Pour améliorer le niveau scolaire, il faut un langage pauvre, des bulletins gentils et des plats “du pays”

Comment restaurer la confiance entre les familles et l’institution scolaire ? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre les députés Aurore Bergé (La République en Marche) et Béatrice Descamps (UDI, Agir et Indépendants), qui rendent publiques mercredi les conclusions de leur mission flash « sur les relations école-parents ».

Les deux élues ont été désignées en octobre par la commission des Affaires culturelles et de l’Education pour mettre à jour les préconisations d’une précédente mission d’information, menée en 2014.

Aurore Bergé et Béatrice Descamps partent d’un postulat : selon elles, « les enseignants sont, plus qu’auparavant, issus des classes les plus favorisées de la population française » :

Lorsqu’ils sont affectés dans des quartiers difficiles, ils n’en sont le plus souvent pas originaires, ils n’en connaissent pas les spécificités et vivent de moins en moins là où ils enseignent.

(…)

Les deux députées recommandent également que les enseignants évitent de recourir à un vocabulaire « involontairement opaque ». Autre préconisation : éviter dans les bulletins scolaires les remarques « désobligeantes voire stigmatisantes sur le long terme pour l’élève et son orientation ».

Les deux élus mettent par ailleurs en cause « les réformes de l’éducation trop rapidement mises en application une fois la décision prise ». Selon elles, les enseignants et les personnels de direction « ne disposent pas toujours de la bonne information à donner aux parents », ce qui nuit à leur « crédibilité ».

Autre proposition : que les enseignants organisent des « prétextes inclusifs » et des « rituels positifs » pour favoriser le retour à l’école des parents qui se sont « éloignés » de l’institution scolaire. Exemple cité par les deux députées : la mise en place d’une « semaine du goût » qui pourrait permettre à « chaque parent d’apporter une spécialité culinaire de son pays ».

Enfin, les deux députées saluent le dispositif « devoirs faits » mis en place par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer. Celui-ci permet à chaque élève d’un collège public qui le souhaite de bénéficier gratuitement d’un temps d’étude accompagnée, en dehors des heures de classe, pour réaliser ses devoirs.

Mais, précisent Aurore Bergé et Béatrice Descamps, celui-ci doit encore faire l’objet d’un « approfondissement à la maison afin de ne pas conduire les parents à se désintéresser de ce qui est fait dans la classe ».

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