Les besoins fondamentaux d’une personne

par Pierre-François Ghisoni*

Ce quatrième compte-rendu de la réunion du 26 avril traite des besoins fondamentaux d’une personne : comme toujours, une remise en question des évidences, puis des questions très pratiques sur lesquelles se positionner pour le projet d’une île.

Nous employons chaque jour des mots dont le sens précis peut nous échapper. Ne parlons pas des mots savants et compliqués,  mais de ceux de tous les jours. D’ailleurs, même pour ces mots simples, il arrive que les spécialistes se querellent.

Il arrive surtout que nous perdions le sens des relations que ces paroles cent fois répétées entretiennent les uns avec les autres.

Nous apprenions à l’école à ne pas additionner trois pommes et deux poires. On oubliait de nous dire qu’il était parfaitement possible de comprendre que nous possédions alors cinq fruits.

Dans les pages suivantes, nous additionnerons des éléments bien plus discordants en apparence.

Mais sont-ils discordants ? Ne sont-ils pas plutôt concordants ? Et comment interviennent-ils dans la grave crise actuelle ?

L’homme des cavernes avait le même souci que nous-mêmes, et peu importe la taille de la caverne, du pavillon, de la grotte, de l’appartement.

L’essentiel est que l’abri existe, qu’il nous abrite bien, des intempéries, des fauves, à deux ou quatre pattes, qu’il satisfasse nos besoins de survie et d’autres niveaux. On peut même penser que cet abri soit élargi : les alentours de la caverne, le chemin qui y mène, notre jardin, le territoire dans lequel nous vivons.

L’essentiel est que nous puissions le trouver, l’acquérir, l’aménager selon nos nécessités, et qu’il serve de base à nos autres projets.

Cela fait, reste à poursuivre notre quête.

Voici quelques questions pratiques :

  • Puis-je vivre sous une tente ?
  • Combien de temps ?
  • Et si on me proposait un habitat tout préparé, quelle serait ma réaction ?
  • Quels prix puis-je y mettre ?
  • Un grand terrain fait-il partie de mes préoccupations ?
  • La question du climat est-elle importante ?
  • Ai-je des capacités spécifiques pour construire un habitat ?
  • Accepterais-je de travailler en équipe pour une construction ?
  • Etc.

En ce sens, une hache néolithique aurait même valeur que le plus perfectionné des ordinateurs.

Il s’agit, encore et toujours de remplir une fonction humaine fondamentale qui nous différencie des animaux : utiliser des outils et mieux encore, les construire, et les développer jusqu’à ce que les outils fabriquent des outils… et qu’ils nous aident à mettre en place une autre de nos caractéristiques humaines : l’activité de travail.

Je parle bien d’activité de travail dans son ensemble et pas simplement d’activité ni de travail. Il s’agit du concept d’ergologie développé par le professeur Yves Schwartz qui associe tout travail réalisé aux décisions actives de l’homme qui l’a réalisé. La liberté et l’humanisation sont à ce prix.

Encore des questions pratiques :

  • Mon métier est-il indépendant ou collectif ?
  • Me permet-il de m’installer dans tout endroit ?
  • Nécessite-t-il de lourdes infrastructures ?
  • Peut-il trouver sa place dans une société en construction ?
  • Suis-je prêt à en apprendre un autre ?
  • Etc.

L’essentiel est de comprendre que le repos physique est nécessaire, mais que le repos intellectuel, moral, psychique, ne l’est pas  moins, sinon toute l’économie du corps en souffre.

Le repos prépare à l’activité future. Il n’y a pas de liberté sans repos. C’est tellement vrai que toutes les dictatures s’empressent de former des camps de travail… d’épuisement serait plus juste, et que les sectes les mieux organisées  en font de même, en associant études obligatoires, privation de nourriture et autres pressions. Sectes et dictatures, même combat, pourrait-on dire. Enfin, si on ne tombe pas dans l’un de ces pièges, on pourrait continuer ainsi, mais…

Encore quelques questions personnelles qui aident à se décider :

  • Comment se passe en général mon temps de repos ?
  • Si j’avais plus de temps de repos que maintenant, comment me plairait-il de l’employer ?
  • Est-ce vraiment plus de repos que je souhaite ?
  • Quels sont mes distractions favorites ?
  • S’agit-il d’actions privées ou collectives ?
  • Comment vais-je réagir si je ne peux les pratiquer pendant une assez longue période ?
  • Quelles autres distractions faciles à mettre en place pourrais-je choisir ?
  • Etc.

Une fois de plus, notre projet tient compte des réalités. Il vaut mieux que tous ceux qui souhaiteraient s’y associer commencent à faire un bilan de leurs propres attentes et des inconvénients et  avantages potentiels d’une éventuelle implication.

À suivre…

*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.

> partie 1 / partie 2 / partie 3

Pour bien comprendre le projet, lire :
La France ailleurs et toujours : la possibilité d’une île, par Éric Martin
Sécession, An I, par Pierre-François Ghisoni
La France, Louis de Bonald et l’émigration : la vraie patrie, par Philippe de Lacvivier
> La possibilité d’une île : la question monétaire, par Jonathan Schramm

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26 Comments

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  • PAD , 4 mai 2013 @ 14 h 57 min

    Puisque NDF ne veut pas le publier en tribune libre le voici sous plusieurs articles:

    POURQUOI LE CHRISTIANISME EST-IL A L ORIGINE DE NOS MAUX ?

    Avant de rentrer dans le vif du sujet je tiens à dire que si en tant que païen je combats la vision chrétienne du monde qui me paraît mortifère, je ne condamne absolument pas les Chrétiens qui par leur très haut sens du sacré et du divin sont l’un des derniers bastions aristocratiques de la France empêchant celle-ci de partir complétement à vaux l’eau et qu’un Païen se sent beaucoup plus proche d’un Chrétien que d’un matérialiste athée!

    L’Occident, l’Europe et la France sont traversés sur fond d’invasions migratoires et d’effondrement économique par une crise de civilisation d’une ampleur démesurée. Alors que les partis populistes progressent dans toute l’Europe, en France les « Manifs pour Tous » sonnent le glas de la progression des valeurs de gauche depuis 200 ans et marquent sans doute le commencement de la reconquête conservatrice qui finira bien à terme par de se traduire politiquement.

    Néanmoins les Catholiques fournissant à ces « Manifs pour Tous » les plus gros bataillons, voient en celles-là une occasion inespérée de s’affirmer enfin publiquement. Beaucoup d’entre eux nourrissent légitimement le désire d’un retour des Français au catholicisme afin de préserver notre pays des dérives technicistes. Pourtant, il me semble qu’il y a un lien fondamental entre tous les déviances que connaît l’Europe depuis au moins un siècle et le christianisme. La société techniciste, les idéologies communiste, nazie et du multiculturalisme, l’aberration de la théorie du gender et du féminisme vindicatif ont toutes été conçues par des cerveaux occidentaux imprégnés de vision judéo-chrétienne du monde laïcisée ou non.
    C’est ce que je tenterai de prouver en première partie, à travers quelques exemples non exhaustifs, puis démontrerai dans un second temps qu’un redressement durable de la France et de l’Europe ne peut se faire qu’avec un retour d’une conception polythéiste de la vie qui irrigua le monde gréco-romain.

    I) Lien entre christianisme et les dérives occidentales

    L’historien Dominique Venner explique que les hommes n’agissent qu’en fonction de leurs « représentations ». Si celles-ci sont fausses alors leurs actions sont susceptibles d’être désastreuses. Les neurosciences cautionnent tout à fait ce propos. Le neurologue Michel Desmurget explique que le cerveau, si extraordinaire soit-il, est une machine qui sous certains aspects peut se révéler stupide. En effet, s’il écoute plusieurs fois une notion même fausse, il va automatiquement l’intégrer dans son subconscient (90% des informations cérébrales se situent dans le subconscient) et va inciter l’individu à réagir en fonction de cette notion sans même que celui-ci puisse toujours s’en apercevoir.

    Pourquoi le christianisme donne-t-il des représentations fausses du monde et en quoi celles-ci influent négativement sur les actions des Européens ? Tout simplement parce que le christianisme d’une part refuse une spiritualité fondée sur la constatation des lois naturelles régissant ce monde puisque considérées comme intrinsèquement mauvaises car issues d’une Création déchue et que d’autre part cette spiritualité contre-nature est imposée dans sa logique monothéiste comme dogme et vérité uniques que tous les peuples de la Terre doivent suivre pour être sauvés.

    1) L’auto-flagellation

    En effet, si certains passages du message christique prônant la douceur, le dévouement et l’amour sont très beaux, il n’en reste pas moins que le comportement et les enseignements de Jésus-Christ sont profondément pathogènes. Tendre l’autre joue, se considérer comme le dernier d’entre tous, se laisser frapper et humilier sans rien dire alors qu’on s’estime dans son bon droit, aimer ses ennemis et se haïr soi-même ne sont pas des comportements permettant une physiologie saine d’un individu ou un d’un peuple.

    Bien que le christianisme ait disparu de la sphère publique en Europe nous pouvons que déplorer que son humilité désastreuse sévit toujours chez les Européens. J’en veux pour preuve ce témoignage décapant du journaliste Laurent Obertone racontant que pour établir son livre, il recueillit le témoigne de nombreuses victimes de crimes atroces, qui bien que violées ou violentées, n’avaient de cesse de trouver des excuses à leur bourreau tout en se reprochant d’avoir été des objets de tentation ! D’ailleurs la repentance perpétuelle dans laquelle n’arrête pas de se vautrer la France ne serait-elle pas à l’image du chrétien qui se considère comme le dernier d’entre tous?

    Le Docteur Wendell Watters démontre très bien dans son livre intitulé « Mortelle Religion » la nocivité d’un tel état d’esprit. C’est en réalité une profonde estime de soi éprouvée individuellement ou collectivement qui permet une bonne psychologie et un comportement épanoui.

    De plus cette estime de soi aide bien plus que l’auto-dénigrement à s’ouvrir aux autres et les apprécier. Dans le monde antique, Homère, Hérodote et Sophocle nourrissaient une réelle affection pour les peuples étrangers ou ennemis asiatiques

    2) Le reniement des racines

    En plus du repentir mortifère le Christ incite au déracinement par le reniement de notre nature humaine. Pourquoi ? Car puisque celle -ci est pécheresse, il est de notre devoir de s’en débarrasser le plus possible afin de s’unir à Dieu. Ce principe du reniement est déjà à l’œuvre dans l’Ancien Testament où Abraham doit renoncer à ses dieux, sa terre natale et à son nom d’origine, Abram, pour être accepté par le nouveau Dieu unique lui promettant en échange une Terre promise. Avec le Christ cette Terre promise devient le Paradis et le reniement n’est plus géographique mais intérieur et individuel. « Celui qui n’est pas capable de renier son père ou sa mère (donc ses racines, sa famille, son clan, son sang) à cause de moi n’est pas digne de moi ».

    Il ne faut donc pas s’étonner que ce soit la Fille Aînée de l’ Église qui inventa avec Descartes puis les Lumières le principe de l’Homme abstrait sans attache ni racine, ferment de l’Homme révolutionnaire de 1789, du Communiste (qui doit renier ses attaches matériels et sociales), de l’Aryen (espèce d’élite anglo-germaine aux attributs physique et intellectuelle surhumains) ou du Zombie multiculturel et unisexe (qui doit renier ses origines biologiques notamment par le métissage généralisé afin de consommer indéfiniment dans un univers de super marché) ; tous devant bannir ce qu’ils sont pour atteindre non plus le Paradis mais sa laïcisation recyclée en fin de l’Histoire sur Terre procurant le bonheur universel à tous les hommes uniformisés.

    3) Le dogme universaliste

    En plus d’un exemple discutable vient se greffer le problème de Vérité unique inhérente à tous les monothéismes. En quoi le monothéisme qu’il soit juif, chrétien ou musulman est par essence une erreur ? Parce que comme dit un dicton indien « le Un est faux ». En d’autres termes la philosophe Anna Arendt pétrie de valeurs antiques souligne que « la Loi de ce monde est la pluralité ». Une simple observation du monde par le croyant lui fait comprendre que Dieu veut la multiplicité ; Lui qui a créé la diversité des galaxies, des planètes, des races, des peuples, de la faune et de la flore, etc.

    Prenons le cas de la différence ethnique: obligatoirement niée par les monothéismes, même celui d’Amour, afin de pouvoir répandre leur foi dogmatique. Ainsi nous arrivons à des aberrations causant de grandes souffrances inutiles qui auraient été évitées par les polythéismes acceptant la multiplicité de la Création.

    Par exemple, selon le diplomate et historien André Selliers, le christianisme byzantin a beaucoup martyrisé les Coptes sémites qui lassés se sont tournés vers les conquérants musulmans pour un malheur encore plus grand. Pourquoi ? Car l’écrasante majorité des Sémites n’ont jamais personnifié leurs dieux païens à la différence des Européens comme ils n’ont jamais incarné leur Dieu chrétien, incarnation qui reste une spécificité européenne. C’est pour cette raison que les Sémites ont engendré les courants monophysites (Le Christ ayant une seule nature divine ou humaine et non les deux à la fois) tels que le nestorianisme ou l’arianisme. Or dans un polythéisme ces courants auraient trouvé toute leur place mais dans un monothéisme ou ne réside qu’ « un seul Dieu, une seul foi » (Saint Paul) toute divergence est qualifiée d’hérétique puis persécutée.

    Vous me direz, à juste titre, que l’Empire Romain persécuta les Juifs et les Chrétiens, mais il le fit pour des raisons politiques et non religieuses, pour ce que les Chrétiens ou Juifs faisaient ou non et non pour ce qu’ils étaient. Persécuter quelqu’un pour ce qu’il est, s’avère être un amplificateur de violence qui agit même en temps de paix. De plus cette violence diabolisant l’ennemi conduit le vainqueur à vouloir non plus seulement l’échec du vaincu mais sa totale disparation permettant à la Seconde Guerre mondiale de produire des horreurs inégalées dans l’Histoire que ce soit de la part des régimes totalitaires comme des vainqueurs (cf. massacres de Dresde, exode des millions d’allemands de l’Europe de l’Est décidé par les puissances alliées, etc.)

    C’est à cause de cette pensée binaire, Bien/ Mal, issue de la vérité unique monothéiste (encore dernièrement le Pape François expliquait que toute personne ne confessant pas le Christ confesse Satan, diabolisant ainsi 6 milliards d’êtres humains) que la colonisation du monde au XIXème siècle par les Européens pourtant animés de bonnes intentions fut désastreuse et que nous en payons aujourd’hui lourdement les conséquences qui permirent entre autre l’explosion démographique démentielle et par contre coup l’invasion migratoire.

    Prenons la colonisation française en Afrique : elle s’intensifia à l’avènement de la IIIème République laïciste véhémente vis-à-vis du catholicisme. Pourtant son hostilité ne l’empêcha pas de se soustraire à la pensée binaire monothéiste laïcisant simplement le principe de Vérité unique à la sauce républicaine d’égalité et d’assimilation, permettant à Jules Ferry de dire cette ineptie : « la race supérieure ne conquiert pas pour le plaisir, dans le dessein d’exploiter le faible, mais bien de le civiliser et de l’élever jusqu’à elle ». Dans cette phrase, la logique monothéiste apparaît dans toute sa splendeur : le mépris des peuples aux cultures différentes et le désire de les assimiler à la sienne qu’on croit supérieure.

    Conception partagée par les missionnaires chrétiens qui pour convertir les Africains durent briser leurs spécificités culturelles. Il en est de même avec l’Inde britannique comme le révèle l’indianiste Alain Daniélou ou avec l’Amérique latine comme le soutient le diplomate Jean Soler.

    II) La vision polythéiste.

    Un système polythéiste produit exactement l’inverse du christianisme. Premièrement puisque le monde est consubstantiel à Dieu par conséquent les lois naturelles (physiques, biologiques, etc.) ne sont pas déchues mais sacrées. Donc l’homme n’a pas besoin de se renier pour s’unir à Dieu mais au contraire doit accomplir entièrement ce qu’il est en tant que membre d’un sexe, d’une race, d’une ethnie, d’un peuple et d’une famille conditionnant son individualité ; « deviens ce que tu es » est l’injonction fondamentale pour tout polythéiste désirant participer au divin.

    De plus la vision polythéiste respectueuse du réel impose la protection de la diversité raciale, des peuples et cultures. Nous pouvons les dominer politiquement mais en aucun cas leur imposer notre vision du monde. C’est pour cette raison que l’Empire Romain, qui n’était pourtant pas tendre, réussira à faire coexister pendant 400 ans des cultures très diverses à qui été laissés leur langue, dieux et système juridico-social.

    A l’opposé, les Empires carolingien, napoléonien, français de la colonisation (et même l’Union Européenne qui se craquelle déjà) trempés dans l’esprit monothéiste laïque ou religieux n’ont eu que des durées éphémères pour avoir voulu niveler les entités dominées au conquérant, laissant derrières leur effondrement le néant. L’invasion-immigration n’a lieu qu’en Occident où est refusé sous principe égalitaire du Un toute différence entre les hommes charriant toujours plus son lot de désœuvrés dans des banlieues croulant indéfiniment sous la violence ! Quiconque refuse la réalité diverse et belle du monde engendre le chaos.

  • Gisèle , 4 mai 2013 @ 15 h 26 min

    Connaissez vous les ” 14 besoins ” de Virginia Henderson ???

  • Pierre-François Ghisoni , 4 mai 2013 @ 15 h 37 min

    Bonjour,

    Votre commentaire-tribune est très riche, et stimulant pour l’esprit, que l’on soit d’accord ou non, soit dans l’ensemble, soit par segments de pensée. Je suis sûr qu’il va faire grincer des dents, mais cela n’a pas d’importance, ou plutôt si, car il vaudrait mieux qu’il agite des neurones. Permettez que pour aujourd’hui, je me contente de quelques lignes de réponse, non par mépris mais au contraire, car je manque un peu de temps. (acceptez l’euphémisme).
    Cela dit vous rejoignez un de mes axes de recherche sur les failles d’une certaine dérive des pensées chrétiennes. (Moi aussi je vais faire grincer des dents, dommage !). Bien sûr votre approche des monothéismes mérite aussi d’être entendue.
    Mais au fond, tout cela ne prend-il pas son sens complet qu’en fonction des personnalités qui en reçoivent l’héritage ? Car le mot “christianisme” n’aurait aucun sens s’il n’y avait pas de “chrétiens” préalables et ultérieurs pour le traduire en actions et en pensées (chacun adaptera ce schéma pour la religion ou le groupe de son choix et pour leurs adeptes).
    En contrepartie, il existe des systèmes qui embrigadent les personnalités les plus indépendantes.
    Comme vous le voyez, je n’ai pas de solution miracle à proposer, ni de mépris à vous imposer (comme certains vont le faire).
    En quelque sorte, je ne crois pas qu’il y ait de système parfait, et je suis prêt à penser que même dans un tel cas, rien n’empêcherait que s’y développent des idées folles.
    Petite note au passage (je suis déjà trop long) : à la fameuse joue atteinte, j’ai plutôt tendance à répondre “sèchement”. Décidément, la perfection n’est pas de ce monde, et surtout pas en le mien.
    PS : j’entends de l'”Heidegger” derrière vos propos. Suis-je dans l’erreur ?

  • PAD , 4 mai 2013 @ 16 h 00 min

    Très bien merci beaucoup pour votre commentaire modéré et intelligent, comparé à certains qui m’ont déjà traités de nazie!

    Bien sûr que le monde est imparfait et c’est pour cette raison qu’il faut choisir les représentations qui font le moins de dégât dans le subconscient.

    Ce qui est bien dans le paganisme est que toute action ou formation de pensée se fait en fonction d’une constatation empirique de la réalité. Tout le problème depuis deux siècle, c’est à dire depuis que le christianisme est mort mais en mourant s’est approprié sans Dieu la mentalité publique est qu’il est fondé sur des abstractions dans lesquelles sont susceptibles d’être engendrés des pensées ou idéologie ayant aucun lien avec le réel.

    Il me semble que Dieu nous a pas donné la partie émotionnelle du cerveau (partie gauche) pour créer de pure abstractions mais au contraire pour sacralisé le réel constaté par la partie droite dite rationnelle.

    Bien à vous et merci encore pour votre intérêt!

    Ps: Ce sont des gens comme vous qui pensent qui redresserons la France, il serait donc dommage que vous partiez sur une île!

  • Pierre-François Ghisoni , 4 mai 2013 @ 16 h 05 min

    La mise en forme en listes fonctionnelles hiérarchisées est une bonne leçon de conduite développée par des esprits souvent anglo-saxons. Il faut autant s’en servir que ne pas en être esclave (une discussion trop longue ici). Mais négliger une check list, (en anglais) c’est se condamner obligatoirement à oublier une action fondamentale un jour de grande presse ou de grande fatigue. Bien entendu, avant cette erreur, les esprits imbéciles diront toujours : “Vous n’y pensez pas ?” Et les mêmes, après l’erreur s’interrogeront toujours : “Qui aurait pu imaginer ?…”

    Il a fallu bien du temps pour que cette pratique entre dans les hôpitaux français? Exemple historique vécu : à la surprise générale, le Pr Lucien Léger, célèbre et redouté chirurgien de l’hôpital Cochin invita un commandant de bord d’Air France à venir nous expliquer ce qu’était et à quoi servait un “check up”. C’était en 1968.
    Très souvent nous élaborons nos propres check ups sans oser le dire. Nous sommes Français donc intelligents, donc nous faisons confiance à notre raison. Repensons-y après deux nuits sans sommeil. Et voyons le résultat.

    Mais pour revenir à l’île, je penserais plutôt à développer la pyramide des besoins de Maslow (et ne croyez pas que ma réponse soit une fuite). Je reprendrai cela en détail.
    Mais en tout cas, merci d’avoir compris l’idée.

  • Pierre-François Ghisoni , 4 mai 2013 @ 16 h 18 min

    Attendez, je ne suis pas encore parti. Je pose (je crois que je peux dire “nous posons”) politiquement, de façon nationale et internationale, notre diagnostic et notre opposition. Si d’autres options me paraissaient viables, elles seraient bienvenues. L’ennui (je crois être bien plus lucide que pessimiste) est que je ne les vois pas se profiler, et qu’à force de discuter en privé avec des militaires, des témoins, des fiscalistes, des économistes, des historiens, etc, mes craintes grandissent.

    Ce que je peux vous dire c’est que je n’ai pas écrit la moitié de ce que je pense pour ne pas risquer de diviser certain mouvement. Mais j’ai écrit ce que je voyais le 24 mars, ici même. Je serai présent les autres jours de grande manifestation, comme je le suis dans certaines “petites” (pas toutes). Quoi qu’il en soit, l’île, est l’idée (difficilement réalisable) du fameux jardin à cultiver. Mais il faut d’abord en ressentir la nécessité, et sur mon lopin, il n’y aura pas de ballons roses. En tout cas, pas de mon fait.

    Mais revenons au fond de votre article. Décidément, votre pensée me plaît, spécifiquement votre “regard”, si j’ose dire, sur les sentiments, qui, pour moi, sont une des zones de risque de notre développement humanoïde. Si ont doit être traité de nazi pour oser penser cela, c’est que les nazis ont trouvé des adeptes qui s ‘ignorent.

  • Bastide V , 4 mai 2013 @ 22 h 46 min

    Un appel à Marine Le Pen: ne m’oublie pas! par Marie Neige Sardin
    Marine, je t’ouvre mon cœur car je ne suis pas certaine d’être encore en mesure de le faire au 1er mai 2014, tant la vie devient impossible en ma commune du Bourget.
    Par Marie Neige Sardin (Libraire Résistante au Bourget)
    J’aimerais, sans prétention aucune, rester dans ton souvenir et dans celui de notre peuple, comme une petite clochette porteuse d’espoir certes, mais surtout d’une volonté sans faille de résister à toutes menaces, pour une nation que je chéris au plus profond de mon âme : la France.
    Nous nous sommes entrevues quelques minutes, un éclair dans mes ténèbres qui, aujourd’hui encore, guide chacun de mes pas au travers d’une ville marécageuse infestée de crocodiles et de serpents. J’ai mal de me sentir impuissante à enrayer cette évolution qui consiste à chasser une population pour en installer impérialement une autre.
    Mon cœur saigne quand des anciens combattants viennent se confier dans mon échoppe et me dire tout ce qu’ils subissent afin de les pousser à mettre en vente leurs pavillons. Dans leur rue, ils sont les deux derniers propriétaires blancs, chrétiens, décorés de la Croix de guerre. Je ne te donne que les exemples les plus soft : excréments dans leurs boîtes aux lettres, jets de pierres, de canettes dans les vitres en pleine nuit, saccage de leurs jardins, tags sur les murs fraîchement repeints….
    Leurs yeux sont embués de larmes, ils éprouvent une honte profonde, celle de ne plus avoir vingt ans pour en découdre et résister encore à mes côtés ! Me laisser ici, au milieu de nulle part, comme ils disent, est pour eux un véritable déchirement, car nous savons que malheureusement, nous ne nous reverrons pas. Je demeure aux avant-postes, non par sacrifice, non par renoncement à une vie plus sereine, mais par amour de ce temps d’avant ne demandant qu’à renaître et qui nous va si bien au teint, à nous les filles de la patrie.
    J’ai pris le temps d’écouter ton discours depuis la librairie où je suis emprisonnée ; j’ai entendu la lumière de ton cœur et ressenti le besoin de m’asseoir, là, juste à côté de toi, pour quelques instants encore.
    Nul ne sait la profonde solitude dans laquelle je me trouve, et toi encore moins ; ceci n’est point de votre faute à tous, puisque je n’en parle jamais.
    Pourtant, à l’heure où certains se retrouvent, se regroupent ou se rencontrent, je me souviens de ma vie d’avant : celle d’une femme, d’une mère libre, heureuse, emplie par la vie et son métier. Je suis en deuil de moi-même, comme toutes les victimes qui, un jour, regrettent d’avoir survécu.
    Si je tente d’exprimer ce manque, l’on me rétorque « que l’on ne peut pas pleurer tout le temps et qu’il faut aussi savoir rire, déconner, que cela fait du bien… » Je referme alors bien vite ma coquille afin de me protéger de la suite, tant je la connais par cœur. La société ignore juste que le viol collectif, plus tout le reste, a détruit tout un pan de mon âme, de mon être et que le dérisoire, l’insouciance qui vont si bien à une femme, ont déserté ce corps que je traîne désormais comme un boulet.
    Point de mari, point d’ami(e)s, point de confident(e)s, plus mon animal de compagnie emporté par leur haine, point de regard compréhensif ou de main tendue, point de caresses, point de bras où s’épancher, point d’écoute, point de tolérance ; juste des coups, des insultes, des menaces, des critiques, des jugements et parfois une nuée de pigeons heureux de me voir parce que j’écrase du pain pour eux… mais pour combien de temps encore ?
    Marine, garde ma clochette au creux de tes mains, protège-la, moi, je retourne au combat.

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