Nouvelles pressions européennes sur la Hongrie

La Commission européenne, le Conseil de l’Europe et les États-Unis exercent de nouvelles pressions sur ce petit État d’Europe centrale de 10 millions d’habitants dirigé par le gouvernement conservateur du Fidesz, le parti du premier ministre Viktor Orbán. Début mars, José Manuel Barroso a fait part dans une conversation téléphonique avec le premier ministre hongrois de ses « craintes » que les nouvelles modifications de la constitution hongroise puissent être contraires aux règles européennes et aux principes démocratiques. La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté appelé le gouvernement hongrois à user de manière responsable de la majorité des deux tiers dont il dispose au Parlement.

Pour Viktor Orbán, les objections des institutions européennes pourraient être discutées si elles s’appuyaient réellement sur des points concrets, ce qui n’est pas le cas selon lui. Et si le 12 mars les leaders de certains groupes politiques du Parlement européen ont demandé à la Commission européenne de contrôler si les modifications de la constitution hongroise ne portaient pas atteinte aux règles de la démocratie et de l’État de droit, Martin Schulz, le président socialiste du Parlement européen, a dû reconnaître qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour affirmer aujourd’hui que la Hongrie ne respectait pas les valeurs démocratiques inscrites dans les traités de l’UE.

Va-t-on avoir un remake des attaques politiques et médiatiques qui s’étaient déchaînées début 2012 au moment de l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution hongroise ? Une nouvelle constitution remplaçant tardivement une constitution datant de l’époque stalinienne et rafistolée au fil des années depuis la chute du communisme.

Les modifications adoptées le 11 mars par le Parlement hongrois permettent au Parlement de décider à quelles organisations l’État hongrois reconnaît le statut d’Église (il existe aujourd’hui environ 300 Églises en Hongrie, le Parlement prévoit de réduire ce nombre à 30). Elles interdisent les campagnes électorales dans les médias commerciaux et elles autorisent les collectivités locales à sanctionner les personnes sans domicile fixe qui dorment et laissent leurs affaires dans certains lieux publics. Pour le gouvernement hongrois, les centres d’accueil ont suffisamment de place pour accueillir toutes ces personnes et personne n’est obligé de dormir dans la rue, et il s’agit de contraindre les collectivités locales à fournir un toit aux personnes qui n’en ont pas. Une autre modification permettra d’obliger les étudiants à travailler en Hongrie pendant une durée au moins deux fois égale à celle de leurs études ou à rembourser la moitié du coût de leurs études.

Ces modifications de la constitution hongroise doivent permettre au Fidesz de contourner des décisions récentes de la Cour constitutionnelle hongroise qui avaient déclaré inconstitutionnelles des lois du Parlement allant dans le même sens. Une des modifications de la constitution adoptées cette année interdit d’ailleurs à cette Cour constitutionnelle de s’appuyer sur sa jurisprudence antérieure à l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution de 2012.

Si la Hongrie est régulièrement attaquée par les élites politico-médiatiques européennes, c’est aussi parce que le gouvernement du Fidesz, qui dispose avec sa majorité des deux tiers d’un mandat pour modifier la constitution comme il l’entend et qui reste très populaire auprès des Hongrois, mène une politique hors-norme : impôt sur le revenu linéaire à 16% pour tous les citoyens, impôt sur les bénéfices des PME à 10 %, des réductions d’effectifs importantes dans l’administration, des allocations familiales indépendantes des revenus mais moins d’aides sociales pour les plus pauvres, la mention de Dieu et des racines chrétiennes de la Hongrie dans la nouvelle constitution, la définition dans la constitution du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme et aussi la mention du droit à la vie de la conception à la mort naturelle. Autre motif de critique, si le gouvernement Orbán a retardé l’âge de la retraite pour tous, il l’a avancé pour les juges pour se débarrasser plus vite des magistrats formés à l’époque communiste. Dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, la présence de ces magistrats habitués à prendre leurs ordres auprès du pouvoir en place et à rendre des verdicts très politiques reste un sérieux obstacle à une vraie démocratie. Ce problème a été mis en évidence à l’occasion d’un récent scandale judiciaire en Pologne.

Cependant, malgré le feu des critiques, la politique du parti conservateur hongrois semble porter ses fruits : chômage en baisse, natalité en hausse, réduction du déficit budgétaire en dessous de la barre des 3 %… Une situation qui contraste avec ce qui se passe dans les pays qui appliquent les plans de rigueur européens, ceci alors que la situation économique et budgétaire héritée des socialistes en 2010 était véritablement catastrophique et que la Hongrie était alors dans une situation nettement plus défavorable que l’Espagne, pour ne citer que l’exemple d’un pays qui applique à la lettre les recommandations européennes et dont le gouvernement « de droite » a choisi de trahir ses électeurs en renonçant à ses valeurs et en entérinant la révolution sociale du gouvernement Zapatero, notamment le « mariage » et l’adoption pour les homosexuels.

En 2012, la Hongrie s’est même payé le luxe de refuser l’aide du FMI, considérant ses conditions comme inacceptables et nuisibles pour le pays.

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31 Comments

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  • Charly , 21 mars 2013 @ 18 h 07 min

    Surtout si la Russie est obligée d’abandonner sa base méditerranéenne de Syrie…

  • Nordine , 21 mars 2013 @ 18 h 42 min

    Voilà un pays qui résiste à l’UERSS,à l’empire occidentaliste mondialiste,de quel droit cette europe dictatoriale et les usa s’occupent des affaires internes d’un pays souverain comme la hongrie?Que les américains s’occupent de leurs affaires internes au lieu de vouloir imposer un modèle faussement démocratique,non ce que veut l’empire us avec son délire messianique est d’imposer au monde entier une unification politico-juridico-marchande au niveau mondial,pour créer le paradis artificiel de l’oligarchie occidentale scélérate,avec la volonté de créer un homme unidimensionnel et sans patrie.

  • Jean de Sancroize , 21 mars 2013 @ 18 h 45 min

    Eh oui ce n’est pas l hongrois Sarkozy qu il nous aurait fallu en 2007, mais l hongrois Orbàn.

  • Marie Genko , 22 mars 2013 @ 8 h 58 min

    Merci Goupille!

    J’ajoute simplement que les Hongrois sont des Catholiques pratiquants!
    Il en va toujours de même: une Foi forte pour une Nation forte…

    Amitiés Marie

  • Luiz , 22 mars 2013 @ 9 h 16 min

    N’oublions pas l’histoire de l’Hongrie. Peuple extraordinaire de braves et résistants. Puis 1956 et l’épisode de l’invasion soviétique. Actuellement l’invasion subie par l’Hongrie nous éclaire sur le character TOTALITAIRE DES EUROPEISTES(BIEN TROUVÉ) . Le premier empire soviétique est tombé, le Europeiste tombera, dés que les peuples se rendront compte que la plupart des pays sont occupés et que leurs “élus” sont des collabos. Je ne peux pas, en aucun cas considérer Le Pinguin et ses pinguines et pinguins comme nos dirigeants; il ne sont que les collabos des occupants.
    Bravo à l’Hongrie!

  • Helvète , 22 mars 2013 @ 11 h 29 min

    La France devrait donner l’exemple en reprenant sa Liberté face à cette union des républiques socialistes soviétiques européennes dirigée par le “viertel reich; Malheureusement la France n’est plus qu’un conglomérat de “petits bourgeois” soucieux de leurs misérables petits intérets !
    En Hongrie, Orban a été persécuté sous le régime communiste, il a remplacé la constitution de l’époque communiste par une autre plus respecteuses des Hommes. Evidemment cela ne peut que déplaire aux calamiteux petits dictateurs de bruxelles. Vive la Hongrie et son Peuple courageux, souvenons nous qu’en 1956 ils se sont révoltés contre leurs tyrans. Nous autres occidentaux, défenseurs de la liberté, donneurs de leçons, nous avons volé à leur secours ? Que nenni, comme d’habitude, nous les avons lachement abandonnés à leurs bourreaux.

  • Hartiel , 22 mars 2013 @ 18 h 19 min

    Tout à fait d’accord avec Helvete. La Hongrie a été un des premiers pays, sinon le premier, à se révolter contre lEmpire Soviétique. Souvenons nous avec respect du sort d Imre Naje en 1956

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