L’UMP perd ses fiefs au profit des candidats divers droite

Bertrand Devys battu à Versailles, Isabelle Balkany vaincue à Levallois-Perret, Marie-Cécile Ménard écrasée à Neuilly-sur-Seine. Dans ces fiefs traditionnels de la droite, tous les candidats UMP ont été battus par d’autres candidats de droite.
Que peut-on voir à de commun à ces trois défaites de la majorité présidentielle sinon une difficulté à s’implanter durablement dans les terrains qui sont devenus infertiles à force d’avoir été trop labourés. Ces défaites avaient été accompagnées de signes avant coureur.

A Neuilly-sur-Seine, on se souvient que l’actuel maire, Jean-Christophe Fromantin, qui vient d’écraser Marie-Cécile Ménard, candidate UMP sortante en recueillant plus de 70% des voix, s’était également présenté contre la majorité présidentielle en 2008 et avait remporté la mairie de Neuilly. Cette élection avait été un camouflet pour le Président de la République puisque la tête de liste n’était autre que le secrétaire général de l’Elysée, David Martinon. A cela s’ajoutait la défaite familiale. En effet, figurait en 3ème position sur la liste perdante, le propre fils du Président de la République, Jean Sarkozy. Le fief du Président lui échappe depuis 2008, les résultats des élections cantonales semblent le confirmer.


A Versailles, le candidat étiqueté UMP et conseiller général sortant, Bertrand Devys a été battu par un candidat du Parti Chrétien-démocrate (le parti de Christine Boutin). Celui-ci a bénéficié d’un report de voix quasi inespéré. En effet, le candidat UMP ayant réalisé un score de 33% au premier tour arrivait largement devant le candidat du PCD Olivier de La Faire, qui avait totalisé 16% des voix. Les reports dont a pu bénéficier le candidat chrétien-démocrate était principalement les suivants : les voix du Front national qui avait réalisé 14% au premier tour ainsi que celle s’étant porté sur le candidat divers droite Pierre-Etienne Valadier qui avait réalisé un score de 11%. Il s’est avéré que l’UMP ne capitalisait aucune réserve de voix pour le second tour et a vu le siège de conseiller général lui échapper. « Bis repetita placent » dit l’adage. On se souvient en effet que le même Bertrand Devys, toujours sous l’étiquette UMP avait été battu par François de Mazières (divers droite) dans la course à la mairie de Versailles en 2008. Deux sièges importants ont donc échappé à la majorité présidentielle dans une ville où la droite, tout étiquettes confondues, totalise régulièrement près de 80% des voix.

A Levallois-Perret, le fief des époux Balkany, réputés proches du Président, le réservoir électoral de l’UMP semble également se fissurer. Le candidat divers droite, Arnaud de Courson a battu, Isabelle Balkany au second tour des élections cantonales avec 53% des voix. Il a déclaré lundi matin sur Europe 1 qu’il s’agissait d’un « désaveu total de leur manière de faire. Quand elle a prôné l’arrivée du fils du président de la République à la tête de l’EPAD, moi qui ait voté pour Nicolas Sarkozy au second tour, je me suis dit que c’était le meilleur moyen de le faire baisser dans les sondages.»

« Désaveu total, »  ces résultats ont de communs qu’ils s’inscrivent dans le cadre d’élections locales (cantonales ou municipales), dans des villes où la droite est sûre de l’emporter. Lorsque les électeurs de droite ont le choix, il font celui d’une politique locale enracinée dans des valeurs traditionnelles de la droite.

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