Qui se souvient de Roger Peyreffitte? (Vidéo)

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Auteur à la dent dure et au talent redoutable, il aimait dire: « Le soufre est mon élément naturel » ou encore « les hurlements, ça équivaut pour moi à des applaudissements ».

Né le 17 août 1907 à Castres (Tarn), Roger Peyrefitte, après des études chez les Jésuites de Toulouse, puis au lycée de Foix, sort major de la section diplomatique de l’Ecole libre des sciences politiques. Il entre au Quai d’Orsay en 1931, et sera notamment en poste cinq ans à Athènes comme secrétaire d’ambassade (1933-38) puis nommé à l’administration centrale (1938- 1940 et 1943-1945). Il est le diplomate le plus jeune et le plus décoré du Quai d’Orsay au moment de sa révocation sans pension à la Libération, à la suite d’une affaire de moeurs. Cette révocation sera annulée en 1960 par le tribunal administratif, dont l’arrêt est confirmé en 1962 par le Conseil d’Etat, puis annulé en 1978 par le même tribunal administratif.

Le diplomate féru de culture gréco- latine décide alors de se consacrer à la littérature et publie notamment les « Amours singulières » (1949) et « La Fin d’une mère » (1950).

« Les amitiés particulières », les relations homosexuelles dans les internats de garçons, sera porté à l’écran en 1964 par Jean Delannoy. Ce livre est alors qualifié de « dégoûtant » par François Mauriac. M. Peyrefitte réplique vertement à l’académicien, lançant une polémique d’une incroyable violence: « La méchanceté suinte de vos pores comme des stigmates ».

L’écrivain prend ensuite systématiquement pour cibles les grandes institutions. Il règle ses comptes avec la diplomatie dans « La Fin des ambassades » (1951) qui lui vaut les foudres du Quai d’Orsay, avec le Vatican dans « Les clefs de Saint- Pierre » (1955), pour lequel il est poursuivi par la magistrature italienne pour outrages à la religion.

Roger Peyrefitte poursuit sa chronique des « sociétés contemporaines » avec les « Chevaliers de Malte » (1957), les « Fils de la lumière » (1961) sur la franc-maçonnerie, « Les Juifs » (1965) -qui lui vaudra un procès intenté par une partie de la famille Rothschild-, « Les Américains » (1968).

Il publie ensuite une volumineuse biographie romancée d’Alexandre le Grand en trois tomes (prix de l’Acropole, 1980), suivie d’une vie de Voltaire en deux volumes (1985). Entretemps, il livre en 1983, un inattendu récit policier, « La Soutane rouge », et dévoile, en publiant sa correspondance avec Montherlant, les frasques homosexuelles des deux écrivains. En 1992, paraît « Réflexion sur de Gaulle ». Son dernier livre paru (1993), s’intitulait « Le dernier des Sivry ».

Roger Peyrefitte est décédé en 2000 à 93 ans.

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