Monumenta 2026, 1000 tonnes d’élucubrations débiles!

Présenté à l’origine à l’initiative du Ministère de la Culture et de la Communication et désormais mis en œuvre par la Rmn-GP, Monumenta propose à chaque édition un défi à un artiste majeur et de renommée internationale : se confronter à un espace monumental, le Grand Palais, et investir sa nef de 13500 m2, et 35 m de hauteur par la création d’une œuvre unique portant une réflexion sur le monde contemporain.

La commande d’une œuvre in situ pour Monumenta se fait deux ans à l’avance, vu l’étendue du pari sculptural (un volume de 14.000 mètres carrés pour un seul artiste) et des moyens engagés. De bonnes sources,  Monumenta 2013 était chiffré autour de 5 millions d’euros. La participation de l’État qui couvre les frais d’installation et de fonctionnement s’élève habituellement autour de la moitié. La production de la pièce incombe à l’artiste, à son ou ses galeristes, ses sponsors et mécènes. En fait, cette règle, n’est appliquée qu’aux artistes étrangers, Boltanski et Buren y ont échappé.

Depuis 2007, des artistes contemporains de renommée internationale investissent la Nef du Grand Palais avec des oeuvres magistrales conçues pour l’occasion. Après Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor, Daniel Buren et Ilya et Emilia Kabakov, Huang Yong Ping relève le défi en 2016. Représentant de l’avant-garde artistique chinoise, il imagine une installation spectaculaire, qui est aussi une réflexion sur les transformations de notre monde.

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Huang Yong Ping est né en 1954 à Xiamen, dans la région du Fujian au sud-est de la Chine. Après la révolution culturelle, de 1978 à 1982, il étudie à l’Académie des Beaux-Arts du Zhejiang, dans la ville de Hangzhou. De 1985 à 1987, il est le chef de file du mouvement Xiamen Dada, dont le mot d’ordre est « Le zen est Dada, Dada est le zen ». Ce groupe fondateur de l’avant-garde chinois réalise des actions radicales, qui font preuve d’un goût certain pour le paradoxe et l’absurde, et développent des correspondances entre l’art, la vie et le politique.

En 1989, Huang Yong Ping est invité par Jean-Hubert Martin à participer à l’exposition séminale « Les Magiciens de la Terre » au Centre Pompidou et à la Grande Halle de la Villette à Paris. Alors qu’il est en train d’installer son œuvre, éclatent à Pékin les événements de la Place Tiananmen. Il décide alors de s’installer à Paris, d’où il rayonne peu à peu dans le monde entier. De la Fondation Cartier à la Biennale de São Paulo, en passant par le CCA Kitakyushu et le PS1 de New York, chacun de ses projets affirme son goût pour des installations de plus en plus sculpturales, qui mêlent les références aux mythes anciens et à l’actualité. Il est très vite reconnu comme un artiste de premier plan, soutenu par des commissaires d’exposition et faisant l’objet d’une riche littérature critique.
En 1999, date à laquelle il devient citoyen français, Huang Yong Ping représente la France à la 48° Biennale de Venise avec Jean-Pierre Bertrand. Pour l’occasion, il transperce le toit du Pavillon Français par neuf colonnes représentant des animaux fantastiques, illustrant sa stratégie consistant à « Frapper l’Orient avec l’Occident, frapper l’Occident avec l’Orient ».

Huang Yong Ping, Empires – Monumenta 2016. Vues du montage, Nef du Grand Palais, Paris © ADAGP Huang Yong Ping Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist ; Kamel Mennour, Paris et la Réunion des Musées nationaux – Grand Palais
2000, au tournant du millénaire, à l’occasion de la 1ère Biennale de Shanghai, Huang Yong Ping retourne en Chine pour la première fois depuis 11 ans. De 2001 à 2003, à Shenzhen, Shanghai puis Pékin, son « projet Chauve souris» (Bat Project), consistant à reproduire un avion à taille réelle, confirme son goût des installations monumentales qui bouleversent notre rapport au réel.

2005, son exposition rétrospective « Huang Yong Ping – The House of Oracles » (« La Maison d’augure »), conçue par le Walker Art Center de Minneapolis, a ensuite été montrée au MASS MOCA à North Adam (Massachusetts), à la Vancouver Art Gallery, et s’est conclue en 2008 au Ullens Center for Contemporary Art à Pékin.
2006, il bénéficie en outre de nombreuses expositions personnelles, notamment au CIAP de Vassivière, au Astrup Fearnley Museum d’Oslo et au Barbican Art Center de Londres en 2008.
En 2009, en parallèle de sa première exposition à la galerie kamel mennour (Caverne 2009), Huang Yong Ping installe dans la Chapelle des Petits Augustins de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris, sa grande Arche 2009 qui met en scène des dizaines d’animaux taxidermisés. Cette oeuvre est emblématique du travail récent de Huang Yong Ping, qui emploie avec bonheur la taxidermie dans de vastes installations aux allures de reconstitutions mythologiques.

Huang Yong Ping, Empires – Monumenta 2016. Vues du montage, Nef du Grand Palais, Paris © ADAGP Huang Yong Ping Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist ; Kamel Mennour, Paris et la Réunion des Musées nationaux – Grand Palais
2010, avec Wu Zei, Huang Yong Ping suspend un poulpe géant au lustre du Musée océanographique de Monaco, et affuble une locomotive avec une tête de poisson géante à Pékin en 2011. Mais c’est le serpent qui revient le plus souvent dans ses œuvres, sous la forme de gigantesques squelettes de métal ; tantôt enroulé en spirale à la Biennale de Brisbane (APT7, Queensland Art Gallery, Brisbane, Australie, 2012) ou échoué sur la plage comme Serpent d’Océan (Biennale Nantes <>Estuaire 2012).

En 2013, pour son exposition « Amoy/Xiamen » au Musée d’art contemporain de Lyon, Huang Yong Ping poursuit ses réflexions sur les nouveaux enjeux de la religion, en confrontant ses oeuvres avec des sculptures bouddhiques de la collection du Musée des Confluences.

En 2015, sa dernière exposition personnelle en date, « Bâton Serpent », se déploie en trois volets au MAXXI de Rome, puis au Red Brick Museum à Pékin et enfin en 2016 à la Power Station of Art Shanghai.

Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais. En partenariat avec Kamel Mennour, Paris.

L’exposition bénéficie du concours de CMA CGM, partenaire principal, ainsi que du soutien de Gide, LVMH / Moët Hennessy . Louis Vuitton, La Vallée Village, avec la participation du Chinese Business Club.

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