Hollywood veut sauver Kodak et l’argentique!

Bonne nouvelle pour les cinéphiles nostalgiques. Alors que l’ère du règne du numérique, six grands studios de Hollywood et Kodak viennent de signer un accord pour sauver la pellicule argentique, sur le point de disparaître. Après plusieurs longs mois de lobbying, l’alliance de réalisateurs a finalement obtenu gain de cause. Grâce à la mobilisation de cinéastes influents au sein de l’industrie à rêve, les sociétés de production américaines Universal, Paramount, Walt Disney, Time Warner et Warner Bros., entre autres, s’engagent à acheter un certain nombre de pellicules à l’entreprise Kodak de manière annuelle et surtout indépendamment des requêtes des réalisateurs.

Un marché concluant la poursuite de fabrication des biens de l’entreprise pour le septième art, dont les chiffres connaissaient depuis quelques années une inévitable descente aux enfers: à la dérive depuis 2006, et mise en faillite en 2012 avec une dette de 6,8 milliards de dollars, les ventes de pellicules argentiques s’effondraient à la vitesse de la lumière, bien que Kodak soit la dernière entreprise à en fabriquer à ce jour, depuis le retrait du marché de Fujifilm en 2013.
Pourtant la révolution numérique a apporté aux professionnels du cinéma, des technologies audiovisuelles relativement avantageuses, à savoir, un stockage facilité grâce aux cartes mémoires, un format illimité des prises de vues, plus pratique et plus économique que l’argentique, assez coûteux (environ un euro le mètre). Sans oublier la post-production, une étape relativement compliqué sur support photochimique, si l’on sait que le montage s’effectue grâce à une technique de collage «bout à bout» variant en fonction du type de bobine.
En dépit des techniques de la révolution numérique, un bon nombre de réalisateurs n’ont jamais caché leurs préférences pour les outils vintage, privilégiant donc la pellicule argentique sur leur tournage. Parmi eux, Quentin Tarantino, très mobilisé dans le sauvetage de Kodak, réalise en ce moment son prochain long métrage, The Hateful Eight, en 70 mm. Wes Anderson, quant à lui, a tourné The Grand Budapest Hotel en trois format différent: en 1.37: 1, en format large anamorphosé et en 1.85: 1. Ce dernier est nommé dans pas moins de neuf catégories pour la prochaine cérémonie des Oscars.
Outre Christopher Nolan et Richard Linklater, parmi les défenseurs de la bobine, J.J. Abrams avait annoncé l’année dernière qu’il préconisait la pellicule pour tourner une partie du septième épisode de la saga Star Wars. Idem pour Colin Trevorrow et son Jurassic World, réalisé en 35 et 65 mm. Longue vie à la pellicule.

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