Crise : les tentations du pire

par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.

Ce qu’on appelle communément la crise est en fait la conjonction de plusieurs crises qui éclatent simultanément en plusieurs points du globe. Avec des économies largement mondialisées, les crises s’entretiennent mutuellement, ce qui rend leur règlement plus difficile. Mais il faut savoir sérier les problèmes. Les Etats-Unis sont confrontés à un réel problème d’équilibre de leurs finances publiques (ce qui n’est pas nouveau). Mais l’économie américaine a suffisamment de ressources et le dollar reste malgré tout suffisamment fort pour que les Etats-Unis s’en sortent sans trop de difficultés. 

Le problème de la zone euro est beaucoup plus préoccupant. Les pays de la zone – l’Allemagne mise à part – sont asphyxiés par des déficits publics de plus en plus difficiles à combler du fait que leur économie est complètement anémiée par l’euro. On constatera d’ailleurs que la crise financière en Europe frappe presque exclusivement les pays de la zone euro. Personne ne parle de crise pour la Suisse, le Danemark, la Suède, la Norvège qui ont conservé leur monnaie nationale. Cette réalité met à nu le bobard de l’euro qui devait nous apporter la stabilité et la croissance.

Si la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal n’étaient pas dans la zone euro, ils pourraient s’en sortir par une dévaluation qui leur permettrait de remettre leur économie à un niveau compétitif. Enfermés dans la zone euro, ils n’ont d’autres solutions que d’attendre une aide massive venant des autres pays de la zone. Mais cette aide fragilise les pays donateurs qui sont eux-mêmes fortement endettés comme la France. La mutualisation des dettes au niveau européen que d’aucuns présentent comme le remède est en réalité la pire car elle ébranle l’ensemble. La faiblesse des uns devient la faiblesse de tous.

Pour empêcher cette fragilisation, les tenants de la cause européenne préconisent une politique de rigueur. Certes, il est souhaitable que les finances publiques soient en équilibre. Ce serait possible pour la France si elle mettait un terme au gaspillage insensé des deniers publics dilapidés par des opérations douteuses et des causes stupides. Mais la rigueur en soi n’est pas une solution car elle accroît des problèmes qui n’ont nullement besoin de l’être, en particulier celui du chômage.

Bref au lieu des interminables palabres, nous avons besoin aujourd’hui d’une politique de redressement national conduite avec vigueur. Le nouveau gouvernement qui a pris la direction des affaires au mois de juin en Finlande à la suite des dernières élections législatives a pris des mesures pour remettre en ordre les comptes publics. Le traitement des ministres a été réduit de 5%. Exemple à méditer.

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1 Comment

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  • Anonyme , 13 août 2011 @ 21 h 11 min

    leurs excellences nos elites n accepteront jamais de reduire leurs salaires , ils se battent a mort pour en arriver la ou ils sont , alors imaginer une seule seconde qu ils pourraient renoncer a une partie de leurs privileges et rentes , il n y faut pas songer , la rigueur c est juste bon pour la plebre , pas pour eux!

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