Si nous ne faisons rien le 24 mars, si nous n’y allons pas…

Tribune libre de Christophe Mesnard

Ce sera le lent basculement.

Un basculement de notre société comme on n’en voit qu’un ou deux par demi-siècle. Un basculement comme par exemple celui de l’IVG en 1974. Qu’on ne me raconte pas que c’est un progrès depuis bientôt 40 ans, que d’avoir mis 200 000 bébés par an à la poubelle. Long suicide démographique d’abord. Mettons les pieds dans le plat, le dynamisme démographique français est une légende, la population de nationalité française a depuis bien longtemps, en pourcentage, cinq fois moins d’enfants que la population de nationalité « hors Union Européenne des 27 » installée sur notre territoire, catégorie apparemment neutre et bien commode, qui en fait regroupe à 70 % de nationalités africaines (maghrébines et subsahariennes) et turque. Ces chiffres sont publics, je les ai vérifiés sur le site de l’Insee. Long suicide moral surtout, qui a installé dans les têtes et les cœurs la banalisation d’une culture de mort. Ce qui devait à l’origine être réservé à des situations de détresse, est aujourd’hui devenu un simple « outil » de contraception (une grossesse sur cinq), laissant les femmes bien souvent désespérément seules face à leurs choix, sous la pression de l’air du temps.

Ce qui nous attend si nous ne montrons pas notre force pacifiquement le 24 mars sera comparable. Plus progressif peut-être, mais comparable. Un basculement sur plusieurs années, on ne nous promet pas de drame, évidemment…

Ce sera de façon immédiate, dès que la loi pourra être promulguée, cette insulte au bon sens et à la nature, ce crime contre l’identité humaine : avec l’adoption, des actes de naissance avec deux pères, ou avec deux mères. Par obsession compulsive de l’égalité, par négation de l’altérité homme-femme, on interdira à ces enfants de connaître leurs origines, on aura privé ces enfants, pour faire plaisir à leurs pseudo-parents, du droit qu’a tout être humain de se dire né d’un homme et d’une femme, même s’il a été abandonné, même si ses parent sont séparés ou décédés.

Ce sera ensuite assez vite la PMA. Elle est déjà dans toutes les revendications des lobbies. Allez voir leurs sites, c’est instructif. « J’en ai marre d’acheter mon sperme à Barcelone », nous dit l’association « Gouine comme un camion ». J’aurai au moins appris qu’un camion peut avoir une orientation sexuelle, comme dit Najat Vallaud-Belkacem. La prochaine fois que vous dépassez un poids lourd sur l’autoroute, pas d’appel de phares, pas de klaxon ou de regard noir, sinon procès en homophobie… Donc on pourra « acheter » du sperme en France. Ouais, cool, chouette ! C’est combien la saillie ?

Et puis bien sûr arrivera, toujours à cause de cette obsession compulsive de l’égalité, la GPA. Ou plutôt, soyons clairs, les mères porteuses. C’est-à-dire pour les femmes concernées, l’autorisation de quelque chose qui ressemble à la prostitution, en moins violent. Quoique. Je paie un intermédiaire, (une agence, un maquereau ?) qui te paie, tu me réserves ton utérus. Et l’enfant, tu ne le gardes surtout pas, je le paie aussi. Ouais, cool, chouette ! C’est super top d’avoir été désiré, et en plus je si je t’ai payé, c’est que je t’ai vraiment désiré, non ?

Mais le pire est encore à venir.

Je me suis plongé avec intérêt dans un reportage du Monde Magazine d’il y a quelques mois (novembre 2012) sur les familles « homoparentales ». Reportage que l’hebdomadaire de ce cher Pierre Bergé, toujours soucieux de parfaire l’éducation du bon peuple sur ces sujets qui lui tiennent à c… œur, présente évidemment en forme de panégyrique à la gloire de ces nouveaux aventuriers des temps modernes que sont les couples homosexuels (pour ceux qui en sont encore aux parents de familles nombreuses, vous êtes décidément indécrottables…). Eh bien, que les ploucs hétéros, forcément ignorants et arriérés, se le disent, c’est trop bien, parce qu’avec le « parent biologique » de l’enfant, « nous avons construit une richesse relationnelle inédite ». Je suis hétéro, père de famille, et en plus de culture chrétienne, donc évidemment arriéré à la puissance trois ; moi, en fait de puissance trois, je comprends surtout « ménage à trois », voire à quatre. Toute aussi instructive, la promotion du « trouple », le couple à trois, faite par certains magazines homosexuels (Têtu, financé par ce bon Monsieur Pierre B. jusqu’il y a quelques semaines, et d’autres). La polygamie, vous me suivez ? Mais non, pas de ça chez nous, Monseigneur Barbarin, vous délirez, vous êtes fou ! Vous vous souvenez ?

« J’en ai marre d’acheter mon sperme à Barcelone », nous dit l’association « Gouine comme un camion ».

Et puis, une fois que cette ultra-minorité agissante aura gagné, si nous ne faisons rien, tout lui sera permis ; ce sera le déferlement de la police de la pensée dans les écoles. On a déjà commencé, avec les interventions de Vincent Peillon et de Najat Vallaud-Belkacem. Les débats interdits, surtout dans les écoles privées. Les manuels d’histoire et de littérature, les cours d’éducation sexuelle, « revisités », surtout s’il faut encourager toutes les « expériences », surtout s’il faut imprégner nos enfants de l’idée que toutes ces expériences sont non seulement permises, mais souhaitables. Et que la seule chose qui compte finalement, c’est de ne pas en parler à ses parents, ces vieux cons hétéros qui ne comprennent rien. Avec bien sûr le concours des recteurs d’académie et de leurs inspecteurs transformés en nouveaux commissaires politiques. Ainsi la promotion à grande échelle de l’infecte « Ligne Azur » et la diffusion du nouveau « Bien Universel » seront assurées ; l’évangile « moderne » selon LGBT sera prêché sans retenue à nos enfants, en veillant à ce que la famille « traditionnelle » puisse être consciencieusement et paisiblement détruite par l’Éducation Nationale.

« Oh tu l’as vu le bouffon, il a un daron et une daronne, il a même pas un parent 1 et un parent 2, trop naze le mec ! » Encore que « mec » aura sans doute, théorie du genre oblige, disparu du vocabulaire… Voilà le lavage de cerveau auquel sont promis nos enfants, nos petits-enfants. À côté de la culture de mort déjà présente, va s’installer la culture du vide, reniant toute altérité, et effaçant tous les repères. Liberté réduite à la seule accumulation de droits, Égalité obsessionnelle jusqu’à nier la différence biologique, Fraternité dévoyée et transformée en solidarité obligatoire et sélective, et surtout, Stupidité, Stupidité portée à son paroxysme par le « gender »… Ne nous leurrons pas, les parents n’ont pas tous les moyens de payer une école privée (sous contrôle pédagogique de l’Éducation nationale) à leurs enfants, et encore moins une école hors-contrat. Combien d’enfants sans repères, rendus méfiants vis-à-vis de leurs parents, ballottés par toutes les expériences, blessés à vie, allons-nous laisser façonner ainsi ? Allons-nous rester sans réagir ? C’est notre responsabilité, individuelle, dans nos familles d’abord, mais aussi collective et historique.

C’est à nous de dire non, dans la joie de savoir que l’amour est d’abord respect des différences, dans la conscience que l’amour fait souffrir aussi, qu’il fait grandir, et que même si la réussite de l’amour n’est pas toujours au rendez-vous, rien n’est plus structurant pour un être humain que de se confronter à l’altérité, rien n’est plus important pour un enfant que de savoir d’où il vient.

Alors n’écoutons pas cette prétendue élite artistico-politico-médiatique, qui nous explique tous les jours que nous allons vers un progrès radieux et sans nuage, et qui nous susurre que nous étions nombreux le 13 janvier,  oui c’est vrai, mais que la démocratie ne fonctionne pas comme cela, que c’est trop tard, les représentants du peuple ont voté, et qu’on a aussi la majorité au Sénat, c’est fini, circulez y-a-plus-rien-à- voir, et puis vous n’allez pas nous emm… encore longtemps, on a une guerre, des plans sociaux, des problèmes autrement plus sérieux à gérer, non ?

L’école libre en 1984, c’était « plié » aussi, voté en première lecture le 24 mai, et pourtant après deux grandes manifestations, l’une de 800 000 personnes en mars, l’autre de deux millions en juin…. Je me souviens de ces belles journées où nous avions marché, en chantant, en criant notre confiance, sans rien casser, sans insulter personne. Cette mer humaine, si diverse, joyeuse et en même temps totalement déterminée, venue de toute la France. Et nous avons gagné. Nous avons gagné parce que comme dit Ma Joad à la fin des Raisins de la Colère, « on ne peut pas nous battre. Nous irons toujours de l’avant, parce que nous sommes le peuple ».

Alors allons-y, menons ce combat, c’est notre responsabilité devant l’Histoire, devant nos enfants. Nos occupations, notre fatigue, ou le dimanche des Rameaux et sa procession qui prendra une autre forme (le sabbat est fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat) peuvent attendre, pas le basculement de la lourde balance de notre société, que nous devons retenir. Il y a urgence. Pour nos familles, souvent privilégiées, mais pas seulement. Pour toutes les familles, pour toutes celles et ceux qui ne sont pas encore vraiment conscients des enjeux de ce texte.

Dans dix, vingt, ou trente ans, ou bien plus tard je l’espère, quand nous n’aurons plus la force de passer un après-midi à marcher dans Paris, nous pourrons regarder nos enfants et nos petits enfants dans les yeux et leur dire : « nous n’avons rien fait d’extraordinaire, nous n’étions que des citoyens parmi tant d’autres, mais ce combat nous l’avons mené, avec nos modestes moyens, pour toi, pour tes parents, et pour tous ceux avec lesquels tu vis ».

Nous aussi nous serons « têtus », jusqu’au bout. Il ne s’agit plus de faire la fête avec des slogans sympathiques et consensuels, mais de résister et de montrer à ce gouvernement que nous ne céderons pas. Pour tous ceux qui sont attachés à la famille, le seuil de tolérance est maintenant largement dépassé.

Bonne manifestation à tous.

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207 Comments

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  • Gomez Aguilar , 8 mars 2013 @ 23 h 45 min

    “Consciemment ou pas la France refuse, la France attend…”
    Ben manifestement, si elle refuse ou attend quelque chose du genre de ce que vous énoncez, c’est vraiment très très très inconsciemment, car ce que je constate, moi, c’est que dans les urnes à chaque fois que la France a l’occasion d’exprimer ce qu’elle voudrait, elle ne vote pas dans le sens qu’il faut. Et bien au contraire… Encore 83% de connards en 2012 (minimum), ça fait un bel échantillon, déjà.
    J’en conclus que la France n’a que ce qu’elle mérite, que ce pays de merde est foutu, et qu’il ne l’a pas volé. Dommage pour ceux qui auraient aimé la voir finir autrement…

  • Yaki , 9 mars 2013 @ 8 h 41 min

    je ne vois pas le rapport avec la discussion, mais bon.

    Dans “hétérosexuel” ou “bisexuel”, il y a aussi sexe.
    Et les rapports homosexuels peuvent aussi avoir lieu entre femmes, mais il est vrai que ceux-là dérangent moins en général.

  • Yaki , 9 mars 2013 @ 8 h 44 min

    Il ne me semble pas que le fait d’être homo ou bi, ni d’appartenir à des associations LGBT prive l’individu de son libre arbitre.

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