Surendettement : et si on sortait du discours rabâché ?

Toute la presse en parle ce jeudi. La Banque de France (BdF) a sorti ses statistiques sur le surendettement au cours des 10 premiers mois de l’année 2010. On y apprend aussi qu’en février 2011, le nombre de dossiers a augmenté de 17% par rapport à décembre 2010, portant le nombre total de ménages surendettés à 900 000.

L’étude publiée par la BdF est plus qu’intéressante et nous vous recommandons de prendre le temps de la lire, plutôt que les pseudo analyses qui peuplent vos quotidiens ou les bulletins de vos radios. Bien sûr, nous y apprenons que les endettés sont de plus en plus nombreux et de plus en plus âgés; bien sûr nous y apprenons qu’ils sont essentiellement endettés via le revolving et non les crédits classiques; bien sûr nous y apprenons que les locataires, dont la part était déjà prépondérante parmi les surendettés, en représentent désormais 80%. Mais au delà de cela, c’est la vérité de la paupérisation de la France et de ses causes structurelles qui nous éclatent à la figure!

50% des surendettés sont rigoureusement sans activité professionnelle !

Oui, la cause n° 1 du surendettement, est bien la politique économique criminelle qui est menée dans ce pays depuis des dizaines d’années et qui a conduit tant et tant d’entreprises à mettre la clef sous la porte ou à délocaliser sous d’autres cieux leur activité! Les charges ont tué les emplois et multiplié les personnes dépendant… des charges collectées. Moins d’emplois en France entraînent, certes, moins de salaires pour les Français, mais aussi moins de charges pour indemniser les non-travailleurs. “La dégradation ainsi observée affecte plus particulièrement la part des dossiers assortis d’une capacité de remboursement négative qui passe de 35% en 2007 à 56% en 2010, soit deux fois plus qu’en 2001. Les causes de cette évolution sont sans doute à rechercher dans le faible niveau des ressources conjugué à une augmentation des charges (c’est nous qui soulignons). Qu’en termes administratifs ces choses là sont dites. Mais elles sont dites et écrites (page 4 de l’étude BdF). Les Français se paupérisent.

65% des personnes surendettées vivent seules !

Et ce n’est pas tout, le taux monte à 78% pour ce qui concerne les personnes orientées vers une Procédure de Rétablissement Personnel, c’est à dire, celles dont les situations que les commissions ont estimé comme présentant un caractère « irrémédiablement compromis » ! La aussi, soyons clair, la politique de destruction systématique de la famille a directement conduit à la paupérisation. Amusez vous, ne vous mariez pas, consommez, ne construisez pas, dépensez, n’économisez pas… et aujourd’hui pleurez ! Le conjoint que vous avez jeté au nom de votre sacro-sainte liberté n’est pas là pour vous soutenir, les enfants que vous avez préféré avorter plutôt qu’élever ne sont pas là pour vous soutenir et les gentils politiques démagos qui vous ont poussés dans cette situation sont maintenant aux abonnés absents ou essaient encore un dernier tour de piste dans le “toujours plus” suicidaire pour le pays.

La moitié (45.5%) des revenus des surendettés proviennent des prestations sociales !

Ce chiffre monte à 61% lorsque l’on ajoute aux prestations sociales stricto sensu les allocations chômage, comptabilisées par la BdF comme revenus du travail. Là encore, le constat est accablant. L’assistanat aliène ! Toute la politique sociale française qui nous est présentée par le consensus de droite et de gauche ne sert en rien à aider et à libérer les personnes et les familles dans le besoin. Ce système, outre qu’il coûte au pays le double des sommes qui sont redistribuées, ne fait que rendre dépendant et mettre sous perfusion des millions de Français dont la survie et l’existence ne dépendent que des allocations, des minimas sociaux, ou des pensions en tous genres.

Le total des dossiers traités sur les dix premiers mois de 2010 par la BdF représente plus de 6 Mds € !

Il faut regarder la vérité en face, la politique injustement qualifiée de “relance” qui a consisté à chercher des points d’activité économique dans la consommation individuelle plutôt que dans des mesures de reprise de la production, outre qu’elle a creusé le déficit commercial de la France qui ne produit plus de bien de consommation courante, a aussi provoqué un endettement lourd chez des Français qui ne voulait pas rester sur le quai du train de la dépense.

Rester dans l’analyse purement mathématique et statistique des données de la BdF évite à la grande presse d’aborder ces sujets. La palme de la langue de bois revient certainement à François Soulage, présenté dans le Parisien d’aujourd’hui comme un socialiste ancien conseiller de Michel Rocard, qui explique que “pour lutter contre le surendettement, il faudrait notamment que les banques et établissements financiers octroyant des crédits ou prêts revolving soient mieux informés des conditions financières des demandeurs afin d’éviter d’en arriver à une situation extrême de surendettement”. Salauds de pauvres ! La solution n’est certainement pas de leur donner du travail ni de les libérer de leurs chaînes sociales, non, la solution, versus technocrates énarques et socialistes, c’est de les empêcher d’emprunter !

Ce n’est pas encore demain que nos élus admettront que le surendettement n’est que le corollaire de la paupérisation et que la solution s’appelle “activité économique et industrielle”. Hélas !

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