LES HERMINES ET LE LYS – CHAPITRE III

Il s’agit d’une histoire fictive. Le récit ne se veut pas un ouvrage historique. Si bon nombre de personnages y apparaissant ont bel et bien existé comme le Dauphin Charles, Yolande d’Aragon, Arthur de Richemont, Jeanne d’Arc (nous dirons ici Jehanne), Tugdual de Kermoysan, Philippe le Bon et d’autres, il en demeure de fictifs comme le personnage principal ; Aldric de Proilhac. Cependant, l’effort est mis sur le contexte politique, social et religieux de l’époque pour que le lecteur puisse avoir un aperçu sur la vie du Royaume de France alors en plein déchirement de la Guerre de Cent Ans. Enfin, bien entendu, l’accent est aussi mis sur l’évocation, des armes, des costumes et même de la cuisine de l’époque.

CHAPITRE I

CHAPITRE II

CHAPITRE III

La pluie torrentielle s’abattait sur la ville de Dijon qui semblait entièrement assoupie. Seuls quelques commerçants et artisans comme des bouchers, boulangers, cordiers, aiguilletiers, cordiers et autres épiciers s’affairaient à entretenir leurs échoppes, donnant des ordres à leurs apprentis ou compagnons lorsqu’ils en avaient. Les rues jonchées d’immondices étaient bordées par des maisons à pan de bois auxquelles étaient accrochées les enseignes de chaque métier. Ignorant les quelques passants et journaliers qui osaient défier la pluie, cinq cavaliers casqués arpentaient la rue, montés chacun sur un destrier à robe brune ou noire. L’un des trois cavaliers portait une bannière d’Or et d’Azur parée d’un dextrochère d’argent1. Un autre arborait une bannière bourguignonne blanche frappée d’un sautoir2 de gueule. Le cavalier qui marchait en tête avait le visage masqué par la visière d’un bassinet et portait un long manteau rouge qui masquait sa cuirasse, tout en descendant jusqu’à la moitié de la selle de son destrier à robe noire. Une épée à pommeau d’argent pendait à sa ceinture. Les quatre autres cavaliers étaient vêtus de brigantines, casqués de berruyers ou de chapels de fer et armés d’épées ou bien de haches d’arme. Après avoir tourné plusieurs fois à des carrefours de rues, les cinq hommes et leurs chevaux arrivèrent en vue de l’Eglise Notre-Dame dont la façade occidentale particulière rappelait celle des églises de Toscane. Sur la tourelle de la façade, le Jacquemart3 et Jacqueline battaient la cloche Marguerite,4 pendant que leurs enfants battaient chacun une petite cloche pour signaler aux bourgeois qu’il était trois heures. Les cinq hommes firent une courte halte pour observer avec curiosité ces statues automates de fer, don de Philippe le Hardi à ses fidèles vassaux dijonnais après qu’il eût maté une révolte à Courtrai en 1382. Ils ne s’attardèrent pourtant pas et se dirigèrent vers l’Hôtel des Ducs de Bourgogne. Celle-ci était en fait une tour flanquée d’un bâtiment en construction. Pour ce dernier, il s’agissait en fait de cuisines que faisait construire le Duc Philippe. Quant à la tour, sa construction avait débuté sous Philippe le Hardi et s’était poursuivie sous la direction de Jean Sans Peur et de son fils. Elle avait été baptisé « Tour de Brancion5 » et on y accédait par la cour qui portait le même nom. Les cinq cavaliers entrèrent donc dans cette dernière. Mais à la vue des bannières qu’ils arboraient, aucun des piétons et archers ne vinrent leur demander les raisons de leur venue. Chacun des cinq hommes mit pied à terre et celui qui portait un manteau rouge ôta son bassinet. Il avait de longs cheveux noirs, un visage fin, pâle et aux traits taillés à la serpe. Des yeux noirs enfoncés dans les orbites et surmontés par des sourcils broussailleux lui donnaient un air particulièrement farouche. Il confia alors son destrier à l’un de ses quatre suivants et leur fit signe qu’ils pouvaient disposer. Visiblement satisfaits, les quatre autres se rendirent aux écuries pour desseller les chevaux avant de pouvoir se rendre dans une taverne ou une auberge. C’est alors qu’un personnage mince au visage cadavérique, revêtu d’une longue robe noire et coiffé d’un chaperon à cornette, s’avança vers l’homme au manteau rouge. Tout en s’inclinant il lui dit :

« – Messire Villiers de L’Isle-Adam, Notre Bien Aimé Duc Philippe vous souhaite la bienvenue en sa demeure de Dijon. Il vous prie de bien vouloir monter en ses appartements céans. » Sur ce, l’homme maigre tourna les talons pour se diriger vers l’entrée de la Tour de Bar, immédiatement suivi par le Seigneur de L’Isle. Les deux hommes montèrent les marches de la tour pour arriver dans un vestibule décoré d’écus aux armes du duché et gardé par quatre hommes d’armes éprouvés et impassibles. Chacun d’eux portait une brigantine couverte d’une courte tunique blanche frappée du sautoir de gueule, un chapel de fer pour casque ainsi qu’un colletin, des spallières et des jambières. Ils étaient armés de guisarmes et une dague à longue lame pendait à leur ceinture. Le personnage à l’allure fantomatique se dirigea alors vers une porte en chêne à laquelle il frappa avec son poing décharné. La porte s’ouvrit et le lugubre personnage annonça la venue du Seigneur de l’Isle. On lui demanda d’entrer et l’Isle obéit. Il entra alors dans une très belle salle chauffée par une cheminée et aux murs décorés par des écus aux armes du duché, des tapisseries de Flandres ainsi que des trophées de chasse. Ces derniers, des têtes de cerfs, de sangliers et de chevreuils semblaient accueillir le visiteur d’un air inquiétant, voire même inquisiteur. Un homme mince vêtu d’un riche manteau aux manches évasées et coiffé d’un large chaperon noir, était assis à une table en chêne recouverte de parchemins scellés. Il conversait sérieusement avec un homme debout en face de lui qui était tout aussi bien habillé. A l’autre bout de la pièce, deux autres personnages vêtus de pourpoints noirs et coiffés de bonnets rédigeaient des parchemins à l’aide de plumes d’oie et les scellaient en appliquant un tampon de bronze sur des cachets de cire rouge. Dès que le Seigneur de l’Isle se présenta en s’inclinant, l’homme qui était assis se leva. Il était plutôt mince et avait un visage ovale au front plat, des traits réguliers, un nez rectiligne, de petites lèvres et des yeux noirs en amande surmontés de sourcils fins qui lui donnaient un air triste. Il s’adressa alors à l’Isle d’une voix haute :

« – Jehan ! C’est grande joie pour moi de vous revoir. J’espère que vos affaires qui vous occupent dans Paris ne vous ont porté préjudice. Mais je vous en prie, asseyez-vous et prenez une coupe de notre bon vin de Beaune. » Le Seigneur de L’Isle remercia son hôte, prit une coupe de vin et s’assit avant de répondre :

« – Vous me voyez honoré d’être encore reçu en votre demeure Seigneur Duc. Je vous assure qu’il n’y eut guère de tourments en Paris depuis ma dernière venue. Le peuple de Paris semble satisfait.

– Je m’en réjouis. Je puis constater que les bourgeois parisiens ont l’air heureux de nos affaires avec nos alliés Angloys. »

L’homme qui parlait ainsi était Philippe le Bon – ou l’Asseuré – Duc de Bourgogne, Comte d’Artois et de Flandres et surtout, allié de l’Angleterre contre le Dauphin Charles.

 – Je me permets aussi de vous transmettre les amitiés de Messire le Duc de Bedford Mon Seigneur. Je tiens aussi à dire à Messire Duc que je n’ai pas eu encore à visiter les geôles angloyses malgré-moi », répondit l’Isle d’un ton sarcastique qui trahissait une certaine rancœur.

En fait, Jehan de Villiers de L’Isle-Adam6 ne pouvait oublier que les Anglais l’avaient arrêté et emprisonné sur ordre d’Henri V, suite à une entrevue au déroulement fâcheux7. Il était resté enfermé à la Bastille pendant près de deux ans, avant que Philippe le Bon ne le fasse libérer. Il était maintenant Maréchal de France pour la seconde fois et Capitaine du Louvre.

« – Allons Messire le Maréchal, tout cela est du passé maintenant ! » Répondit Philippe Le Bon, d’un air qui se voulait enjoué mais aussi compréhensif. « Mais soyez assuré de toute ma protection. Vous avez très bien servi mon défunt père8 et je peux toujours compter sur votre indéfectible fidélité. » Villiers de L’Isle s’inclina légèrement pour remercier son maître. Sur quoi Philippe le Bon reprit.

« – Comment donc se porte mon bon Cousin Bedford ? Et comment-vont ses affaires militaires d’Orléans?

– Il a délégué la charge à ses vassaux Talbot, Montaigu et Salisbury. Aux dernières nouvelles l’Ost Angloyse s’était emparée des Tourelles et Augustins9. Mais la ville tient toujours grâce aux prouesses du Bâtard d’Orléans. Mais si Talbot vient à bout de la place, il ferait un bien bon prisonnier dont il pourra marchander la libération à prix fort.

– Il serait fâcheux que Talbot tarde à prendre la place forte. Cela laissera amplement le temps au petit Roy de Bourges de préparer une chevauchée », répondit Philippe d’un ton acide et presque déçu. C’est alors que le troisième homme qui se tenait debout en face du Duc de Bourgogne prit la parole. Il était coiffé d’un chaperon écarlate à cornette et revêtu d’une huque de la même couleur. D’un ton méprisant et dédaigneux, il déclara :

« – Je tiens à vous rassurer Seigneur Duc. Le petit de Roy de Bourges n’est guère disposé à faire la guerre, préférant s’adonner au chant et à la chasse. Il est lâche, velléitaire et n’a même pas de quoi entretenir une armée. Si Orléans tombe, il en sera fini de son Royaume livré à l’anarchie. Alors Messire Duc pourra négocier avec Bedford pour obtenir quelques domaines de Valois. » L’homme avait un visage en triangle marqué d’un nez fin et de petits yeux qui lui donnaient l’air du parfait intrigant.

– Je sais que vous envisagez que nous prenions Lyon, le Berry ou encore le Forez dans Notre Domaine, Messire de Jonvelle. Mais n’oubliez pas une chose, c’est que Bedford n’a pas encore gagné et que derrière Charles de Bourges, il y a toujours cette furie d’Aragon et d’Anjou ainsi que ses valets.

– Mais icelle n’a plus les faveurs de son beau-fils Messire Duc. Elle ne peut ni le conseiller ni l’entraîner faire la guerre. Ce sont les informateurs que nous avons à Bourges et à Chinon qui nous l’ont assuré.

– Je sais cela Jonvelle. Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est que le Duc Jehan de Bretagne laisse toujours son vilain frère Richemont tourmenter mon cousin Bedford en Maine, et Basse Normandie. Tenez ! J’ai encore eu un message d’un de mes informateurs me disant que des soudards du Breton ont encore occis quelques compagnies anglaises entre Alençon et Fougères. Mais l’hiver venu, Richemont mettra ses chiens au chenil. »

« – Sauf qu’il lèvera un Ost d’ici le printemps pour combattre au service du Roy de Bourges. Et Richemont possède une belle fortune qui lui permettra de recruter soudards et mercenaires. Il est le frère du Duc de Bretagne ne l’oublions pas », répondit L’Isle-Adam d’une voix caverneuse.

« – Seigneur Duc, c’est bien pour cela qu’il nous faut nous débarrasser du Comte de Richemont au plus vite… Avec cette canaille toujours en état nuire, Messire le Duc de Bedford ne peut espérer remporter de rapide victoire… » Mais le Chambellan n’eût guère le temps de poursuivre, car son suzerain l’interrompit en jetant sur lui un regard qui lançaient des éclairs. Martelant chacun de ses mots, le Duc de Bourgogne répondit à son Chambellan, dont le teint avait viré au vert, puis au cramoisi.

– Jonvelle, vous le savez aussi bien que moi ! Vos idées retorses me déplaisent et me déçoivent. Si je devais régler d’hypothétiques comptes avec le frère cadet de mon cousin Bretagne, je m’y emploierais épée à la main, loyalement. Est-ce clair ?

– Mais ces crapules d’Armagnacs aidées par leurs valets Louvet et Chastel n’ont guère fait preuve d’honneur pour poignarder feu Votre Père à Montereau, il y a près de dix années Messire Duc. Nous devons leur rendre la pareille, à eux et à leurs alliés », déclara alors Villiers de L’Isle-Adam sans perdre son calme.

« – Je sais bien cela Jehan ! Inutile de m’en faire souvenir ! », s’emporta Philippe. « Si je le pouvais, je ferai escorcher vifs ces deux gibiers de potence et leurs complices avant de les noyer dans l’Yonne là où ils ont commis leur méfait10. Mais un jour ou l’autre, ils répondront de tous leurs crimes devant Dieu, soyez-en certain !

« – Je vous prie de bien vouloir me pardonner Messire Duc. » Répondit le Seigneur de L’Isle d’une voix sinistre. « Je ne voulais point vous porter offense. 

– Vous êtes pardonné Messire Maréchal. Mais si je dois châtier les coupables de l’assassinat de mon Père, je le ferai avec l’aide de la Justice de Dieu. » Philippe se tut, aussi brusquement qu’il venait de s’emporter. Il but encore une gorgée de vin de Beaune et balaya ses deux vassaux du regard. Reposant sa coupe, il fixa Jehan de Jonvelle avant de dire :

« – Je n’approuve guère vos initiatives Chambellan, même si je suis conscient qu’au service du Petit Roy de Bourges, Richemont pourrait causer fort dommages à l’alliance entre notre Duché et le Royaume d’Angleterr. Même si Richemont est en disgrâce auprès de Charles, il peut encore être dangereux.

– Il était à Azincourt, comme j’y fus durant le règne de Notre Roy Charles le Fol », reconnut le Seigneur de L’Isle-Adam.

– Messire votre Cousin préfère s’emparer d’Orléans avant d’envoyer ses Capitaines Talbot, Newscales, Salisbury, Beaufort et Falstof saisir plusieurs domaines sur l’autre rive de la Loire. Ci-fait, il espère pouvoir se retourner contre Richemont et s’emparer de la ville de Saumur… qui n’est guère loin de Chinon. » Reprit Jonvelle.

« – C’est bien la qualité et le défaut de Mon Cousin. Il est bon stratège, mais son esprit ne sait discerner l’exception de notre situation.  

– Après Mon Seigneur, nous ne faisons qu’accomplir la volonté de Dieu en œuvrant pour la légitimité du Traité de Troyes, que Messire Duc a signé. C’était le seul moyen d’apporter le repos au Royaume. Et puis, la main du Roy Charles a bien signé ledit traité… », s’enquît Jonvelle qui tendait à démontrer la légitimité de la politique de son Duc.

« – Une main qui a été guidée par celle d’Isabeau, ne l’oubliez pas ! Mais je suis d’accord avec vous mon Grand Chambellan, nous ne sommes que les instruments de la volonté de Dieu » lui répondit Philippe le Bon d’un ton monocorde. « Plaise-à Notre Seigneur que nos tourments s’achèvent pour que nous puissions relancer la Croisade pour délivrer Jérusalem des mains des infidèles11. » Le silence se fit encore un court instant. Philippe le Bon en profita pour boire encore une gorgée de vin de Beaune. Villiers de L’Isle-Adam et Jonvelle l’imitèrent en silence. On pouvait alors entendre les bûches craquer dans la cheminée et le griffonnement des plumes d’oie sur les feuilles de parchemin.

Après avoir achevé sa coupe, Jehan de Jonvelle ravala sa salive pour reprendre la parole :

« – Seigneur Duc, certes Yolande d’Aragon tente encore de faire entendre sa voix au Roi de Bourges qui ne l’écoute guère mais nous devrions encore nous méfier d’elle. C’est lorsqu’elle est isolée que la louve devient dangereuse… » Déclara-t-il d’un ton docte. Philippe le Bon dévisagea alors son vassal en roulant les yeux.

« – Que voulez-vous dire mon Grand Chambellan ? De quoi donc faites-vous encore mystère ? » Jehan de Jonvelle fixa le trophée de cerf accroché au mur afin d’éviter le regard de son maître.

« – Je veux dire par là Seigneur Duc que lorsque la louve est aux abois, elle est prête à faire n’importe quoi pour sauver sa progéniture, ou se sauver elle-même… Connaissez-vous Vaucouleurs ?

– C’est bien ce pays en la Lorraine resté fidèle à Armagnac, alors que tous les environs ont accepté la tutelle de notre Duché ?

– Tout à fait. Le drôle qui tient la place est un certain Robert de Baudricourt. Eh bien, vous ne vous douterez pas Seigneur Duc, que nous avons chargé des hommes à nous d’y cueillir des renseignements pouvant nous être utiles. Et il semblerait qu’il y ait eu comme une sorte d’étrange manège. L’un de nos informateurs affirme avoir vu un groupe d’hommes d’arme portant les armoiries d’Anjou s’arrêter dans une petite auberge. Il tenta d’en apprendre davantage sur leur venue mais il échoua une première fois. Mais notre homme ne se découragea point. Grimé en mendiant, il se posta plusieurs jours durant devant ladite auberge et ô surprise, les larrons étaient de retour. Mais ce qu’il y a d’étrange, c’est que quelques moines les accompagnaient. En rusant, notre homme a suivi le petit groupe qui se rendait directement chez Baudricourt.

– Vous pensez donc qu’Yolande d’Aragon traite avec Baudricourt pour qu’il nuise à notre Duché en cette place de la Lorraine ? Je savais cette furie d’Anjou téméraire et capable de beaucoup mais en ce cas, ce serait folie de sa part puisque nous aurions vite-fait d’écraser Baudricourt si ce dernier trouvait plaisir à prendre les armes », interrompit le Duc de Bourgogne, que le récit de son Grand Chambellan sembla intéresser bien davantage. Les yeux contemplant toujours la tête de cerf accrochée au mur, Jehan de Jonvelle reprit le cours de son récit.

« – Il se peut Seigneur Duc, il se peut. Mais voyez-vous ce serait de bien étrange manière, puisque ce n’est pas Baudricourt qui mènerait cet… Ost mais plutôt une jouvencelle sans noblesse et sans instruction.

– Vous moqueriez-vous de moi Seigneur de Jonvelle ? » répliqua le Duc d’un ton acerbe et d’une voix saccadée, tout en toisant son vassal d’un regard de faucon.

– Que nenni Seigneur Duc ! Je ne fais que répéter les mots que notre informateur nous a adressés », s’empressa de répondre le Grand Chambellan. « Ainsi, notre homme est resté plusieurs jours à rôder chez Baudricourt et ce qu’il vit l’étonna. Les rotuiers angevins et ceux de Baudricourt protégeaient cette jeune fille.  Mais ce qui est d’autant plus étrange, c’est qu’icelle était acclamée par les bourgeois et les petites gens de la place de Vaucouleurs. Se mêlant aux drôles, notre informateur a demandé qui pouvait bien être cette jouvencelle. Il fut encore plus stupéfait quand on lui apprit qu’elle n’était qu’une petite paysanne d’un village du pays de Vaucouleurs.  Apparemment, le menu peuple semble la considérer comme une Sainte. Des simples disent même qu’elle converserait tous les jours avec le Ciel ». Jonvelle acheva son discours, faisant ainsi comprendre à son maître qu’il n’avait plus rien à dire. Le silence se fit alors dans la salle. Les deux clercs s’étaient même arrêtés un court instant pour écouter la dernière partie du récit du Grand Chambellan, l’air interrogateur. Jonvelle qui avait dû s’en rendre compte, les fixa un court instant pour leur faire comprendre qu’ils devaient se remettre à leur tâche. De son côté Villiers de L’Isle-Adam prit un air sceptique, tandis que Philippe le Bon continuait à dévisager son Chambellan avant d’éclater d’un rire nerveux.

« – Votre homme aurait-il abusé de vin mon Grand Chambellan ? Pensez-vous donc qu’une obscure fille de Jacques12 puisse faire trembler l’alliance que nous avons contractée avec le Royaume d’Angleterre ? Cela signifierait que la furie d’Anjou n’a guère plus personne sur qui reposer », s’esclaffa Philippe. Mais Jonvelle lui répondit avec le même calme et la même assurance.

« – C’est bien pour cela qu’icelle est dangereuse Seigneur Duc. Si cette fille de Jacques est capable de rassembler les foules en faveur d’Yolande d’Aragon, enfin je veux dire en faveur du Roy de Bourges, elle pourrait donner un élan au peuple de l’illégitime royaume. Et la présence de moines auprès d’elle nous révèle une chose : on ne la considère peut-être pas comme une hérétique ou autre illuminée.

– Vous déraisonnez mon bon ! Charles ne voudra jamais écouter les supplications de cette… exaltée. Et quand bien même icelle voudrait lever un Ost pour le Roy de Bourges, avec quel argent pourrait-elle recruter soudards et piétons assez fous pour la suivre. Non, croyez-moi mon Grand Chambellan, vous vous infligez du tourment pour peu de choses. Et puis, pour ce qui est des exaltés, il en court même en les rues de Dijon qui proclament la venue de l’Antéchrist pour bientôt. 

– Des simples d’esprit ou bien des moinillons à qui l’abus de vin a fait perdre la tête. Certains réussissent à rassembler autour d’eux de petits troupeaux d’ouailles qui s’arment de bâtons, de fourches et de couteaux pour provoquer l’Apocalypse. Mais une troupe de piétons envoyée pour leur donner horions rétabli l’ordre immédiatement.  Il m’arrive parfois de devoir régler ces questions en Paris », continua Villiers de L’Isle-Adam.

« – Et ensuite vous envoyés lesdits exaltés comparaître devant vos amis Recteurs en Sorbonne, pour qu’iceux confirment la contenance hérétique du discours de ses individus » lança Philippe le Bon à son fidèle Maréchal avec un sourire en coin.

« – Je leur laisse juger la question théologique, je me contente seulement de faire respecter l’ordre dans les rues, Seigneur Duc. » Répondit L’Isle-Adam d’une voix sinistre.

« – Je n’en doute point mon ami ! Bien, parlons d’autre chose. Je crois mon cher Jonvelle que nous devons terminer les préparatifs du festin que nous donnons en l’honneur de Messire Talbot Comte de Shrewsbury en le château de mon fidèle Beauvoir de Chastellux13. Il me tarde que ces cuisines soient enfin construites pour que nous puissions accueillir nos invités décemment à Dijon14.

– Oui Seigneur Duc, un messager nous a informés que Messire le Comte sera chez Messire de Beauvoir d’ici trois jours. Un second nous a rapporté que tout a été organisé comme vous le désiriez. Nous y serons d’ici deux journées de cheval et ferons halte à Semur pour le souper de demain. Comme cela, vous pourrez accueillir Messire le Comte de Shrewsbury.

– Fort bien mon bon Jonvelle ! Je vois que je peux toujours compter sur vos services pour de telles préoccupations. Serez-vous des nôtres L’Isle-Adam ?

– Je suis gré de votre invitation Seigneur Duc. Mais je suis tenu d’honorer les devoirs que m’impose ma charge de Capitaine du Louvre. Je repartirai donc à Paris avec mes gens après-demain.

– A votre guise. Au moins, je puis aussi compter sur votre entier dévouement. Vous pouvez donc vous retirer et vous restaurer.

– Une chambre est mise à la disposition en l’Hôtel des Griffons15, Messire Maréchal. Vous pouvez en disposer dès que vous le désirez », lui répondit Jehan de Jonvelle.

– Merci Messire Chambellan. Je prendrai quelques gens avec moi, au cas où des coquins auraient l’idée pernicieuse de vouloir me visiter. » L’Isle-Adam retira alors des feuilles de parchemin d’un étui en cuir de son manteau pour les donner à Philippe le Bon.

« – Voici quelques parchemins qui font état des faits et geste du peuple de Paris, mais aussi des sénéchaussées de Meaux et Melun. Je les ai collectés pour votre compte, Seigneur Duc. Vous pouvez les consulter selon votre plaisir.

– Je vous remercie Messire Maréchal. Vous me prouvez une fois de plus que je puis compter sur votre efficacité. Je les lirai, soyez-en assuré.

– Merci Seigneur Duc. Si vous n’avez plus besoin de mes services je souhaiterai me retirer dès maintenant. Je suis fourbu et je dois prendre quelque repos.

– Je vous libère. Vous pouvez donc aller en toute quiétude. Je vous souhaite bon voyage de retour au Louvre.

– Seigneur Duc, si vous n’y voyez point offense, je souhaiterai aussi me retirer pour m’entretenir avec le Seigneur de L’Isle-Adam sur quelques détails qui concernent… notre entreprise.

– Vous pouvez tout me dire Jonvelle, mais soit ! J’ai aussi affaire concernant l’administration de nos domaines du Comté16. On nous-y a signalé que des compagnies de brigands sèment moult tourments en les pays de Dôle et Besançon. C’est bien aussi pour cela qu’il me faut très vite revoir Beauvoir pour qu’il me résolve cette fâcheuse question.

– Si vous avez besoin de mes services pour cette tâche Messire Duc, vous pouvez reposer sur moi. » Proposa Villiers de L’Isle-Adam.

« – Nenni, L’Isle-Adam ! Vous êtes bien trop précieux au Louvre et auprès du peuple de Paris. Repartez pour vos quartiers dès que vous y serez prêt.

– Bien Monseigneur !

– Bon, il suffit maintenant ! Je dois me consacrer à l’affaire du Comté, vous pouvez disposer maintenant Messires. »

Jehan de Jonvelle et Jehan de Villiers de L’Isle-Adam se levèrent et s’inclinèrent respectueusement devant leur suzerain. Tour-à-tour les deux Seigneurs passèrent le pas de la porte qui était toujours gardée par les quatre hommes d’armes imperturbables et le grand homme maigre aux traits cadavériques. Après avoir quitté le vestibule, L’Isle-Adam et Jonvelle descendirent en silence les escaliers de la Tour de Brançion pour se retrouver dans l’entrée. Celle-ci était gardée par quatre soudards à l’air mauvais et des hommes de lois de Philippe échangeaient de savants propos sur le droit et la question des futurs Etats. Jonvelle salua courtoisement deux parlementaires détrempés qui arrivaient de Beaune17. Se retirant dans un coin près d’un coffre, L’Isle-Adam et Jonvelle se mirent à converser entre eux à mi-voix. Le Maréchal parla le premier :

« – Dites-moi Messire Chambellan, vous ne m’avez pas fait état de la santé de votre frère le Comte de Guînes, comment se porte-t-il ? » Jonvelle regarda les quatre coins de l’entrée pour voir si on ne les écoutait pas.

« – Fort bien Messire Maréchal, vous avez sans doute bien remarqué que je n’ai point fait état de sa… profitable situation à Notre Seigneur Duc. Mais nos intérêts convergent avec les nôtres, puisque pour lui comme pour nous le chien enragé de Bretagne est un ennemi mortel. De plus, l’éliminer au plus vite reviendrait aussi à isoler complètement la furie d’Aragon et ses séides de l’entourage du Roy de Bourges. Nous le savons bien. » Villiers de L’Isle-Adam resta silencieux pour laisser le Grand Chambellan parler. « Ci-fait, Philippe ne sait point que mon cher frère a acquis la confiance du Roy de Bourges. Pour vous parler en toute franchise, nous préférons que cela ne s’ébruite point. Que pourrait penser Notre Duc s’il apprenait céans que mon frère se montre en public avec Charles ? Vous savez comme moi que Philippe est quelque peu d’un caractère aigre et emporté, surtout depuis ce triste jour du Pont de Montereau. Il est donc préférable qu’il ne le sache point, du moins pas immédiatement. Il sait bien que j’agis… que nous agissons pour le bien du Duché et pour la grandeur de sa famille. Et puis, il ne faudrait point que je subisse son courroux pendant que nous sommes en plein dans notre entreprise. Vous savez combien de difficultés nous avons dû surmonter pour la mettre sur pied. Mais n’ayez crainte Messire Maréchal, tous les messages que me fait parvenir mon Très Cher frère arrivent dans mes mains. S’il me donne une information capitale, je la transmets moi-même à Notre Bien Aimé Duc tout en conservant le secret.

– Je suis bien de votre avis. Mais si l’entreprise vient à échouer, que devrons nous faire en ce cas ?

– J’en informerai mon propre frère et lui demanderai de ne plus nous envoyer de messages. Au moins, personne n’en aura eu vent. Mais de toute manière Talbot, Montaigu et Salisbury vont bientôt s’emparer d’Orléans et le Roi de Bourges devra donc se soumettre au Traité de Troyes au profit du légitime Roy Henri.18 Adoncques, le duc Jehan de Bretagne sera forcé de choisir Notre Parti. Et par le même coup, son damné frère se retrouvera absolument seul. Si nous ne pouvons le supprimer dès maintenant, cela ne fera que retarder sa comparution devant le Tribunal de Dieu pour ses crimes contre la Couronne de France et d’Angleterre. » Jehan de Jonvelle s’arrêta de parler un instant pour scruter les quelques personnes qui se pressaient dans l’entrée. Il fixa alors Villiers de L’Isle-Adam avec des yeux de fouine.

« – Mais si je peux vous convaincre d’une chose L’Isle-Adam, c’est que si cette mission échoue et que le nom de ma famillec vient à être révélé, vous ne serez pas perdant dans cette affaire. Croyez-moi bien ! En tant que bon et fidèle Capitaine de Notre Seigneur Duc, vous conserverez bien mieux votre place ! En effet, icelui a besoin de vos qualités de meneur de soudards. S’il vous désavoue, au pire vous enverra-t-il dans une sinistre garnison du Comté pour nettoyer le pays des brigands et mercenaires désœuvrés. Mais s’il a besoin de vos services pour aller mater une révolte en Flandres, alors il vous pardonnera bien vite, soyez-en certain. Tandis que moi, comme je vous viens de vous le dire, je risque bien plus. » Jonvelle se tut et L’Isle-Adam soutint son regard et ses paroles sans ciller. Il lui répliqua alors d’un ton venimeux :

« – A mon tour de vous dire une chose Messire Chambellan. Sachez que si j’ai accepté de participer à cette entreprise en fournissant des hommes d’armes, je l’ai fait par fidélité envers Notre Seigneur Duc et pour la grandeur de la Bourgogne. Et je l’ai fait aussi parce que je déteste Richemont tout comme vous. Je ne le fait guère pour mon ambition personnelle, ce qui n’est peut-être guère le cas de votre famille. Car je ne suis pas dupe, c’est bien à cause de l’ambition du Comte de Guînes votre frère que la Cour de France ressemble davantage à une sordide auberge ! Mais soit, cela sert amplement les intérêts de Notre Duché. Mais que les gens de votre famille prennent garde de ne pas trop être gourmands. Car sinon, un jour arrivera où ils n’auront plus la moindre dent pour mâcher un quignon de pain. » Les deux hommes se tirent encore face-à-face en se défiant du regard. Les yeux farouches du Seigneur de L’Isle jetaient des éclairs dans ceux du Grand Chambellan qui finit par se radoucir.

« – Allons ! Allons Messire Maréchal ! Ne cherchons point querelle en ses heures délicates. Veuillez me pardonner si je vous ai porté offense. Je ne voulais point remettre en cause vos qualités d’organisateur et de fidèle vassal de Duc Notre Seigneur. » Lui répondit Jonvelle d’un ton mielleux. Mais Villiers de L’Isle-Adam décida d’achever au plus vite la conversation. D’une part, parce qu’il ne souhaitait pas s’éterniser en vains mots avec Jonvelle, mais aussi parce qu’il ne craignait qu’on ne les surprît. En ces temps de troubles et de guerre, chaque camp glissait des espions dans les rangs de l’autre.

« – Bien Messire Chambellan. Puis-je au moins vous informer où nos gens en sont ?

– Faites donc !

– Aux dernières nouvelles ils avaient atteint la région de Chartres et se dirigeaient vers Nogent. Ils avancent donc plutôt bien.

– Je m’en réjouis Messire Maréchal. Mais vous devez être épuisé et nous quereller ne nous mènera à rien. Je pense que vous pouvez vous rendre à l’Hôtel du Griffon. Selon l’un de mes clercs, le vin de Beaune y est fort bon. Vous en boirez donc à la santé de Duc Notre Seigneur.

– Je n’y manquerai pas et je boirai aussi au succès de notre entreprise.

– A propos, L’Isle-Adam, Notre Bien Aimé Duc ne vous a pas dit, mais il compte bientôt créer un nouvel Ordre de Chevalerie pour récompenser ses plus fidèles vassaux. Il se peut que vous en fassiez partie.

– Et comment le nommerait-il ?

– Hm ! Il n’a pas encore décidé exactement, mais vous connaissez son attrait pour les histoires mystérieuses de la Grèce et de la Rome Antique. Il aimerait peut-être le baptiser l’Ordre de la Toison d’Or.

– Je vous remercie de cette nouvelle Messire Chambellan. Maintenant permettez-moi de me retirer car je suis fourbu. Je vous souhaite le bon jour.

– Je vous souhaite aussi le bon jour Messire Maréchal. » Villiers de L’Isle-Adam tourna alors les talons et s’aventura dans la cour parcourues de long en large par des soudards et quelques clercs qui courbaient l’échine sous la pluie battante. Le Seigneur de L’Isle se coiffa de son bassinet et fit un signe de la main. Alors presque sortis de nulle part, le même groupe d’hommes qui l’avaient accompagné depuis Paris le rejoignit. L’Isle-Adam leur fit signe de les suivre. Ils se rendirent alors à l’Hôtel du Griffon pour y loger.

Pendant ce temps, Philippe le Bon était resté dans la salle chauffée en compagnie de ses deux clercs et d’un troisième personnage à la mine joviale. L’homme portait un pourpoint brun ainsi qu’un chaperon bleu à cornette en crête de coq. Il lisait à haute voix les lignes d’un parchemin scellé, pendant que le Duc de Bourgogne lui tournait le dos en regardant la pluie frapper sur le carreau de la salle.

« – Tranchoirs, soupe d’ortie, pâtés, faisans en sauce, lièvre en sauce, perdrix, sanglier, chevreuil, cerf, cochons de lait, moutons, agneaux, carpes, brochets, rougets, truites, épices achetées aux vénitiens, tourtes, gâteaux, miel, confitures, fruits confits, vin de Beaune de Provence et d’Italie, hydromel, hypocras…

– Avez-vous pensé à la moutarde ? C’est une si belle création de cuisiniers du Duché.

– Oui Seigneur Duc, nous en avons fait venir une trentaine de potées pour vos convives.

– Fort bien mon bon La Broche. Et qu’avez-vous retenu pour nous divertir ?

– Tout de ce vous appréciez Seigneur Duc : Trouvères connaissant par cœur les airs et chants de Josquin des Prés, Guillaume de Machault et Thibault de Champagne. Ils jouent du luth, du fifre, de la vielle et du tambourin. Nous avons aussi des jongleurs et acrobates venus de Flandres et d’Italie. Cependant, nous avons retenu un excellent lanceur de couteaux venant de Catalogne…

– Du moment qu’il ne vienne pas d’Aragon » se dit Philippe à lui-même.

« – Pardonnez-moi Seigneur Duc !

– Rien La Broche, rien ! Ne vous tourmentez point ! Continuez, je vous en prie.

– Bien, je disais que nous avons un excellent lanceur de couteaux venu de Catalogne. Il est capable de loger un poignard dans un panneau de bois à douze pieds de distance et les yeux bandés.

– Ce sera une plaisante distraction en effet ! Inscrivez-la je vous prie. J’imagine déjà ces Dames trembler d’effroi. Et à propos… mon bon La Broche, avez-vous pu retenir ce si plaisant trouvère de Lombardie à la voix si mélodieuse.

– Il a aussi d’autres talents, Mais s’il vous plaît Seigneur Duc de l’avoir à votre festin, vous n’avez qu’à me demander et il chantera pour vous.

– Je m’en réjouis. J’ose espérer que mon fidèle Beauvoir fera lui aussi honneur à sa demeure.

FIN DU CHAPITRE III

A suivre… Retrouvez dimanche prochain en exclusivité sur Nouvelles de France le CHAPITRE IV !

Il n’est pas trop tard pour lire les CHAPITRE I et CHAPITRE II !

1 Le terme exact est : D’or au chef d’azur chargé d’un dextrochère d’argent paré d’un brassard d’hermine brochant sur la partition. En termes d’héraldique, le dextrochère est un bras tenant un objet, le plus souvent une épée. A l’époque romaine un dextrochère désignait un bracelet.

2 Forme de croix en terme héraldique.

3 Nous reprenons ici ce nom pour le lecteur. Le terme n’ayant été attesté pour la première fois en 1458.

4 Nom donné en l’honneur de Marguerite III de Flandres, épouse de Philippe Le Hardi et mère de Jean Sans Peur.

5 Aujourd’hui Tour de Bar. Elle avait déjà été reconstruite par Jean Sans Peur après un incendie en 1417.

6 (1399-1437)

7 En 1420. Villiers de L’Isle-Adam fut arrêté par Thomas Beaufort duc d’Exeter.

8 Jehan de Villiers de L’Isle avait activement participé à la prise de Paris en 1417 pour le compte de Jean Sans Peur. En récompense, ce dernier avait nommé Villiers de L’Isle Maréchal de France et Capitaine de Beaumont-sur-Oise.

9 Tours fortifiées qui défendaient l’accès d’Orléans sur la rive gauche de la Loire.

10 Le pont de Montereau enjambe l’Yonne. A l’époque, on pouvait nommer la ville Montereau-Fault-l’Yonne. De nos jours, on dit Montereau-sur-Yonne.

11 Henri V de Lancastre en eut aussi le projet dès 1420. Mais sa mort a réduit l’ambition à néant. Cependant Philippe le Bon le gardera un moment à l’esprit.

12 Surnom des paysans en général. D’où le terme de Jacquerie.

13 Claude de Beauvoir Seigneur de Chastellux (1409-1453). Il est l’artisan de la victoire de Cravant contre les franco-écossais. Le château de Chastellux se trouve actuellement dans le département de l’Yonne dans l’arrondissement d’Avallon.

14 Elles seront achevées en 1433.

15 Aujourd’hui 4 rue de la Chaudronnerie

16 Vous aurez reconnu l’actuelle Franche-Comté. Le Comté de Bourgogne a été unifié au Duché par la mort Louis de Mâle (1330-1384) dont la fille, Marguerite de Dampierre (puis Marguerite III de Flandres) avait épousé Philippe II le Hardi.

17 Le Parlement des Etats de Bourgogne siégera à Beaune jusqu’en 1477, date à laquelle Louis XI décide de le déplacer à Dijon.

18 Il s’agit bien sûr du Roi Henri VI de Lancastre, fils d’Henri V et Catherine de Valois. Il n’a que sept ans pendant notre récit.

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3 Comments

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  • 0 / 10
  • Benoît , 7 mars 2012 @ 12 h 33 min

    Ce début de roman est génial. J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Est-il possible de se le procurer? Dans l’affirmative, où cela ?
    Merci !Benoît

  • Eudes Turanel , 8 mars 2012 @ 15 h 37 min

    Merci pour votre compliment, sincèrement.

    Il n’est pas encore publié et à vrai dire, il n’est pas encore achevé mais il avance.

  • Olivier de KERMOYSAN , 20 juillet 2012 @ 12 h 09 min

    Bonjour, intéressant, mais puisqu’il s’agit d’un roman historique, pourquoi
    prendre le parti d’une histoire fictive ?.

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