Tariq vient d’inventer un nouveau délit ou le crime de lèse-Ramadan!

Nous sommes à la veille du 7 janvier, date du massacre des dessinateurs de Charlie Hebdo. Nous allons avoir droit, dans les heures qui suivent, à un scenario prévisible. Avec des trémolos dans la voix, on va nous parler de liberté d’expression des dessinateurs, de République qui ne reculera jamais, et on évitera de citer l’islam, dont les textes sacrés ont juste armé le bras des assassins. Surtout pas d’amalgames.

Cela sera donc « silence dans les rangs ! » et gare aux mauvais élèves… Les lois actuelles ne suffisant pas, un Tariq Ramadan a même trouvé une idée originale pour réduire encore la liberté d’expression.
Nous savions déjà que la LICRA avait trainé devant les tribunaux Aymeric Chauprade pour avoir diffusé une vidéo où le député européen expliquait, une semaine après les attentats, que « la France était en guerre avec des musulmans ». Il paraît que cela est de l’incitation à la haine…
« Je suis Charlie » Anne Hidalgo, après avoir promu l’hebdomadaire citoyen d’honneur de la ville de Paris, au nom de la liberté d’expression (de ceux qui pensent comme elle), a, elle, déposé plainte contre une dessinatrice pour une caricature qui lui a déplu. Il paraît que c’est « une injure publique envers un citoyen chargé d’un mandat public ».
« Je suis Charlie » Bernard Cazeneuve a, lui aussi, traîné en justice un autre dessinateur, qui l’a représenté en train de lécher une babouche musulmane. Il paraît que c’est « une injure publique à l’égard d’un membre du gouvernement ».

Charb, quelques semaines avant sa mort, avait dessiné Christiane Taubira en singe. Aucun problème. Mais quand un autre dessinateur, David Miège, se permettra de représenter un singe dont l’avocat dira que son client dépose plainte pour avoir été dessiné en Christiane Taubira, le malheureux sera traîné devant les tribunaux. Il paraît que, dans ce cas, c’est du racisme.
Sans vergogne, ceux qui, côté cour, vous vantent la liberté d’expression multiplient, côté jardin, la répression contre ceux qui pensent mal.

Mais cela ne suffisait pas. Jugeant sans doute les lois actuelles encore trop permissives, Tariq Ramadan est monté au créneau pour proposer une nouvelle combine. Le prédicateur, outré par un article intitulé « Ce que Tariq Ramadan oublie de vous dire sur l’islam », a mandaté une juriste qui, pour faire retirer l’article, a utilisé des arguments inquiétants.
Selon elle, « le fait que cet article soit référencé par les moteurs de recherche associé au nom de Tariq Ramadan constitue un traitement automatisé de données personnelles, au sens de la loi “Informatiques et Libertés” de 1978 ». Traduction : parler d’une citation de Ramadan, c’est lui voler ses données personnelles…

Dans cet esprit, le pompon vient ensuite : « Selon l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. » Traduction : si vous critiquez Tariq Ramadan, vous attentez à sa vie privée, à sa famille, et même à son domicile, son honneur et sa réputation. Tout cela serait donc un nouveau délit !

On imagine ce qu’il resterait de la liberté d’expression si la conception de Tariq Ramadan était appliquée…

Sans doute cela ressemblerait-il à la seule déclaration des Droits de l’homme que reconnaissent les musulmans, celle signée au Caire, en 1990. Dans celle-ci, il est écrit, dans l’article 22 : « Tout homme a le droit d’exprimer librement son opinion, pourvu qu’elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la charia. »

Cela doit faire fantasmer Frère Tariq. Mais certains juges, qui ont condamné Renaud Camus ou Éric Zemmour, n’appliquent-ils pas déjà cet article, pour le plus grand bonheur de nombre de « Je suis Charlie » ?

Pierre Cassen – Boulevard Voltaire

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