L’emprunt migrants de la marmotte bruxelloise!

On la croyait en léthargie, notre marmotte bruxelloise. Depuis quelque temps, le gouvernement français annonce, à jet continu, des mesures de soutien à tout ce qui, de près ou de loin, organise des manifs dans les villes ou les campagnes, et distribue à qui tend la main des centaines de millions d’euros, directement ponctionnés dans les poches des gens, et Bruxelles ne réagit pas.
Comment s’appelle-t-il, déjà, le gars qui a tant insisté pour être « commissaire européen aux Affaires économiques et financières » ? Son nom m’échappe mais, j’en suis persuadé, me reviendra à la fin de ces lignes.

Eh bien, ce type, dont on a surtout retenu la médiocrité du passage à Bercy, n’a pas levé le moindre sourcil à l’accumulation de dépenses nouvelles qu’engage Hollande pour acheter la paix sociale. Le déficit à 3 % du PIB ? Mais, vous rigolez, mon cher ! C’est pour attraper le gogo, rien d’autre. La baisse des dépenses publiques ? Alors là, si vous n’avez pas compris le film… Laissez-moi vous expliquer : il y a ce que l’on dit en claquant les bretelles et que la presse reprend avec componction, et derrière, loin derrière, ce que l’on fait et qui n’a rien à voir. C’est cela, gouverner !

Eh bien, notre marmotte vient de se réveiller. Oh ! Pas un réveil en fanfare, un saut du lit triomphant ! Non ! Il distille au journal La Croix ses pensées du jour. Moi, j’aime bien ! Alors, je vous les livre.
D’abord, un bon emplâtre de langue de bois en guise d’apéritif : « En France, le retour de la croissance est désormais établi, mais elle est inférieure à celle de la zone euro. » Et puis : « La réduction des déficits est sur de bons rails, mais la France est le seul pays qui dépassera les 3 % cette année. » Enfin : « La réduction du chômage devrait advenir, mais elle sera lente. » Il est vraiment fort, ce type ! Où donc va-t-il chercher tout cela ?

Parfois, pourtant, la lucidité parvient à percer le mur du charabia : « Le rythme des économies est globalement en accord avec les règles européennes, mais l’effort demeure faible sur le déficit structurel. »

Arrive alors l’épineuse question de financement de l’accueil des migrants. Là, l’économiste en chef de 500 millions d’habitants se gratte la nuque, lève les yeux au ciel et lâche : « Je soutiens l’idée d’une taxe sur l’essence proposée par le ministre allemand des Finances. » Je croyais, sottement, qu’il y avait pause fiscale ! Et puis, fleur des fleurs, l’idée géniale surgit, magnifique, évidente : « On peut envisager de cumuler un impôt et l’émission d’obligations », c’est-à-dire recourir à l’emprunt. D’ordinaire, l’emprunt, c’est pour investir. Autrement dit, ce type non élu nous dit que l’immigration, c’est un investissement pour l’Europe, finançable comme tel, par l’emprunt. On ne lui a jamais dit qu’emprunter pour boucler un budget de fonctionnement, c’est suicidaire.
Finalement, tout bien réfléchi, il n’est pas si fort que cela.

Oh ! À propos, son nom – retenez-le, ça peut servir -, c’est Moscovici. Pierre Moscovici.

Yannik Chauvin – Boulevard Voltaire

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