L’effondrement d’un système

par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.

Il existe toujours des arguments pour minimiser un événement. Les représentants de l’UMP en font large usage dans leurs commentaires des élections cantonales dont le premier tour est intervenu dimanche 20 mars. Ce sont des élections locales qui permettent de donner un avertissement à la majorité sans nécessairement la remettre en cause lors des élections nationales. Le fort taux d’abstention qui s’est vérifié une fois de plus, la personnalisation des scrutins sur des micro-territoires rendent incertains les jugements globaux. Tous ces arguments ont une part, une petite part de vérité.

Pourtant le fort mouvement enregistré lors de ce premier tour n’a rien à voir avec une saute d’humeur de citoyens en colère. Pour le comprendre, il faut avoir en mémoire le fonctionnement de notre système politique. Depuis des décennies, le pouvoir en France est confisqué par deux partis, l’UMP et le PS dont les dirigeants au plan national affichent des profils identiques (dominante d’anciens élèves de l’ENA) et dont les idées sont parfaitement interchangeables car elles s’articulent sur le même objectif : la soumission à l’hégémonie américaine par le truchement de l’Union Européenne.

Ce système ne pouvait évidemment se perpétuer. La France qui avait voté NON au référendum de mai 2005 ne pouvait supporter d’être toujours gouvernée par les mauvais apôtres du OUI. La mutation opérée par le Front National, sous l’égide de Marine Le Pen, a offert des espaces pour l’expression de ces votes nationaux que Nicolas Sarkozy avait su capter lors de la campagne présidentielle de 2007 mais que le Président oublia aussitôt après son élection.

Les cantonales constituent un vigoureux rappel à l’ordre. La France refuse de disparaître dans les vastes territoires d’une mondialisation ravageuse. Elle tient à son histoire, à sa personnalité, à ses racines. Elle veut – et c’est bien son droit – rester indépendante et libre. Elle rejette aujourd’hui une classe politique qui l’a abondamment trompée. Elle attend pour demain la grande Union de tous ceux qui veulent la servir.

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