Dans l’Ariège, des moniales construisent une église

Au Pesquié, on construit une église. Chose rare aujourd’hui où l’on a plutôt l’impression que les édifices religieux se vident. Cependant, dans un endroit reculé de l’Ariège, un lieu de culte sort de terre.
L’abbaye du Pesquié appartient à une communauté bénédictine installée dans les années 90. Mais qu’est-ce qui attire ces moniales qui, au vingt-et-unième siècle, se retirent dans la vie contemplative ?
Dans un documentaire de 26 minutes (« Une église pour l’éternité »), Louis-Marie Soubrier, Yvon Bertorello et Véronique Bréchot nous entraînent dans la vie quotidienne de ces sœurs qui occupent cette abbaye. C’est la voix de Michael Lonsdale qui narre de cette aventure anachronique.
Au contrefort des montagnes, les moniales travaillent à leur exploitation. Traire vingt vaches laitières, faire les foins, promener le troupeau, s’occuper du potager, travailler dans un atelier de reliure, tel est le quotidien de ces « bonnes sœurs ». A cela s’ajoute, bien évidemment, un temps de prière. « Ora et labora », (prière et travail), tel est le maître mot de la règle de Saint Benoît qui régit la vie de ces cinquante moniales.
Si les méthodes de travail se sont quelque peu modernisées, rien ou presque ne différencie la vie de ces moniales de celles qui les ont précédé durant les derniers siècles. En effet, le chant grégorien, chant traditionnel des abbayes et de l’Eglise, y demeure en bonne place, il semble même attirer des vocations en ce lieu reculé. La liturgie est célébrée en latin, langue traditionnelle de l’Eglise. Vie insoupçonnée aujourd’hui, cette abbaye bénéficie pourtant de nombreuses vocations, à tel point que les sœurs sont obligées de s’agrandir.
La salle qui sert actuellement de lieu de culte est appelée à devenir le futur réfectoire. Après 20 ans de travaux, les moniales se lancent dans la dernière phase de ceux-ci et non la moindre, la construction de l’église abbatiale. La première pierre a été posée et bénie par l’évêque de Pamiers. Mais comment ces femmes vouées à la prière et au travail manuel arrivent-elle à financer ce projet qui paraît tellement anachronique ?

 

 

 

 

 

 

 

« Nous sommes pauvres » confie l’une des moniales. Ce sont les dons qui permettent à celles-ci d’effectuer leurs travaux. « Comme au Moyen-âge nous avons besoin des dons ». Les donateurs, il semble qu’il y en ait quelques uns, puisque l’église commence à sortir de terre. Voila une idée bien singulière en tout cas, qui ne manque pas d’éveiller la curiosité et même une certaine admiration des profanes pour la foi inébranlable qui semble animer ces moniales dans leurs vies de prière et de labeur.
On comprend alors que France 2 diffuse une émission sur cette abbaye le mardi 29 mars 2011 à 22 h 40.

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