“Qu’il s’en aille”, “profiteur du système” : Fillon vu par des habitants de Neuilly

La femme de François Fillon, Penelope, est soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros pour un emploi fictif d’assistante parlementaire auprès de son mari. Cette affaire met en difficulté le vainqueur de la primaire à droite pour sa campagne présidentielle. A Neuilly-sur-Seine, des habitants sont désabusés. “Qu’il s’en aille”, s’exclame une femme tandis qu’une autre assure que l’ancien Premier ministre “a profité du système” :

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  • Régis , 5 février 2017 @ 19 h 29 min

    Et puis:
    « Penelopegate » : ne blâmons pas François Fillon
    Pierre Squara

    Hier, mon épouse s’est gentiment proposée de résoudre pour moi un problème administratif avec ce que cela implique : recherche de solutions, attente au téléphone et de rédaction d’un courrier qu’elle signera – évidemment – à ma place. Demain, elle recevra un entrepreneur qui doit faire des travaux dans mon bureau.

    Qui, à part moi, pourra attester dans dix ou quinze ans de la réalité de ce travail ? En définitive, j’ai la chance d’exercer un métier (celui de médecin) où les revenus sont proportionnels au travail. Je vais donc valoriser le travail de mon épouse par les heures improductives qu’elle m’aura épargnées.

    Si j’étais salarié, que mon surcroît de travail était non rémunérateur, et que mon entreprise m’offrait de salarier une aide, nul doute que je saurais en profiter sans avoir aucunement conscience d’insulter la morale.
    Pas de félicitations, mais…

    Donc François Fillon n’a pas enfreint la loi en embauchant son épouse Penelope en tant qu’assistante parlementaire.
    Comme d’autres, il a utilisé la faculté qu’on lui a donnée : celle d’employer des assistants pour le seconder.
    Au total, a-t-il utilisé l’argent du contribuable de manière improductive ? Au regard de sa carrière, on peut douter que son équipe ait été oisive.
    En ce qui concerne le travail de cette équipe, qui mieux que le patron pour juger l’efficacité de ses assistants ? Quel juge va dire, pour la tranquillité et la productivité de François Fillon, l’importance d’avoir une épouse disponible pour lui et même pour sa famille ?
    Et pour finir, en quoi la collectivité aura-t-elle été spoliée ?
    Donc si François Fillon n’a pas à être spécialement félicité d’avoir employé son épouse, il n’a pas non plus à en être blâmé.
    Un peu d’équité

    Selon le « Canard enchaîné », Penelope Fillon aurait touché 800.000 brut au titre d’assistante parlementaire de son mari et de son suppléant, Marc Joulaud, de 1988 à 1990, puis de 1998 à 2007 et enfin de 2012 à 2013.

    Si les soupçons d’emploi fictif sont avérés, libre à la presse de le dire et de le commenter. Libre à elle de garder cela en mémoire pour alimenter de futurs débats [ « Envoyé spécial » a diffusé jeudi 2 février des extraits d’un entretien datant de 2007 dans lequel Penelope Fillon déclare n’avoir « jamais été l’assistante » de son mari François Fillon, NDLR].

    Mais il faudrait traiter les gens de manière équitable. Le « Canard » va-t-il disséquer chaque candidat avec la même minutie ? Le travail effectué par Emmanuel Macron , en tant qu’ex-banquier, qui doit lui avoir rapporté en deux ans l’équivalent de dix ans de revenus cumulés du couple Fillon, valait-il bien cette somme ?

    A-t-on déjà lu dans ce journal satirique qu’un smicard avait gagné 230.000 euros bruts entre 1998 et 2013 ? Pourquoi donner le net mensuel du smicard et le brut cumulé pour Penelope Fillon. Cessons de créer de l’émotion.

    Pierre Squara est médecin et auteur de « Réanimer la politique » (L’Harmattan, 2017). Il apporte dans un texte quelques précisions sur sa tribune (à lire ici) .

    A lire aussi sur Le Cercle

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