Pourquoi l’art contemporain défigure chaque année le domaine de Versailles

Pour enrichir des spéculateurs, explique Christian Combaz dans Le Figaro Vox :

Chaque printemps par exemple le parc de Versailles nous gratifie d’une dizaine d‘installations plus ou moins absurdes dont celle qui fait jaser en ce moment Dirty Corner que l’artiste Anish Kapoor décrit comme « le vagin de la reine qui prend le pouvoir », une espèce de conque, je parle évidemment de l’oeuvre, qu’il définit encore en disant « j’ai eu l’idée de bouleverser l’équilibre et d’inviter le chaos ».

Quand, à propos de ces grandes opérations internationales qui coûtent des millions d’euros, on évoque l’offense faite à un certain ordre architectural et historique, quand on parle de profanation de la mémoire, on rend donc compte assez précisément de l’intention de l’artiste. Mais on ne comprendrait pas pourquoi on dépense autant d’argent pour infliger cette épreuve aux visiteurs (qui ont payé une visite normale du parc), s’il n’y avait, derrière, une sournoise et lucrative opération de spéculation financière.

La raison pour laquelle le «vagin de la reine» n’est pas installé sur le parking du centre commercial des Quatre Temps près de la Défense, ni dans les plaines de Seine et Marne, ni sur une piste désaffectée de l’aéroport du Bourget, est que l’artiste doit faire photographier sa gueule de conque en présence du château de Versailles. En somme c’est un gros selfie à dix millions.

Mais on ne comprend toujours pas où est l’intérêt. Ne vous inquiétez pas, l’artiste, ses galeristes, ses sponsors, les compagnies financières qui sont derrière l’opération, eux, ont très bien compris l’intérêt. L’intérêt est de 10 à 20%. La cote d’Anish Kapoor grimpe tous les ans à la faveur de ces opérations publiques. Ensuite, comme ses homologues, il inonde le marché de pièces moins monumentales, que les investisseurs brésiliens ou chinois s’arrachent non à cause de leur valeur très hypothétique, mais parce qu’elles permettent de dégager une plus-value considérable sur quatre à dix ans. L’investissement de départ permettrait d’inférer aisément ce que rapporte, à ses organisateurs, ce schéma de Ponzi mais curieusement on n’en connaît jamais le chiffre. On ne le saura, comme pour Madoff, qu’après l’effondrement de la pyramide.

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4 Comments

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  • 0 / 10
  • Babouchka , 4 juin 2015 @ 11 h 28 min

    “Bouleverser l’équilibre et inviter le chaos”.
    Tout est dit.

    N’est-ce pas ce que l’on vit tous les jours grâce aux “grandes avancées” societales”.

    Pendant ce temps Anish Kapoor prospère grassement sur la conn…..de voyeurs consentants ou de voyeurs à “l’insu de leur plein gré “….

  • duroc , 4 juin 2015 @ 11 h 58 min

    A lire et à relire Jean – Louis harouel ” La grande falsification ” l’art contemporain: édition Jean-Cyrille Godefrot …

  • Breiten , 4 juin 2015 @ 12 h 26 min

    Quand on ne sait pas faire du BEAU, on fait du LAID.
    Quand on ne sait pas s’élever, on tente d’abaisser les autres.
    Quand on ne sait pas construire, on abîme .
    C’est le règne de la vulgarité et de la nullité à tous les niveaux mais aussi, à tous les niveaux, le règne de l’argent pervers.

  • conneriephobe , 5 juin 2015 @ 8 h 16 min

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