Secretary of State Madeleine Albright, said ’We think the price is worth it’. And the result? Ms. Albright got the Honorary Chair for the World Justice Project for this audacity of her’s, and her victims got Metal Contamination, and Birth Defects as lullabies to go to sleep.

    The question we should all be asking is does the blood of children become worthless, when the super-power of the world does it, and is sacred when its adversaries allegedly do it? I don’t think so.

    Shaik Zakeer Hussain is an independent writer and blogger based in India. He can be reached at: [email protected]

  • marc crapez , 3 novembre 2012 @ 12 h 06 min

    Vous touchez du doigt quelque chose d’exact : existe un ressentiment et une solidarité instinctive pour les autres membres d’une communauté de fidèles.
    Mais n’est-ce pas identique du côté de certains chrétiens qui qualifient de « christianophobie » des exactions de par le monde qui visent tout autant des animistes ou des hindouistes ?
    La différence entre islam et christianisme actuel tient davantage dans la conduite à tenir vis-à-vis des « in-fidèles ».

    Je crois par ailleurs que vous négligez l’universalité de l’aspiration à la démocratie. La majorité des musulmans n’aspirent pas à la théocratie. D’autant que les révolutions arabes vont contribuer, en dépit d’une aggravation apparente et passagère, à transformer l’islam.

  • Marie Genko , 3 novembre 2012 @ 13 h 56 min

    @Marc Crapez,

    Cher Monsieur,

    Merci de me répondre.
    Je ne sais pas si la majorité des musulmans aspirent à la démocratie…?
    Je pense que nous avons une certaine propension à nous projeter dans ce domaine.
    Le peu que je sache de ces peuples est qu’ils vivent encore avec un esprit clanique.
    La notion de fidélité à la tribu est extrêmement importante pour eux, de même que la soumission aveugle à leur chef.
    Chef qui est aussi souvent un chef spirituel !

    Alors il me semble très prématuré de leur imposer une démocratie, dont ils n’ont que faire, surtout si c’est au prix de milliers de morts!

  • marc crapez , 3 novembre 2012 @ 15 h 22 min

    Chère Madame,
    Vous avez raison sur les projections qui illusionnent. Mais je suis de l’école réaliste donc pessimiste qui tient compte du tragique en histoire.
    La force du clan est une réalité plus prononcée en Libye qu’en Egypte et elle n’implique pas forcément une « soumission aveugle » puisque ce sont les foules arabes qui réclament la démocratie même si les islamistes sont insincères.

    Tout le monde va au plus facile en pronostiquant un hiver islamiste. Or il y a autant de cartes en main pour un scénario de démocratisation laborieuse, malgré des revers transitoires, que pour le scénario noir de régimes de dictature islamiste.
    Mais je vous laisse le dernier mot si vous voulez…

  • Goupille , 3 novembre 2012 @ 16 h 19 min

    Quand les autruches relèveront la tête…
    Désespérant.
    “Le Camp des Saints” est vraiment pour demain.

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