Pabolo Escobar, mon père

Les éditions Hugo Doc publient en cette rentrée littéraire « Pablo Escobar, mon père » de Juan Pablo Escobar, fils du chef d’une des plus grandes mafias que ce monde ait vue jusqu’ici. Nous avons eu l’occasion de lire l’ouvrage, qui sortira le 7 septembre, soit une semaine après la sortie de troisième saison de Narcos, qui racontait (dans les deux premières) la vie et la mort du parrain du cartel de Medellin.

Les éditeurs écrivent d’ailleurs pour présenter ce livre qu’il raconte « ce que la série Narcos ne vous a pas dit ». 

 Juan Pablo Escobar (Sebastian Marroquin) qui vit aujourd’hui en Argentine est architecte, conférencier, écrivain, et un farouche partisan de la politique antidrogue. Mais son histoire aurait pu être différente, alors que ce fils chéri de Pablo avait juré de venger, par tous les moyens, son père à la mort de ce dernier.

« Ce livre sera écrit avec des larmes, mais sans une once d’amertume » écrit-t-il, alors qu’il demande pardon « à toutes les victimes de mon père ».

Le livre est passionnant pour celui qui s’intéresse à Escobar, car il regorge d’anecdotes directes (ou pas) racontées par son fils, c’est à dire dans la plus grande intimité d’une famille soudée mais déchirée par des années de cavale, de peur, de meurtres et de sang. « Mon père a été le plus grand assassin de l’histoire colombienne, mais le soir il était du genre à endormir ses ­enfants en leur chantant des comptines. »confiait Juan Pablo à Paris Match il y a quelques années.

Et cela semble refléter parfaitement le personnage d’Escobar. Un homme impitoyable et sanguinaire avec ses ennemis ainsi que vis à vis de tous ceux qui tentèrent de se mettre en travers de sa route. Mais par ailleurs un mari et un père aimant, attentionné, et pas que vis à vis de sa famille d’ailleurs.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que lors de son enterrement (et lorsqu’ils apprirent sa mort) de nombreux colombiens, notamment les habitants de Medellin, pleurèrent Pablo Escobar. Un homme qui par ailleurs avait le sens de la fidélité vis à vis de ses hommes, qu’il ne lâchait pas, de son vivant, en prison, ou même dans la mort (avec des aides importantes pour les familles de ses soldats du crime et de la drogue).

Juan Pablo Escobar décrit d’ailleurs son père comme « Un assassin qui était aussi mon père, le seul que je puisse avoir, dont je respecte la mémoire jusqu’où me le permet ma conscience. Un homme qui s’est fourvoyé, a gâché son talent dans le trafic de drogue. S’il avait choisi une autre voie, avec la vision qui était la sienne, il aurait été probablement un entrepreneur à succès. Et un homme respecté.»

Année après année, le fils raconte sa relation avec son père, mais aussi les grands moments de la vie de Pablo Escobar, de la vie faste à la traque, en passant la prison. Vu avec les yeux d’un enfant, puis d’un adolescent (certes avec désormais le recul des années) cela donne un tout autre aspect à la vie d’un des plus grands criminels de l’histoire.

Le livre raconte également le déchirement de la famille (et les trahisons) après la mort de Pablo Escobar. Trahison de l’oncle, Roberto, mais également addition réclamée par les autres cartels ainsi que les compagnons de route du chef mafieux. C’est donc ruinée que la famille se retrouve en Argentine et tente de reconstruire sa vie.

 » Pablo Escobar, mon père,  » est sans doute un livre qui manquait pour tourner définitivement la page de Pablo Escobar, même si, malheureusement, d’autres parrains, barons, et vendeurs de mort ont depuis, pris la relève, et cela dans le monde entier.

Ce livre – paru en version originale en 1994 et comprenant des nombreuses photos – constitue un témoignage pour l’histoire, à posséder sans hésitation.

Pablo Escobar, mon père – Juan Pabl Escobar – Hugo Doc – 19,5€

 

Yann Vallerie

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