Pour fêter le fiasco d’Autolib, Bolloré réclame 40 millions d’euros par an jusqu’en 2023 à Paris!

 

La pauvre Anne Hidalgo, sur qui Macron a décidé de lâcher les chiens médiatiques pour lui ravir l’Hôtel-de-ville en 2020, donne involontairement des os à ronger à la meute de ses poursuivants.

Il n’est pas un dossier : affichage publicitaire, propreté, circulation, finances de la ville, migrants, où le moindre principe de bonne gestion soit respecté dans le fonctionnement municipal.

Le dernier fiasco en date concerne Autolib’ que la presse fait semblant de découvrir depuis deux jours. Elle aurait mieux fait de lire les articles consacrés par Delanopolis, devenu Aimer Paris il y a deux semaines, pour tout savoir du désastre annoncé.

Dès 2012, tous les éléments qui permettaient de voir venir ce bide retentissant étaient détailles dans un article.

Désormais, selon les termes d’un contrat où il a roulé la ville de Paris et les autres communes participantes, Bolloré a limité son engagement financier à un déficit de 60 millions d’euros alors qu’il file vers les 300 millions de pertes d’ici 2023.

En l’état actuel des choses, ce seront donc près de 240 millions, dont plus de la moitié à la charge du contribuable parisien, qu’il faudrait lui verser.

Tout cela révèle à nouveau la facilité avec laquelle des grands intérêts privés parviennent à circonvenir les élus parisiens en leur faisant adopter des accords totalement défavorables à l’intérêt public. On l’a vu aux Halles, pour Vélib’, pour le parc des expositions, etc., où un groupe comme la foncière Unibail a plumé la volaille parisienne et ce pour des centaines de millions d’euros. Les élus socialistes notamment ont ceci de particulier qu’à la fois gênés et fascinés par les capitaines d’industrie ils ne savent pas comment s’en protéger.

Tout comme, à coups d’avenants multiples du contrat Vélib’, Decaux était parvenu à faire payer à la ville des sommes énormes pour un système qui au départ ne devait presque rien lui coûter, la municipalité n’a pas de maîtrise réelle de la qualité de la gestion d’Autolib par Bolloré et de la manière dont il calcule ses pertes. Il va falloir aller devant le Tribunal administratif et l’affaire est loin d’être gagnée pour la ville.

Car pour Bolloré l’essentiel était ailleurs : s’offrir un test grandeur nature pour ses batteries au lithium sachant, au passage, qu’il a été largement financé par l’Union européenne pour les développer. Entre prêts et subventions, il a raflé plus de 200 millions d’euros, chiffre à comparer avec la perte de 60 millions maximum qu’il peut craindre.

C’est ce qu’on appelle une expertise dans l’exploitation systématique de la nullité politique des élus au pouvoir.

Cela étant, Hidalgo aura beau jeu de déterrer les délibérations où l’opposition a voté la passation des marchés aujourd’hui décriés. Comme elle pourra se prévaloir de l’adhésion de certaines communes de droite à ce dispositif délirant dont il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre qu’il privatiserait les profits pour socialiser les pertes, selon un vieille formule prisée par les capitalistes de connivence dont Bolloré est l’archétype.

Et pour couronner le tout, le système Autolib’, au bilan énergétique désastreux et dont les véhicules crasseux servent de plus en plus souvent de refuges aux migrants et autres trafiquants et consommateurs de stup’, est également un bide technique.

Bon appétit Messieurs, à vos mouchoirs contribuables !

Serge Federbusch – Aimer Paris

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