Éric Zemmour : «Hollande accuse le chef de la France libre d’être un massacreur, rien que ça !»

Le Zemmour du vendredi. Le fait que François Hollande a reconnu « la répression sanglante” du 17 octobre 1961 et rendu hommage aux Algériens tués, “a choqué” Éric Zemmour. Le chroniqueur réac’ explique pourquoi, ce matin sur RTL :

On sait désormais que François Hollande, à l’ENA, avait choisi comme spécialité la fiscalité, et non l’histoire. Déjà, il y a quelques mois, pour l’anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv, il avait évoqué un crime de la France en France, oubliant seulement, une peccadille, qu’à cette époque, la France avait été vaincue par l’armée allemande, que Paris était dans la zone occupée et que la police française n’avait pas d’autre choix que d’obéir à l’Occupant.

Laurent Bazin : Certains ont quand même désobéi, Éric…

EZ : Non, si vous m’interrompez, on peut partir pour trois heures. Certains n’ont pas désobéi, certains ont prévenu des juifs. La police française était réquisitionnée.

LB : Je vous laisse continuer.

EZ : Voilà ! C’est même pour cette raison, justement, on y vient, que le Général de Gaulle était parti à Londres, pour incarner une France vraiment libre et souveraine. Si Vichy était la France, De Gaulle n’était qu’un général factieux condamné à mort. Mais Hollande reprenait là l’œuvre de repentance entamée par son vrai maître, Jacques Chirac. Repentance que François Mitterrand avait toujours refusé avec une rare véhémence. “Ceux qui demandent ça, avait dit Mitterrand, n’aiment pas la France”. L’élève Hollande dépasse cette fois son maître Chirac qui conservait, malgré tout, au fond de lui, un reliquat de surmoi gaulliste. Après Pétain, c’est le Général de Gaulle qui se retrouve dans son collimateur. Hollande ne peut se cacher derrière le Préfet Papon, qui a le dos large, mais n’était qu’un fonctionnaire. En 1961, le chef de l’État s’appelait Charles de Gaulle et son Premier ministre, Michel Debré. Hollande accuse donc le chef de la France libre d’être un massacreur, rien que ça !

“La population algérienne n’est pas dupe : elle sait que le FLN, en difficulté, tape toujours sur la France, pour redorer son blason et faire oublier son incurie. Elle découvre que, chez l’ancien colonisateur, c’est la même chose… et toujours sur le dos de la France.”

LB : François Hollande dit précisément qu’il reconnaît les faits, qu’il rend hommage aux victimes. Et après tout, ces faits sont établis par les historiens…

EZ : Oui, l’Élysée a cru habile, dans cette affaire algérienne, de jouer sur les mots. Un hommage n’est pas une contrition, une reconnaissance n’est pas une repentance. Mais le simple fait d’évoquer une sanglante répression donne satisfaction à une vieille revendication du FLN. Or, il faut rappeler que les indépendantistes algériens sont des spécialistes de la manipulation des chiffres qu’ils enflent sans précaution quand il s’agit de se victimiser. Cette manifestation, qu’on nous présente aujourd’hui comme pacifique, avec des trémolos dans la  voix, était interdite. C’était simplement une sédition contre l’État. Le Général de Gaulle ne plaisantait pas avec l’État. Dans le même temps, les soldats français du contingent envoyé en Algérie servaient de cibles aux amis des manifestants pacifiques de Paris et des civils aussi mourraient dans des attentats sanglants. À Paris, les principaux morts algériens n’étaient pas victimes de la police française mais des raids lancés par le FLN contre ses rivaux du MNA ou des Algériens qui avaient choisi de rester fidèles à la France. C’était la guerre, mais François Hollande ne semble pas le savoir. Mais il prépare dans les meilleures conditions possibles son prochain voyage en Algérie : le président Bouteflika adore jouer avec la culpabilité coloniale française, nous comparer aux nazis, établir des rapprochements oiseaux avec Oradour et demander une officielle repentance. Avec Hollande, il a trouvé un client idéal. La population algérienne n’est pas dupe : elle sait que le FLN, en difficulté, tape toujours sur la France, pour redorer son blason et faire oublier son incurie. Elle découvre que, chez l’ancien colonisateur, c’est la même chose… et toujours sur le dos de la France.

Lire aussi :
> Quand la gauche confond mémoire et histoire, par Christian Vanneste

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20 Comments

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  • Aaron , 20 octobre 2012 @ 14 h 09 min

    Je crois que le Général mettait la “raison d’Etat” au-dessus de tout.
    En vertu de ce principe, il y a pour tous les chefs d’états des résolutions, des options difficiles à prendre sur le plan moral, mais nécessaires.

  • Aaron , 20 octobre 2012 @ 14 h 14 min

    J’avais déjà entendu parler de ce triste individu qu’est Stora sur d’autres sites.
    Au vu de ses origines il n’a pas de quoi être fier….L’Histoire démontre une fois de plus, qu’en tous temps, sous presque tous les régimes, il a eu des traîtres à leur patrie.

  • db30asp , 20 octobre 2012 @ 18 h 31 min

    Le dossier intitulé “La légende du 17 octobre 1961” paru dans le Hors Série no.4 (Printemps-Eté 2012) de la revue “La Nouvelle Histoire” (www.la nrh.fr ) démystifie avec précision ces soit-disants massacres du 17octobre 1961.

    Par la même occasion,les lecteurs de ce site pourront lire avec profit des dossiers tels que:”Au commencement étaient les Berbères” ,”L’Afrique Romaine” ,”La Conquète musulmane et arabe” (avec la différence entre arabisation et islamisation) ,”La Régence turque ” , “1793-1871:Chronologie de la conquète (française) ” et bien d’autres .

  • Richard , 20 octobre 2012 @ 19 h 46 min

    Bravo M Zemmour, Avec un Président comme nous avons, repentance toujours repentance mais qu’il parle en son nom, pas au nom de la France,Il y en a marre, il ferait mieux de s’occuper de notre dette
    Avec le rapport de M gallois, qui n’est pas pour nous rassurer je lui fais confiance en ce domaine
    plus qu’au gvt!!!

  • Richard , 20 octobre 2012 @ 19 h 49 min

    Sur ce site on ne peut pas dire la vérité!!! nous sommes censurés

  • Jean-Claude , 20 octobre 2012 @ 21 h 22 min

    La raison d’état imposait-elle de livrer la population de l’Algérie aux tueurs du FLN ? Le référendum du 28 septembre 58 était assez parlant puisqu’en Algérie le OUI l’a emporté avec 96% des votants, ce OUI sous-entendant, comme de Gaulle l’avait rappelé, le maintien de l’Algérie dans la France. La “raison d’état” ne justifie pas de livrer des personnes qui se sont compromises en vous faisant confiance, après les avoir désarmées, au couteau des tortionnaires et aux tortures les plus abominables. Je ne suis pas pied-noir et pourtant je considère bien cet homme comme un “massacreur”. Comme il l’a été également pendant la 2ème guerre mondiale. Assez de mythologie concernant ce malade mental.

  • million , 23 octobre 2012 @ 0 h 28 min

    Merci Zemmour d’éclairer nos lanternes, bravo enfin un hournaliste propre et lucide.

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